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Esclavage

Menja, 21 ans, esclave «moderne»

Ouverture ce jeudi à Versailles près de Paris du procès d'un couple accusé d'avoir réduit en esclavage une jeune Malgache. Les deux accusés risquent deux ans de prisons et 500 000 F d'amende.
Un couple -à priori sans histoire- comparait aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Versailles. Jean-Yves Gori et Sylviana Rakotomavo sont accusés d'avoir employé une jeune malgache de 21 ans dans des «conditions de travail et d'hébergement inhumaines», bref de l'avoir traité comme une esclave pendant deux ans.

Comme souvent dans ce type d'affaire, le cauchemar de Menja a commencé par de belles promessesà A Madagascar, Menja travaille dans un supermarché. Un jour, la fille des propriétaires lui suggère de l'accompagner en France. La proposition est alléchante pour une jeune orpheline de 18 ans: on lui promet un salaire et une formation. En échange, Menja sera chargée de tenir la maison et de s'occuper des deux enfants de ses patrons.

A son arrivée, le piège se referme

Elle débarque en janvier 1999 dans un pavillon de la banlieue parisienne à Maurepas. Elle n'a pas de papiers, ne connaît personne et le piège se referme. Les premières nuits elle dort dans le garage. Comme elle se plaint du froid, sa patronne lui installe un matelas-mousse dans la salle de bain. Elle doit travailler de 7 heures du matin à minuit, ne reçoit pas un sou. On lui interdit de rester inactive, elle subit coups et humiliations. Cette situation va durer deux ans, après quoi Menja craque, elle parvient à se confier à la femme de ménage des voisins qui alerte le comité contre l'esclavage moderne.

Dans le box des accusés aujourd'hui Jean-Yves Gori, ingénieur et sa femme Sylviana Rakotomavo devront répondre d'emploi et d'hébergement contraires à la dignité humaine. Ils risquent deux ans de prison et 500 000 F d'amende.



par Frédérique  Misslin

Article publié le 05/07/2001