Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Sécurité alimentaire

La France lance le dépistage systématique

La France lance, dès le 2 janvier, le dépistage de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sur tous les bovins âgés de plus de trente mois. Elle applique ainsi, sans attendre, une décision européenne qui doit entrer en vigueur dans tous les Etats-membres avant le 1er juillet prochain. Les bovins de plus de trente mois qui n'auraient pu subir de test ne seront pas proposés à la consommation mais détruits et leurs producteurs indemnisés.
En novembre dernier, les ministres européens de l'Agriculture ont décidé de tester ou de détruire tous les bovins âgés de plus de trente mois entrant dans la chaîne alimentaire, au plus tard le 1er juillet prochain. La Commission européenne a, pour sa part, décidé de financer en grande partie, dès le 1er janvier, l'achat au producteur et la destruction des bovins non testés contre l'ESB. La France a donc résolu d'appliquer la mesure le plus tôt possible, afin de rassurer le consommateur traumatisé et tenter de relancer le marché de la viande bovine, en chute libre. Le ministre français de l'agriculture Jean Glavany reconnaît ce double objectif car, explique-t-il, depuis que la décision européenne de tester les bovins de plus de trente mois a été annoncée, ces animaux ne se vendent plus que très difficilement.
Dès à présent, 20 000 animaux vont être testés chaque semaine mais leur nombre devrait augmenter régulièrement. En effet, pour l'instant, treize laboratoires seulement sont autorisés à procéder à ces tests mais vingt-six autres ont demandé leur agrément. Faute de capacité suffisante pour généraliser l'opération dans l'immédiat, les bovins qui ne pourraient être testés seront retirés de la consommation en vertu du principe de précaution. L'an dernier, 153 cas de vache folle ont été recensés en France.

Chère sécurité

Les deux tests retenus pour détecter l'ESB en France, Prionics et Biorad, s'élèvent à 500 FF dont 100 FF seulement à la charge de l'Etat. Le consommateur devra donc payer plus cher cette sécurité accrue, reste à savoir s'il y est prêt. De leur côté, les agriculteurs dont les animaux n'auront pas été testés seront indemnisés et les animaux détruits. L'Union européenne prend à sa charge 70% de cette indemnisation forfaitaire et veillera à ce que les carcasses retirées de la consommation humaine le soient aussi de la consommation animale. L'usage des farines carnées dans l'alimentation du bétail est suspendu en Europe jusqu'en juin prochain.

La France est le premier pays à appliquer ces mesures radicales de lutte contre l'ESB. Les autres membres de l'UE vont suivre et le Portugal a déjà fait savoir qu'il les appliquerait le 1er avril prochain. Il n'est que temps : l'Allemagne, qui s'est longtemps crue à l'abri de l'épidémie, en est à son septième cas d'ESB depuis le 24 novembre, et une polémique fait rage dans ce pays sur la sous-estimation du danger par les responsables politiques. Au Pays-Bas, le 8ème cas de vache folle vient d'être révélé et en Croatie, pays européen non membre de l'UE, un premier cas suspect a été détecté.





par Francine  Quentin

Article publié le 02/01/2001