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Angolagate

Des proches de Pasqua en garde à vue

Un nouveau rebondissement dans l'Angolagate, l'affaire de trafic d'armes mêlant notamment Pierre Falcone, Arcadi Gaydamak et Jean-Christophe Mitterrand. Depuis hier (mercredi) trois proches de l'ancien ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, sont en garde-à-vue dans les locaux de la Brigade financière.
Les enquêteurs cherchent à savoir pourquoi une société de Pierre Falcone, l'homme d'affaires, a versé 1,5 millions de francs à une association dont Charles Pasqua fut un temps le vice-président. Les deux magistrats soupçonnent un financement politique. C'est pourquoi ils ont voulu avoir les explications de deux secrétaires de Pasqua et d'un homme présenté comme son conseiller diplomatique, Bernard Guillet.

Guillet est un homme de l'ombre dans l'entourage de Charles Pasqua. C'est un fidèle qui organise les voyages à l'étranger du patron. Diplomate de carrière, il a exercé au Soudan, au Salvador, en Syrie et. en Angola, où il a toujours été plus proche de la rébellion de l'Unita que du gouvernement de Luanda.

Le don masquerait un financement politique indirect

Si le préfet Marchiani est l'homme de terrain de Charles Pasqua, Bernard Guillet est plutôt son cerveau. Il était secrétaire de France-Afrique-Orient, une association officiellement vouée à favoriser la coopération avec les pays d'Afrique et d'Orient. Or, le 12 juillet 1996, France Afrique Orient reçoit un million et demi de francs d'une société de Pierre Falcone. Pour les juges, ce don masquerait un financement politique indirect.

Autre soupçon des magistrats: une note, rédigée en 1999 par la secrétaire de Pierre Falcone, explique qu'un «accord politique» a été trouvé entre l'Angola et les émissaires de Charles Pasqua. Falcone leur avance 450 000 dollars et «ils attendraient encore six à sept millions de francs, conclut le mémo, nous croyons savoir que cet argent devrait être utilisé pour la campagne des élections au Parlement européen».

Autant d'éléments qui méritent explications. Bernard Guillet, hospitalisé pour des problèmes de tension, devait être entendu mercredi après-midi par le juge Courroye.



par David  Servenay

Article publié le 12/04/2001