Peine de mort
Un congrès pour «<i>interpeller l'opinion internationale</i>»
Président de l'association française Ensemble contre la peine de mort, Michel Taube est aussi l'organisateur du premier congrès contre la peine de mort qui se déroule à Strasbourg du 21 au 23 juin 2001. Il explique quelles ont été les motivations de son association pour rassembler des acteurs de toutes nationalités et de tous horizons autour du sujet sensible qu'est la peine capitale.
RFI: Quels sont les buts et les objectifs de ce premier Congrès contre la peine de mort ?
Michel Taube : Le principal objectif est de réunir des abolitionnistes du monde entier au même moment et au même endroit pour dire collectivement «non» à la peine capitale. Aujourd'hui, dans le monde, plus de la moitié des Etats n'exécute plus de condamnés à mort, le camp des abolitionnistes est donc majoritaire. Je pense que le mouvement peut aller plus loin mais pour que de nombreux pays abolissent la peine capitale, il faut que l'opinion internationale s'exprime collectivement et massivement.
RFI: Qui sera présent à ce premier Congrès ?
MT : A Strasbourg, seront présents des présidents de Parlement du monde entier. Ils viendront lancer un appel mondial pour un moratoire des exécutions. Il y aura aussi des avocats, des juristes, des dirigeants d'associations comme Amnesty International, la Fédération international des droits de l'Homme, mais également des experts, d'anciens condamnés à mort, des familles de condamnés et de victimes qui sont devenues abolitionnistes et toutes celles et ceux qui, je l'espère, sont contre la peine de mort et veulent s'associer à cette initiative.
RFI: En Europe, la peine de mort n'est plus en vigueur. Quelles sont les actions concrètes que vous menez dans les pays où elle sévit encore ?
MT: Les pays où la peine de mort est encore en vigueur sont nombreux : la Chine, l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Afghanistan, la République démocratique du Congo, les Etats-Unis etc... Chaque pays nécessite sa propre stratégie pour obtenir l'abolition de la peine de mort. Aux Etats-Unis, nous essayons de sensibiliser les médias et nous commençons à y arriver. Nous soutenons des associations de défense des condamnés à mort en leur envoyant des dons. Il y a d'autres pays comme la Chine où notre combat est beaucoup plus difficile. A Strasbourg, nous prévoyons des initiatives assez fortes que nous dévoilerons à l'occasion du premier Congrès contre la peine de mort.
RFI: Dans des pays totalitaires comme la Chine ou l'Arabie Saoudite, quelles sont vos marges de man£uvre ?
MT: Nos marges de man£uvres sont très restreintes dans ces pays-là. Il ne faut pas se voiler la face: à l'intérieur de ces pays, nous ne pouvons quasiment rien faire. Notre travail consiste donc à sensibiliser les partenaires de ces Etats-là. Ensuite, nous nous faisons un point d'honneur à soutenir les associations de défense des droits de l'Homme qui agissent de façon très périlleuse et très courageuse à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de ces pays. Enfin, il faut interpeller l'opinion internationale, il faut que tous les citoyens du monde sachent que dans ces pays, on exécute à tour de bras et dans des conditions cruelles.
RFI: Après la tenue du Congrès de Strasbourg, vous avez l'intention de mener une action au sein des Nations-Unies. Pouvez-vous nous dire quelles sont vos ambitions ?
MT: En septembre prochain, lors de l'assemblée générale des Nations-Unies, nous espérons qu'enfin sera votée une résolution condamnant la peine de mort au niveau universel. Pour cela il faut qu'il y ait une majorité d'Etats qui votent cette résolution, c'est-à-dire cent pays. Cela n'a jamais été obtenu mais nous pensons que pour de nombreuses raisons ce vote est aujourd'hui possible. Mais la signature de cette résolution n'est envisageable que si l'opinion internationale se mobilise massivement, que si les ambassadeurs présents aux Nations-Unies sont mis devant leurs responsabilités. Il faut également que la pression soit exercée sur les Etats qui exécutent dans leur pays mais qui n'ont encore jamais osé voter une telle résolution. Il y a de quoi faire et nous y travaillons.
RFI: Votre association qui existe depuis un an a été médiatisée, il y a quelques mois, par la remise par Catherine Deneuve d'une pétition contre la peine de mort à l'ambassadeur américain en France. Avez-vous eu des retombées de cette action ?
MT: A l'époque, la remise de cette pétition de 500 000 signatures à l'ambassade américaine en France n'a eu que très peu de retombées aux Etats-Unis. En revanche, elle a aidé à la sensibilisation de certains relais d'opinion. Aujourd'hui, quelques mois après, nous en avons des échos car la presse américaine parle enfin de notre association mais surtout du Congrès de Strasbourg que nous organisons. A force de persévérance, de pétitions, de prises de paroles ou de lettres ouvertes, nous arrivons à être entendus et à faire en sorte que les médias et bientôt peut-être les politiques se posent la question de la peine de mort et s'inquiètent de ce que l'opinion européenne et internationale pensent de celle-ci.
Michel Taube : Le principal objectif est de réunir des abolitionnistes du monde entier au même moment et au même endroit pour dire collectivement «non» à la peine capitale. Aujourd'hui, dans le monde, plus de la moitié des Etats n'exécute plus de condamnés à mort, le camp des abolitionnistes est donc majoritaire. Je pense que le mouvement peut aller plus loin mais pour que de nombreux pays abolissent la peine capitale, il faut que l'opinion internationale s'exprime collectivement et massivement.
RFI: Qui sera présent à ce premier Congrès ?
MT : A Strasbourg, seront présents des présidents de Parlement du monde entier. Ils viendront lancer un appel mondial pour un moratoire des exécutions. Il y aura aussi des avocats, des juristes, des dirigeants d'associations comme Amnesty International, la Fédération international des droits de l'Homme, mais également des experts, d'anciens condamnés à mort, des familles de condamnés et de victimes qui sont devenues abolitionnistes et toutes celles et ceux qui, je l'espère, sont contre la peine de mort et veulent s'associer à cette initiative.
RFI: En Europe, la peine de mort n'est plus en vigueur. Quelles sont les actions concrètes que vous menez dans les pays où elle sévit encore ?
MT: Les pays où la peine de mort est encore en vigueur sont nombreux : la Chine, l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Afghanistan, la République démocratique du Congo, les Etats-Unis etc... Chaque pays nécessite sa propre stratégie pour obtenir l'abolition de la peine de mort. Aux Etats-Unis, nous essayons de sensibiliser les médias et nous commençons à y arriver. Nous soutenons des associations de défense des condamnés à mort en leur envoyant des dons. Il y a d'autres pays comme la Chine où notre combat est beaucoup plus difficile. A Strasbourg, nous prévoyons des initiatives assez fortes que nous dévoilerons à l'occasion du premier Congrès contre la peine de mort.
RFI: Dans des pays totalitaires comme la Chine ou l'Arabie Saoudite, quelles sont vos marges de man£uvre ?
MT: Nos marges de man£uvres sont très restreintes dans ces pays-là. Il ne faut pas se voiler la face: à l'intérieur de ces pays, nous ne pouvons quasiment rien faire. Notre travail consiste donc à sensibiliser les partenaires de ces Etats-là. Ensuite, nous nous faisons un point d'honneur à soutenir les associations de défense des droits de l'Homme qui agissent de façon très périlleuse et très courageuse à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de ces pays. Enfin, il faut interpeller l'opinion internationale, il faut que tous les citoyens du monde sachent que dans ces pays, on exécute à tour de bras et dans des conditions cruelles.
RFI: Après la tenue du Congrès de Strasbourg, vous avez l'intention de mener une action au sein des Nations-Unies. Pouvez-vous nous dire quelles sont vos ambitions ?
MT: En septembre prochain, lors de l'assemblée générale des Nations-Unies, nous espérons qu'enfin sera votée une résolution condamnant la peine de mort au niveau universel. Pour cela il faut qu'il y ait une majorité d'Etats qui votent cette résolution, c'est-à-dire cent pays. Cela n'a jamais été obtenu mais nous pensons que pour de nombreuses raisons ce vote est aujourd'hui possible. Mais la signature de cette résolution n'est envisageable que si l'opinion internationale se mobilise massivement, que si les ambassadeurs présents aux Nations-Unies sont mis devant leurs responsabilités. Il faut également que la pression soit exercée sur les Etats qui exécutent dans leur pays mais qui n'ont encore jamais osé voter une telle résolution. Il y a de quoi faire et nous y travaillons.
RFI: Votre association qui existe depuis un an a été médiatisée, il y a quelques mois, par la remise par Catherine Deneuve d'une pétition contre la peine de mort à l'ambassadeur américain en France. Avez-vous eu des retombées de cette action ?
MT: A l'époque, la remise de cette pétition de 500 000 signatures à l'ambassade américaine en France n'a eu que très peu de retombées aux Etats-Unis. En revanche, elle a aidé à la sensibilisation de certains relais d'opinion. Aujourd'hui, quelques mois après, nous en avons des échos car la presse américaine parle enfin de notre association mais surtout du Congrès de Strasbourg que nous organisons. A force de persévérance, de pétitions, de prises de paroles ou de lettres ouvertes, nous arrivons à être entendus et à faire en sorte que les médias et bientôt peut-être les politiques se posent la question de la peine de mort et s'inquiètent de ce que l'opinion européenne et internationale pensent de celle-ci.
par Propos recueillis par Clarisse VERNHES
Article publié le 20/06/2001