France: présidentielle 2002
Alain Lipietz candidat Vert à l'Elysée
Proche de Dominique Voynet, le député européen Alain Lipietz sera le candidat des Verts à la présidentielle de 2002. L'autre candidat, Noël Mamère, pourtant parti favori dans cette course, a du s'incliner. Bien que les résultats officiels ne seront connus que la semaine prochaine, Alain Lipietz a été crédité de 50,2% des voix contre 49% pour Noël Mamère.
Les Verts l'ont annoncé : Alain Lipietz sera leur chef de file pour la présidentielle de 2002. Cet homme de 53 ans, polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussée est un ancien militant du PSU (1968 à 1971). C'est seulement à la fin des années 80 qu'il rejoint les Verts : il sera tête de liste aux élections législatives de 1986 en Seine-Saint-Denis. Deux ans plus tard, il rejoint officiellement le parti écologiste. Le slogan du candidat écologiste est déjà connu : «Verdir la gauche pour gagner tous ensemble».
Lors du premier tour des primaires, le 18 mai dernier, Noël Mamère s'était imposé avec 42,8% des voix contre 25,7% pour le député européen Alain Lipietz. Seulement voilà : entre les deux tours, ce dernier, militant de la première heure, a semblé grignoter l'avance du député-maire de Bègles (Gironde), en s'attirant le soutien de quelques-uns des poids lourds du mouvement. L'ancien candidat à la présidentielle -en 1974- René Dumont, figure emblématique des Verts décédé le 19 juin à l'âge de 97 ans, avait ainsi souhaité qu'il représente le mouvement à la présidentielle. Mais le député européen avait aussi, et surtout, reçu le soutien inattendu de Denis Baupin, porte-parole national du mouvement et proche de Dominique Voynet, la ministre de l'Environnement. Denis Baupin avait ainsi rompu la consigne de neutralité imposée à ses membres par le plus important courant des Verts -«Ouverts»-, réunissant les amis de Dominique Voynet. Une prise de position qui avait d'ailleurs déclenché la colère des amis de Noël Mamère, qui y avaient vu la main de la ministre de l'Environnement alors que cette dernière s'était publiquement gardée de soutenir l'un ou l'autre.
Noël Mamère reconnaît sa défaite
Si Dominique Voynet est assurément plus proche d'Alain Lipietz que de Noël Mamère qui s'est toujours posé comme son rival au sein des Verts, il n'est pas certain pour autant que la défaite de ce dernier l'arrange. Alors que la ministre doit quitter prochainement le gouvernement, ce résultat pourrait en effet remettre en cause son élection au poste de secrétaire nationale, qui doit être normalement entérinée lors du prochain Conseil national interrégional (CNIR) le week-end prochain. Furieux de voir les «Ouverts» monopoliser tous les postes de responsabilité -Dominique Voynet au secrétariat national, Alain Lipietz candidat à la présidentielle et Yves Cochet pressenti pour être le prochain ministre de l'Environnement-, les amis de Noël Mamère pourraient ainsi décider de contrecarrer les ambitions de Dominique Voynet lors du CNIR. La désignation de Noël Mamère comme candidat à la présidentielle aurait pu permettre à la ministre de l'Environnement de s'épargner une éventuelle crise interne dont son mouvement a le secret.
Noël Mamère ne semble pas être, cette fois-ci, en accord avec ses amis. Placidement, après la divulgation des résultats il a déclaré : «Pour moi, le candidat qui est arrivé en tête (à) c'est le vainqueur de cette élection. Je le reconnais comme candidat des Verts».
Lors du premier tour des primaires, le 18 mai dernier, Noël Mamère s'était imposé avec 42,8% des voix contre 25,7% pour le député européen Alain Lipietz. Seulement voilà : entre les deux tours, ce dernier, militant de la première heure, a semblé grignoter l'avance du député-maire de Bègles (Gironde), en s'attirant le soutien de quelques-uns des poids lourds du mouvement. L'ancien candidat à la présidentielle -en 1974- René Dumont, figure emblématique des Verts décédé le 19 juin à l'âge de 97 ans, avait ainsi souhaité qu'il représente le mouvement à la présidentielle. Mais le député européen avait aussi, et surtout, reçu le soutien inattendu de Denis Baupin, porte-parole national du mouvement et proche de Dominique Voynet, la ministre de l'Environnement. Denis Baupin avait ainsi rompu la consigne de neutralité imposée à ses membres par le plus important courant des Verts -«Ouverts»-, réunissant les amis de Dominique Voynet. Une prise de position qui avait d'ailleurs déclenché la colère des amis de Noël Mamère, qui y avaient vu la main de la ministre de l'Environnement alors que cette dernière s'était publiquement gardée de soutenir l'un ou l'autre.
Noël Mamère reconnaît sa défaite
Si Dominique Voynet est assurément plus proche d'Alain Lipietz que de Noël Mamère qui s'est toujours posé comme son rival au sein des Verts, il n'est pas certain pour autant que la défaite de ce dernier l'arrange. Alors que la ministre doit quitter prochainement le gouvernement, ce résultat pourrait en effet remettre en cause son élection au poste de secrétaire nationale, qui doit être normalement entérinée lors du prochain Conseil national interrégional (CNIR) le week-end prochain. Furieux de voir les «Ouverts» monopoliser tous les postes de responsabilité -Dominique Voynet au secrétariat national, Alain Lipietz candidat à la présidentielle et Yves Cochet pressenti pour être le prochain ministre de l'Environnement-, les amis de Noël Mamère pourraient ainsi décider de contrecarrer les ambitions de Dominique Voynet lors du CNIR. La désignation de Noël Mamère comme candidat à la présidentielle aurait pu permettre à la ministre de l'Environnement de s'épargner une éventuelle crise interne dont son mouvement a le secret.
Noël Mamère ne semble pas être, cette fois-ci, en accord avec ses amis. Placidement, après la divulgation des résultats il a déclaré : «Pour moi, le candidat qui est arrivé en tête (à) c'est le vainqueur de cette élection. Je le reconnais comme candidat des Verts».
par Clarisse Vernhes
Article publié le 20/06/2001