Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Sécurité alimentaire

Farines carnées : précaution maximale

L'interdiction des farines animales dans l'alimentation de tous les animaux d'élevage doit être maintenue, estime l'Afssa. Afin d'éviter la transmission de l'encéphalopathie spongiforme bovine ou maladie de la vache folle, elle recommande aussi la prudence dans le transport, le stockage et l'élimination des farines carnées retirées du marché.
Les farines carnées utilisées dans l'alimentation des bovins sont suspectées d'être à l'origine de la propagation de la maladie de la vache folle. Leur usage a été progressivement restreint avant d'être suspendu pour l'ensemble des espèces d'élevage. L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) se prononce, dans un épais rapport, pour le maintien de l'interdiction générale bien que le risque de transmission à l'homme ne soit pas avéré pour les non-ruminants (volailles, porcs, poissons).

Depuis 1990 les farines carnées sont interdites pour les bovins et en 1994 pour tous les ruminants. En 1996, les farines animales réservées aux autres espèces ont été épurées des parties à risque comme la cervelle ou la moelle épinière. En 1998, on impose leur chauffage pour éliminer les traces d'agents infectieux. Mais ces mesures sont apparues insuffisantes et en novembre 2000, ces farines ont été proscrites provisoirement pour toutes les espèces. C'est cette disposition que l'Afssa préconise de pérenniser, pour éviter les « contaminations croisées » entre aliments industrialisés destinés aux bovins et aux autres. De plus, si aucun élément ne permet à ce jour de suspecter que les non-ruminants qui ont consommé des farines animales sont potentiellement dangereux pour l'homme, « on ne peut exclure, souligne l'Afssa, des éléments scientifiques nouveaux qui conduiraient à modifier ce constat». Dans l'alimentation humaine, les gélatines et graisses d'origine bovine sont éventuellement source de contamination.

Risque de contamination des herbivores

Ce principe de précaution à l'égard des farines carnées dans l'alimentation du bétail est étendu à des mises en garde sur les conditions dans lesquelles les déchets animaux sont utilisés. Actuellement des résidus de bovins sont intégrés dans les fertilisants agricoles et les boues épandues. Or, le prion résiste plusieurs années dans le sol, il est donc susceptible de contaminer des herbivores par ailleurs nourris de la façon la plus naturelle qui soità

Quant au million de tonnes de farines et graisses animales produites chaque année en France, l'Afssa invite à la plus grande prudence sur la manière dont elle sont transportées, stockées et détruites : les risques de pollution du milieu ambiant, notamment de l'eau dans le cas des rejets liquides, ne sont pas à exclure.



par Francine  Quentin

Article publié le 11/04/2001