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Sierra Leone

Accord de désarmement

Les Kamajors et le RUF viennent de s'engager à désarmer leurs troupes pour parvenir au respect du cessez-le-feu conclu il y a six mois et qui doit mettre un terme à dix ans de guerre civile.
En Sierra Leone, le chef de la milice pro-gouvernementale des Kamajors (Hinga Norman) et un représentant de la rébellion du RUF (Omri Golley) ont signé un engagement à cesser toute hostilité. Ils affirment pour cela qu'ils relanceront le processus de désarmement de leurs combattants. Cet accord suscite de nouveaux espoirs de paix, mais les observateurs sont cependant prudents.

Ce n'est pas la première fois que des engagements sont signés, et l'expérience a montré qu'ils n'étaient bien souvent pas suivis d'effets sur le terrain. Le RUF est un mouvement qui n'a pas su trouver son unité, et dans lequel les rivalités sont nombreuses.

Quand Foday Sankoh déclenche la rébellion du RUF en 1991, il lance un mot d'ordre ambitieux : débarrassons le pays d'un régime corrompu. Mais c'est un slogan plus qu'une réflexion politique, et les quelques idées qui fondent le mouvement ne font pas long feu.

Un premier test des bonnes volontés

Premier constat, donc, le RUF ne peut pas trouver sa cohésion dans une idéologie. Dans ce mouvement déjà distendu, le diamant vient semer les germes de la division. C'est le deuxième constat. Le RUF est très vite devenu un paravent qui permet à certains de s'enrichir, en exploitant le sous-sol des zones contrôlées. Quand en 99, du coup, Foday Sankoh signe les accords de paix de Lomé, certains veulent rester là où sont les diamants, et les combats reprennent. A plusieurs reprises, l'argent des diamants à même provoqué des frictions. Des noms apparaissent. Sam Bockary contre Dennis Mingo. Le lieutenant-colonel Victor contre certains de ses collègues.

Tout cela conduit à un troisième et dernier constat : l'organisation militaire elle-même ne facilite pas l'unité. De nombreux soldats recrutés de force, peu formés, drogués pour se battre. et en matière de hiérarchie militaire deux commandements parallèle : celui de l'Est, centré autour des localités diamantifères de Kono et Tongo. L'autre est au Nord de la Sierra-Léone, dans les zones de Mag-buraka et de Makeni. La coexistence n'est pas simple, et elle rend bien fragile tout accord signé.

Et on aura rapidement une première idée de la capacité du RUF a faire respecter l'accord qui vient d'être signé. Il est prévu que les troupes gouvernementales puissent se déployer dans les localités de Kambia et de Port-Loko, où le RUF et les milices sont censées rendre les armes.



par Laurent  Correau

Article publié le 17/05/2001