Proche-Orient
L'appel au secours de Yasser Arafat
Après les violents affrontements de ces derniers jours entre Israéliens et Palestiniens, Yasser Arafat, le chef de l'Autorité palestinienne a tiré la sonnette d'alarme pour éviter de mettre en danger l'avenir de sa propre administration
De notre correspondant dans les Territoires Palestiniens
L'anxiété s'accentue autour de Yasser Arafat. Le chef de l'autorité palestinienne multiplie ces derniers jours les appels au secours pour éviter que la situation ne se transforme en un cycle de violence incontrôlé, qui mettrait en danger l'avenir politique de sa propre administration. Samedi, quelques heures après l'attaque israélienne sur un convoi de voitures à Ramallah où avait pris place Marwan Barghouti, l'homme du Fatah d'Arafat pour la Cisjordanie, le chef de l'OLP a adressé une lettre aux principaux dirigeants de la planète les exhortant à appuyer sa demande d'envoyer «le plus rapidement possible» des observateurs internationaux sur le terrain.
Ces dernières quarante-huit heures, les diplomates en poste à Jérusalem ont été convoqués à deux reprises à Jéricho et à Gaza par des ministres palestiniens. L'actuelle flambée de violence - imputée par les Palestiniens aux attaques ciblées, souvent meurtrières, contre désormais certains de leurs responsables politiques - tombe d'autant plus mal qu'Arafat avait fait des efforts ces dernières semaines pour contenir la révolte. Il a nommé deux nouveaux gouverneurs dans les régions troublées de Rafah et Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. C'est là où les affrontements sont les plus répétés et les plus violents entre les militaires israéliens et les membres des branches armées du Fatah, du Hamas et de divers autres groupuscules. Ces nominations d'hommes neufs, sans liens familiaux avec les clans qui font le coup de feu, sont interprétées comme une tentative d'Arafat pour reprendre le contrôle de la situation là-bas.
Organisation d'une médiation en Cisjordanie
Certains observateurs ont noté en effet que la base du Fatah sur place devenait de plus en plus radicale, sinon proche des thèses islamistes. En privé, le chef de la sécurité préventive dans la bande de Gaza, le colonel Mohamed Dahlan, ne cache d'ailleurs pas son inquiétude de voir la situation échapper localement au contrôle de l'autorité. Deuxième signal : vendredi, l'agence de presse palestinienne Wafa, qui reflète généralement les vues de l'autorité, publiait un éditorial tout à fait inédit dans lequel elle appelait les Palestiniens à mettre un terme aux attaques armées contre Israël. Wafa soulignait qu'ils ne réaliseraient leurs rêves d'indépendance que par des moyens politiques, c'est-à-dire la négociation avec l'état hébreu. Un appel à la modération considéré comme la marque d'une inquiétude grandissante face au scénario noir, tant redouté : une violente riposte israélienne en cas d'attentats islamistes qui pourrait anéantir l'administration palestinienne.
Enfin, une tentative de médiation a été organisée récemment à Beit jala (Cisjordanie) pour convaincre les tireurs palestiniens d'arrêter de viser la colonie juive voisine de Gilo, afin de ne pas provoquer une réaction sévère de l'armée israélienne. L'état hébreu impute ces «gestes» d'Arafat à «la panique» qui régnerait actuellement au sein de l'autorité autonome. Le chef de l'OLP, qui a repris du poil de la bête sur le front diplomatique depuis l'appel du G-8 à l'envoi d'observateurs sur le terrain, tient plus que jamais à voir une tierce partie venir s'intercaler entre les deux camps. Un haut responsable de la sécurité à Gaza a déclaré que les services avaient arrêté récemment un certain nombre d'activistes islamistes, sans le signaler aux Israéliens pour ne pas que la nouvelle s'ébruite. Une telle publicité serait en effet très mal vue par la population qui s'oppose à ces arrestations. Arafat ne veut pas dilapider l'acquis de sympathie fraîchement glané, au moment où Israël défie la communauté internationale, et ne pas apparaître comme celui qui n'a rien fait pour empêcher un attentat islamiste.
L'anxiété s'accentue autour de Yasser Arafat. Le chef de l'autorité palestinienne multiplie ces derniers jours les appels au secours pour éviter que la situation ne se transforme en un cycle de violence incontrôlé, qui mettrait en danger l'avenir politique de sa propre administration. Samedi, quelques heures après l'attaque israélienne sur un convoi de voitures à Ramallah où avait pris place Marwan Barghouti, l'homme du Fatah d'Arafat pour la Cisjordanie, le chef de l'OLP a adressé une lettre aux principaux dirigeants de la planète les exhortant à appuyer sa demande d'envoyer «le plus rapidement possible» des observateurs internationaux sur le terrain.
Ces dernières quarante-huit heures, les diplomates en poste à Jérusalem ont été convoqués à deux reprises à Jéricho et à Gaza par des ministres palestiniens. L'actuelle flambée de violence - imputée par les Palestiniens aux attaques ciblées, souvent meurtrières, contre désormais certains de leurs responsables politiques - tombe d'autant plus mal qu'Arafat avait fait des efforts ces dernières semaines pour contenir la révolte. Il a nommé deux nouveaux gouverneurs dans les régions troublées de Rafah et Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. C'est là où les affrontements sont les plus répétés et les plus violents entre les militaires israéliens et les membres des branches armées du Fatah, du Hamas et de divers autres groupuscules. Ces nominations d'hommes neufs, sans liens familiaux avec les clans qui font le coup de feu, sont interprétées comme une tentative d'Arafat pour reprendre le contrôle de la situation là-bas.
Organisation d'une médiation en Cisjordanie
Certains observateurs ont noté en effet que la base du Fatah sur place devenait de plus en plus radicale, sinon proche des thèses islamistes. En privé, le chef de la sécurité préventive dans la bande de Gaza, le colonel Mohamed Dahlan, ne cache d'ailleurs pas son inquiétude de voir la situation échapper localement au contrôle de l'autorité. Deuxième signal : vendredi, l'agence de presse palestinienne Wafa, qui reflète généralement les vues de l'autorité, publiait un éditorial tout à fait inédit dans lequel elle appelait les Palestiniens à mettre un terme aux attaques armées contre Israël. Wafa soulignait qu'ils ne réaliseraient leurs rêves d'indépendance que par des moyens politiques, c'est-à-dire la négociation avec l'état hébreu. Un appel à la modération considéré comme la marque d'une inquiétude grandissante face au scénario noir, tant redouté : une violente riposte israélienne en cas d'attentats islamistes qui pourrait anéantir l'administration palestinienne.
Enfin, une tentative de médiation a été organisée récemment à Beit jala (Cisjordanie) pour convaincre les tireurs palestiniens d'arrêter de viser la colonie juive voisine de Gilo, afin de ne pas provoquer une réaction sévère de l'armée israélienne. L'état hébreu impute ces «gestes» d'Arafat à «la panique» qui régnerait actuellement au sein de l'autorité autonome. Le chef de l'OLP, qui a repris du poil de la bête sur le front diplomatique depuis l'appel du G-8 à l'envoi d'observateurs sur le terrain, tient plus que jamais à voir une tierce partie venir s'intercaler entre les deux camps. Un haut responsable de la sécurité à Gaza a déclaré que les services avaient arrêté récemment un certain nombre d'activistes islamistes, sans le signaler aux Israéliens pour ne pas que la nouvelle s'ébruite. Une telle publicité serait en effet très mal vue par la population qui s'oppose à ces arrestations. Arafat ne veut pas dilapider l'acquis de sympathie fraîchement glané, au moment où Israël défie la communauté internationale, et ne pas apparaître comme celui qui n'a rien fait pour empêcher un attentat islamiste.
par Georges Malbrunot
Article publié le 05/08/2001