Corée
L'Europe se rapproche de Pyongyang
La Corée du Nord est à la recherche d'une ouverture sur la scène internationale, l'un des derniers pays staliniens de la planète, hermétique et replié sur lui-même, qui connaît famine, ses drames humains, mais pas la démocratie, et encore moins le développement industriel et qui, malgré ses difficultés économiques, dispose d'un important budget de défense.
Le ton a été donné par la Commission européenne de Bruxelles qui, a annoncé qu'elle allait établir des relations diplomatiques avec la Corée du Nord afin de faciliter les efforts de l'Union européenne pour la réconciliation des deux Corée. Et d'espérer que cette décision pourrait contribuer à renforcer les réformes économiques amorcées par ce pays et d'atténuer les graves problèmes alimentaires et sanitaires que continue à connaître la région.
Il y a un peu plus d'un an, 50 ans après la guerre de Corée, les deux Kim, respectivement leaders du Nord et du Sud de la péninsule, avaient renoué le dialogue en se rencontrant à Pyongyang, la capitale communiste du Nord pour un sommet historique de trois jours. Les «frères ennemis» avaient, à la surprise du monde entier, décidé d'entreprendre un échange de prisonniers et de favoriser la reprise de contacts entre les familles déchirées par la guerre. Premier conflit de la guerre froide, il avait pris fin en 1953.
Beaucoup reste à faire
Mais beaucoup reste à faire pour aboutir à une véritable réconciliation entre les deux ennemis d'hier. Aussi, la Commission européenne a t-elle fait savoir qu'elle entamerait prochainement des discussions avec la Corée du Nord sur les futures étapes à mettre en £uvre afin que l'UE puisse être représentée à Pyongyang et que les Nord-Coréens puissent ouvrir une mission au siège de l'Union européenne à Bruxelles.
C'est dans la foulée de la visite, début mai, à Pyongyang, du Suédois Göran Persson, l'actuel président en exercice de l'Union européenne, que ce processus a été lancé. Pourtant, l'Europe n'a jamais été au centre de la diplomatie de la péninsule et peu s'attendent à une percée quelconque sur le front du fragile processus de négociations en cours, même si la Suède, neutre de par son histoire, est un des rares pays à avoir maintenu des liens avec la Corée du Nord pendant la guerre froide. Actuellement, treize des quinze pays membres de l'UE, mais pas la France, ni l'Irlande, ont établi des liens diplomatiques avec la Corée du Nord.
En fait, dans cette région du monde qu'est l'Asie, compliquée de par son histoire tumultueuse après l'occupation japonaise en 1945, et des rivalités géopolitiques qui s'ensuivirent, se pose la question de l'armement. Le Nord, malgré ses difficultés économiques, disposait en 1995, d'un budget de défense énorme (près de 25% du PIB du pays, soit, selon l'Institut international d'études stratégiques de Londres, le pourcentage le plus élevé au monde). Et c'est précisément ce problème d'armement qui pose problème : pour l'Union européenne, si Pyongyang continuait à exporter ses missiles, le dialogue difficilement entamé risquerait de ne pas se poursuivre. Face à ses interlocuteurs européens, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Il a plaidé pour le maintien du moratoire sur les essais de missiles jusqu'en 2003, mais a également défendu sa politique d'exportation de technologies militaires vers des pays comme l'Iran ou la Syrie.
Il y a un peu plus d'un an, 50 ans après la guerre de Corée, les deux Kim, respectivement leaders du Nord et du Sud de la péninsule, avaient renoué le dialogue en se rencontrant à Pyongyang, la capitale communiste du Nord pour un sommet historique de trois jours. Les «frères ennemis» avaient, à la surprise du monde entier, décidé d'entreprendre un échange de prisonniers et de favoriser la reprise de contacts entre les familles déchirées par la guerre. Premier conflit de la guerre froide, il avait pris fin en 1953.
Beaucoup reste à faire
Mais beaucoup reste à faire pour aboutir à une véritable réconciliation entre les deux ennemis d'hier. Aussi, la Commission européenne a t-elle fait savoir qu'elle entamerait prochainement des discussions avec la Corée du Nord sur les futures étapes à mettre en £uvre afin que l'UE puisse être représentée à Pyongyang et que les Nord-Coréens puissent ouvrir une mission au siège de l'Union européenne à Bruxelles.
C'est dans la foulée de la visite, début mai, à Pyongyang, du Suédois Göran Persson, l'actuel président en exercice de l'Union européenne, que ce processus a été lancé. Pourtant, l'Europe n'a jamais été au centre de la diplomatie de la péninsule et peu s'attendent à une percée quelconque sur le front du fragile processus de négociations en cours, même si la Suède, neutre de par son histoire, est un des rares pays à avoir maintenu des liens avec la Corée du Nord pendant la guerre froide. Actuellement, treize des quinze pays membres de l'UE, mais pas la France, ni l'Irlande, ont établi des liens diplomatiques avec la Corée du Nord.
En fait, dans cette région du monde qu'est l'Asie, compliquée de par son histoire tumultueuse après l'occupation japonaise en 1945, et des rivalités géopolitiques qui s'ensuivirent, se pose la question de l'armement. Le Nord, malgré ses difficultés économiques, disposait en 1995, d'un budget de défense énorme (près de 25% du PIB du pays, soit, selon l'Institut international d'études stratégiques de Londres, le pourcentage le plus élevé au monde). Et c'est précisément ce problème d'armement qui pose problème : pour l'Union européenne, si Pyongyang continuait à exporter ses missiles, le dialogue difficilement entamé risquerait de ne pas se poursuivre. Face à ses interlocuteurs européens, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Il a plaidé pour le maintien du moratoire sur les essais de missiles jusqu'en 2003, mais a également défendu sa politique d'exportation de technologies militaires vers des pays comme l'Iran ou la Syrie.
par Pierre DELMAS
Article publié le 17/05/2001