Ciel africain
Grève des pilotes, service minimum
Le personnel navigant technique d'Air Afrique, pilotes, co-pilotes et mécaniciens, a entamé jeudi une grève de trois jours pour obtenir le paiement d'arriérés de salaires. Prise par surprise, la direction de la compagnie panafricaine a annoncé la mise en place d'un programme d'urgence comportant un nombre minimum de vols.
La grève des navigants d'Air Afrique, déclenchée jeudi matin a entraîné la perturbation dans le programme des dix vols prévus par la compagnie ce jour là. A Paris, par exemple, les deux vols annoncés ont été annulés et aucune indication ne pouvait être donnée, dans la soirée, sur la réalité des deux vols prévus vendredi à partir de la France. Cet arrêt de travail des navigants pour obtenir le paiement de salaires en retard depuis janvier dernier, selon les syndicats, et des réajustements salariaux promis depuis 1994 intervient alors que la situation de la compagnie aérienne est dans l'impasse.
En effet, le bras de fer se poursuit à Air Afrique entre la direction et les syndicats pour obtenir un accord sur le départ volontaire, et indemnisé, d'environ 2000 des 4000 salariés de la compagnie aérienne. Les négociations sur le montant des indemnisations des départs volontaires ont à nouveau été rompues, début avril, en dépit des efforts déployés par deux médiateurs désignés pour rapprocher les positions.Avec la rupture des négociations sur le moyen d'alléger la masse salariale de la compagnie panafricaine Air Afrique afin de la sauver du dépôt de bilan, le ton est monté à Abidjan, siège de la compagnie. Les organisations syndicales demandent désormais le départ de Jeffrey Erickson, l'administrateur américain nommé fin janvier par le conseil d'administration pour redresser une situation financière catastrophique.
Au cours des dernières semaines les syndicats d'Air Afrique ont obtenu que la mise en chômage technique de la moitié du personnel soit transformée en plan de départs volontaires. Mais là où le bât blesse, depuis, c'est sur le montant des indemnités qui seront versées aux partants. Les syndicats estiment avoir fait un grand pas en réduisant leurs prétention à 50% du salaire annuel, multiplié par six ans, pour les 2000 candidats au départ. Ils évaluent l'enveloppe nécessaire à environ 29 milliards de CFA (44,2 millions d'euros).
La direction juge cette somme prohibitive et les deux médiateurs Gabdibé Bassori, cadre de la compagnie et Cheikna Sylla, représentant des usagers d'Air Afrique, ne sont pas parvenus à mettre les deux parties en accord.
Deux mois de confrontation
Le conflit social qui, de menace de grève en reprise des discussions, dure depuis maintenant près de deux mois n'est pas de nature à arranger les affaires de la compagnie aérienne en graves difficultés: un endettement de 332 milliards de FCFA, une flotte réduite après la saisie de plusieurs de ses Airbus par ses assureurs et créanciers.
Le plan de sauvetage en cours est le cinquième depuis la création de l'entreprise mais pourrait bien être le dernier. L'assainissement financier est la condition préalable à sa privatisation, décision prise en novembre dernier par les actionnaires, sur les conseils de la Banque mondiale. La Banque devrait d'ailleurs être sollicitée pour participer financièrement aux conséquences du plan social en cours. Actuellement les onze Etats membres de la multinationale (Bénin, Burkina-Faso, République centrafricaine, Congo, Côte d'Ivoire, Mali, Tchad, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) détiennent 68,4% du capital d'Air Afrique mais sont prêts à redescendre à 33%. La compagnie française Air France détient près de 12% et l'Agence française de développement (AFD), près de 9%.
En effet, le bras de fer se poursuit à Air Afrique entre la direction et les syndicats pour obtenir un accord sur le départ volontaire, et indemnisé, d'environ 2000 des 4000 salariés de la compagnie aérienne. Les négociations sur le montant des indemnisations des départs volontaires ont à nouveau été rompues, début avril, en dépit des efforts déployés par deux médiateurs désignés pour rapprocher les positions.Avec la rupture des négociations sur le moyen d'alléger la masse salariale de la compagnie panafricaine Air Afrique afin de la sauver du dépôt de bilan, le ton est monté à Abidjan, siège de la compagnie. Les organisations syndicales demandent désormais le départ de Jeffrey Erickson, l'administrateur américain nommé fin janvier par le conseil d'administration pour redresser une situation financière catastrophique.
Au cours des dernières semaines les syndicats d'Air Afrique ont obtenu que la mise en chômage technique de la moitié du personnel soit transformée en plan de départs volontaires. Mais là où le bât blesse, depuis, c'est sur le montant des indemnités qui seront versées aux partants. Les syndicats estiment avoir fait un grand pas en réduisant leurs prétention à 50% du salaire annuel, multiplié par six ans, pour les 2000 candidats au départ. Ils évaluent l'enveloppe nécessaire à environ 29 milliards de CFA (44,2 millions d'euros).
La direction juge cette somme prohibitive et les deux médiateurs Gabdibé Bassori, cadre de la compagnie et Cheikna Sylla, représentant des usagers d'Air Afrique, ne sont pas parvenus à mettre les deux parties en accord.
Deux mois de confrontation
Le conflit social qui, de menace de grève en reprise des discussions, dure depuis maintenant près de deux mois n'est pas de nature à arranger les affaires de la compagnie aérienne en graves difficultés: un endettement de 332 milliards de FCFA, une flotte réduite après la saisie de plusieurs de ses Airbus par ses assureurs et créanciers.
Le plan de sauvetage en cours est le cinquième depuis la création de l'entreprise mais pourrait bien être le dernier. L'assainissement financier est la condition préalable à sa privatisation, décision prise en novembre dernier par les actionnaires, sur les conseils de la Banque mondiale. La Banque devrait d'ailleurs être sollicitée pour participer financièrement aux conséquences du plan social en cours. Actuellement les onze Etats membres de la multinationale (Bénin, Burkina-Faso, République centrafricaine, Congo, Côte d'Ivoire, Mali, Tchad, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) détiennent 68,4% du capital d'Air Afrique mais sont prêts à redescendre à 33%. La compagnie française Air France détient près de 12% et l'Agence française de développement (AFD), près de 9%.
par Francine Quentin
Article publié le 03/05/2001