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Télécommunications

France Telecom et Cegetel obtiennent les licences UMTS

L'Autorité de régulation des télécommunications a accordé, le 31 mai, les deux premières licences de téléphonie mobile de troisième génération (UMTS) à France Telecom/Orange et SFR/Cegetel (Vivendi Universal). Et a assorti sa décision de certaines recommandations concernant notamment l'attribution des deux autres licences disponibles pour lesquelles aucun candidat ne s'est déclaré.
Dans le «concours de beauté» organisé pour attribuer les licences de téléphonie mobile de troisième génération par l'ART, SFR, deuxième opérateur du marché français, a devancé le leader, France Telecom. Avec une moyenne de 16,4 sur 20 (contre 15,1 à Orange), il fait figure de premier de la classe UMTS pour la plus grande satisfaction de Philippe Germond, pdg de Cegetel : «Onze critères sur quatorze où nous sommes numéro un, cela confirme l'engagement de SFRà et le fait que nous sommes plus proches du consommateur que notre confrère».

La norme UMTS (Universal mobile telecommunications system) doit permettre aux utilisateurs de téléphones mobiles d'accéder à une panoplie de services liés au multimédia et à Internet : surfer, consulter et envoyer des e-mails, écouter de la musique, participer à une visioconférenceà grâce à un débit (384 kilobits/s) supérieur à celui offert par la norme GSM actuelle.

Les engagements pris par Orange et SFR ont été au-delà des critères minimum requis par l'ART. En terme de couverture du territoire notamment puisque France Telecom promet de couvrir 60 % de la population en 2003 et SFR 70 %. Quant aux prévisions d'offres d'emplois induites par le développement de ce nouveau marché, les perspectives sont alléchantes : environ 30 000 emplois directs d'ici 2015, en cumulé pour les deux opérateurs.

Des licences trop chères ?

Certaines interrogations persistent pourtant sur la mise en place technique et la rentabilité à court terme de la nouvelle norme. Le président de l'ART, Jean-Michel Hubert a d'ailleurs d'ores et déjà pris acte du retard notamment dans la mise au point de terminaux mobiles UMTS. Il estime que «tout porte à croire aujourd'hui qu'un marché en vraie grandeur ne verra le jour qu'à la fin de l'année 2003 ou au début 2004».
C'est notamment pour tenir compte de cette situation moins optimiste sur le plan technique que l'Autorité a recommandé quelques assouplissements des conditions d'obtention des licences pour permettre d'appâter de nouveaux candidats pour les deux licences laissées en souffrance après le retrait, au mois de janvier 2001, de Suez/Telefonica et de Bouygues Telecom de la course à l'UMTS en France. Car pour l'ART, «il est essentiel d'engager un appel à candidature complémentaire d'ici au plus tard le premier semestre 2002».

Ainsi, Jean-Michel Hubert a estimé qu'il serait «possible de rallonger» la durée d'attribution des licences jusqu'ici fixée à 15 ans et a jugé «indispensable» d'assouplir le calendrier des paiements. Pour l'instant, les opérateurs qui ont obtenu les licences UMTS sont tenus de verser chacun au gouvernement la somme de 4,95 milliards d'euros : la moitié du total devant être versée sur les deux premières années, et la deuxième moitié étalée sur les 13 années restantes inscrites au contrat. Cette manne financière est très attendue par l'Etat et a été l'une des principales pierres d'achoppement concernant les candidatures et l'attribution des licences puisque l'ART aurait, semble-t-il, au départ été plutôt favorable à la solution de quasi-gratuité des licences. Une version refusée par le gouvernement alléché par l'exemple britannique où plus de 36 milliards d'euros étaient rentrés dans les caisses de l'Etat à cette occasion.

Bien sûr, le retrait de deux candidatures n'a pas permis de faire rentrer autant d'argent que prévu dans les finances hexagonales. Mais les dégâts ont été limités. Reste à savoir maintenant comment et quand sera organisé le deuxième tour de la compétition. Le gouvernement à un mois pour entériner la proposition de l'ART sur les premières attributions mais, pour le second volet, rien n'est encore décidé. Il semble même possible que le deuxième appel à candidature puisse être repoussé jusqu'après l'élection présidentielle, donc au-delà du délai proposé par l'ART. Quant à la durée des licences, aux conditions de paiement ou même à une éventuelle baisse du prix, comme cela a été réclamé notamment par Martin Bouygues, les ministres concernés, Laurent Fabius et Christian Pierret, n'ont pris aucun engagement. Si ce n'est celui qu'en cas de modification pour un deuxième appel d'offres, Orange et SFR en bénéficieraient aussi.



par Valérie  Gas

Article publié le 01/06/2001