Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Grande-Bretagne

Le «voleur du siècle» a décidé de se rendre

Ronald Biggs, l'un des auteurs du célèbre braquage du train postal Glasgow-Londres, le 8 août 1963, a décidé de mettre fin à 36 ans de cavale dont 31 ans d'exil au Brésil. Lundi matin, il a été arrêté par la police britannique à sa descente d'avion et emmené vers un commissariat londonien.
Ronald Biggs dit «Ronnie» est arrivé lundi matin en Grande-Bretagne à bord d'un avion privé affrété par le tabloïd britannique The Sun mettant ainsi fin à 36 ans de cavale. Cet homme âgé de 71 ans est à l'origine du plus grand «casse» de l'histoire britannique. Le 8 août 1963, il fut l'un des auteurs de l'attaque du train postal Glasgow-Londres transportant 2,6 millions de livres soit l'équivalent de 325 millions de francs d'aujourd'hui. Arrêté quelques jours plus tard avec plusieurs de ses complices, Biggs fut condamné à 30 ans de réclusion. Après quinze mois de détention, il réussissait à s'évader en passant un mur de huit mètres avec une échelle de corde avant de s'enfuir dans une camionnette.

Ronald Biggs est ensuite parti en Espagne où il a eut recours à la chirurgie esthétique pour modifier son apparence puis en Australie avant de s'installer en 1970 au Brésil. En 1974, il échappait de justesse à une extradition vers son pays. Ce lundi, il s'est rendu de son plein gré à la justice britannique. Diminué physiquement après plusieurs hémorragies cérébrales qui l'ont frappé en 1998 et 1999, ce vieillard malade qui peine énormément à parler et qui se déplace en chaise roulante est arrivé lundi matin sur la base militaire de Northolt, dans le Nord de Londres, où une soixantaine de policiers l'attendaient.

Dans un e-mail daté du 2 mai envoyé à Scotland Yard et publié par The Sun, Ronald Biggs annonçait son souhait de rentrer en Grande-Bretagne : «J'aimerais me rendre» a-t-il écrit «Je suis prêt à être arrêté dès mon arrivée à l'aéroport et à me soumettre à la loi».

«Une bonne bière dans un pub»

Selon The Sun qui a financé son rapatriement, l'un des plus célèbres malfaiteurs britanniques du siècle dernier, a décidé de mettre fin à son exil brésilien car il ne voulait plus être un fardeau pour son fils Michael, âgé de 26 ans : «Tant qu'il s'occupe de moi, il ne peut pas s'occuper de sa propre vie» a expliqué Ronald Biggs.

Selon certains de ses proches, Ronald Biggs souffrait du «mal du pays» et aurait pris cette décision en espérant que la justice britannique serait clémente avec lui : «J'ai bon espoir de revenir à Rio mais en homme libre» aurait-il déclaré. Avant d'ajouter : «Ma dernière volonté est de pouvoir boire une bonne bière dans un pub (à) J'espère vivre assez longtemps pour pouvoir le faire».

Cette bière, Ronald Biggs risque fort de ne pas y tremper ses lèvres. Scotland Yard qui l'a cueilli peu après son arrivée, l'a envoyé en prison après une brève audience devant un tribunal londonien. Malgré son état de santé, Ronnie qui a du mal à s'exprimer a cependant déclaré dans le quotidien : «J'arriverai à demander au juge de me laisser en liberté (à) Maintenant je suis prêt à affronter le tintouin». Il lui reste 28 ans de prison à purger mais cela ne semble guère l'inquiéter outre mesure. Il ne craint qu'une chose, le froid : «Je ne veux pas rentrer en Angleterre pour attraper la crève» a-t-il déclaré.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 07/05/2001