Sécurité alimentaire
L'Europe bannit les farines animales
six mois l'interdiction totale des farines carnées dans l'alimentation animale sur tout le territoire de l'Union. Une suspension qui prendra effet le 1er janvier 2001. Concernant l'extension des tests de dépistage de l'ESB, les Quinze ne s'étaient pas encore prononcés, lundi en fin d'après-midi.
Mardi, lors d'un conseil extraordinaire, uniquement consacré à la vache folle, les ministres de l'Agriculture des Quinze ont formellement suspendu, pour au moins six mois, l'utilisation des farines carnées dans l'alimentation de tous les animaux d'élevage et ce dans l'ensemble de l'Union européenne.
Cette décision qui avait été majoritairement rejetée lors du dernier conseil agricole, les 20 et 21 novembre, avait été de nouveau proposée par la Commission européenne après la découverte des premiers cas de vache folle en Allemagne et en Espagne. Deux pays qui jusque là s'estimaient épargnés par l'épidémie. Cette découverte d'un premier cas d'ESB outre-Rhin s'est traduit, la semaine dernière, par l'interdiction totale des farines animales en Allemagne alors qu'elles sont prohibées en France depuis le 14 novembre. Cette découverte a également contribué à changer la donne au sein de l'Union et à donner des atouts considérables à la France, lundi, alors qu'elle défendait un principe de «précaution maximale» étendue à toute l'Europe. Le récent accord tacite entre Paris et Berlin a incontestablement renforcé de manière décisive le camp des partisans de l'interdiction et de la prudence.
Les Quinze ont également prohibé l'importation ou l'exportation de ces farines animales. Toutefois, selon le texte adopté lundi, l'interdiction ne concerne pas l'utilisation des farines de poissons « dans l'alimentation d'animaux autres que les ruminants ». Une décision qui ravit l'Islande qui s'inquiétait des conséquences d'une éventuelle interdiction de ces farines dans l'Union européenne dont la vente à l'étranger représente en valeur de 10 à 15% de ses exportations.
Une décision éminemment politique
Alors que le conseil extraordinaire se poursuivait, lundi, la question sur l'extension du dépistage de l'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) à tous les bovins de trente mois, prévue pour juillet 2001 et le retrait d'ici là de la chaîne alimentaire de tout animal qui n'aurait pas été testé, n'étaient toujours pas tranchés, en fin d'après-midi. De même que les mesures unilatérales décidées par certains pays comme l'Italie, l'Autriche ou l'Espagne contre les produits bovins français.
Les mesures de dépistage, qui auront incontestablement des conséquences sur le marché de la viande bovine et sur l'ensemble de la filière, vont sans aucun doute faire l'objet d'échanges houleux entre les ministres. Un accord politique pourrait être envisagé sur cette question.
Harmoniser les tests de dépistage dans toute l'Europe aura des conséquences pécuniaires énormes. Selon des estimations, cette mesure européenne représenterait au moins cinq milliards de francs (ou 800 millions d'euros) sur le budget communautaire. Le coût total de la destruction des farines animales représenterait, quant à lui, trois milliards d'euros par an.
Cette décision qui avait été majoritairement rejetée lors du dernier conseil agricole, les 20 et 21 novembre, avait été de nouveau proposée par la Commission européenne après la découverte des premiers cas de vache folle en Allemagne et en Espagne. Deux pays qui jusque là s'estimaient épargnés par l'épidémie. Cette découverte d'un premier cas d'ESB outre-Rhin s'est traduit, la semaine dernière, par l'interdiction totale des farines animales en Allemagne alors qu'elles sont prohibées en France depuis le 14 novembre. Cette découverte a également contribué à changer la donne au sein de l'Union et à donner des atouts considérables à la France, lundi, alors qu'elle défendait un principe de «précaution maximale» étendue à toute l'Europe. Le récent accord tacite entre Paris et Berlin a incontestablement renforcé de manière décisive le camp des partisans de l'interdiction et de la prudence.
Les Quinze ont également prohibé l'importation ou l'exportation de ces farines animales. Toutefois, selon le texte adopté lundi, l'interdiction ne concerne pas l'utilisation des farines de poissons « dans l'alimentation d'animaux autres que les ruminants ». Une décision qui ravit l'Islande qui s'inquiétait des conséquences d'une éventuelle interdiction de ces farines dans l'Union européenne dont la vente à l'étranger représente en valeur de 10 à 15% de ses exportations.
Une décision éminemment politique
Alors que le conseil extraordinaire se poursuivait, lundi, la question sur l'extension du dépistage de l'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) à tous les bovins de trente mois, prévue pour juillet 2001 et le retrait d'ici là de la chaîne alimentaire de tout animal qui n'aurait pas été testé, n'étaient toujours pas tranchés, en fin d'après-midi. De même que les mesures unilatérales décidées par certains pays comme l'Italie, l'Autriche ou l'Espagne contre les produits bovins français.
Les mesures de dépistage, qui auront incontestablement des conséquences sur le marché de la viande bovine et sur l'ensemble de la filière, vont sans aucun doute faire l'objet d'échanges houleux entre les ministres. Un accord politique pourrait être envisagé sur cette question.
Harmoniser les tests de dépistage dans toute l'Europe aura des conséquences pécuniaires énormes. Selon des estimations, cette mesure européenne représenterait au moins cinq milliards de francs (ou 800 millions d'euros) sur le budget communautaire. Le coût total de la destruction des farines animales représenterait, quant à lui, trois milliards d'euros par an.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 04/12/2000