Proche-Orient
Vers l'envoi d'observateurs étrangers
L'attentat de colons contre trois Palestiniens a provoqué une intense émotion, ouvrant peut-être la voie à la venue d'observateurs internationaux dans les territoires palestiniens.
Les colons juifs qui ont tué jeudi soir dans une embuscade près d'Hébron trois Palestiniens dont un bébé ont peut-être contribué à faire évoluer la situation, mais pas dans le sens qu'ils recherchaient. Aussitôt connu, l'attentat a provoqué une émotion considérable. L'Autorité palestinienne a immédiatement tenu Israël pour entièrement responsable de «l'explosion de la situation et de cette escalade dangereuse qui s'est traduite par l'assassinat de Palestiniens par des colons extrémistes». Le fait que cette formulation soit exactement symétrique de la rhétorique du gouvernement israélien, mettant en cause l'Autorité palestinienne après chaque attentat anti-israélien ne doit évidemment rien au hasard.
Prenant la mesure de la situation, le gouvernement d'Israël a réagi sans tarder. Alors que Shimon Peres, le ministre des Affaires étrangères, promettait que les auteurs de l'attaque seraient traduits en justice, l'attentat a été vigoureusement condamné par le Premier ministre Ariel Sharon et le président Moshe Katzav. Le Conseil des colonies de Cisjordanie et de Gaza, qui fédère la plus grande partie des colons, a également dénoncé cette attaque qui pourrait bien se retourner contre ces derniers. La police ne cache pas qu'elle suit la piste de colons extrémistes, adeptes du mouvement dissout Kach fondé par le rabbin Kahane. Ces derniers jours, le Shin Beth (sécurité intérieure) avait mis en garde contre l'existence d'une «cellule terroriste juive», qui a déjà commis plusieurs attentats en Cisjordanie.
Israël n'exclut plus la présence d'observateurs
A l'étranger, l'attentat a été unanimement condamné. Le Département d'Etat américain a dénoncé une attaque «insensée et barbare». Au même moment, les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Rome, venaient d'adopter le principe du déploiement d'observateurs internationaux, quelques heures seulement après que Colin Powell, le chef de la diplomatie américaine, ait jugé leur envoi prématuré. Il y a donc bien un infléchissement sensible de la politique américaine, même, si pour l'obtenir, les partenaires des Etats-Unis ont soigné la rédaction. C'est ainsi que le texte proposé par les ministres aux leaders du G8 ne parle pas d'«observateurs internationaux» mais d'un «mécanisme de surveillance par une tierce partie» supposant l'acceptation des deux parties, ce qui revient à donner un droit de veto à Israël.
En apparence seulement, car si la réaction initiale d'Ariel Sharon a été le rejet pur et simple de l'envoi d'observateurs, quelques heures plus tard, son ministre de la défense Benyamin Ben Eliezer exprimait un point de vue plus nuancé, n'excluant pas la venue d'observateurs à condition qu'ils soient américains. Plusieurs membres de la coalition gouvernementale en Israël sont d'ailleurs partisans de la présence d'observateurs étrangers.
En attendant, le cycle des vengeances n'est pas interrompu et chacun se prépare déjà au prochain drame.
Prenant la mesure de la situation, le gouvernement d'Israël a réagi sans tarder. Alors que Shimon Peres, le ministre des Affaires étrangères, promettait que les auteurs de l'attaque seraient traduits en justice, l'attentat a été vigoureusement condamné par le Premier ministre Ariel Sharon et le président Moshe Katzav. Le Conseil des colonies de Cisjordanie et de Gaza, qui fédère la plus grande partie des colons, a également dénoncé cette attaque qui pourrait bien se retourner contre ces derniers. La police ne cache pas qu'elle suit la piste de colons extrémistes, adeptes du mouvement dissout Kach fondé par le rabbin Kahane. Ces derniers jours, le Shin Beth (sécurité intérieure) avait mis en garde contre l'existence d'une «cellule terroriste juive», qui a déjà commis plusieurs attentats en Cisjordanie.
Israël n'exclut plus la présence d'observateurs
A l'étranger, l'attentat a été unanimement condamné. Le Département d'Etat américain a dénoncé une attaque «insensée et barbare». Au même moment, les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Rome, venaient d'adopter le principe du déploiement d'observateurs internationaux, quelques heures seulement après que Colin Powell, le chef de la diplomatie américaine, ait jugé leur envoi prématuré. Il y a donc bien un infléchissement sensible de la politique américaine, même, si pour l'obtenir, les partenaires des Etats-Unis ont soigné la rédaction. C'est ainsi que le texte proposé par les ministres aux leaders du G8 ne parle pas d'«observateurs internationaux» mais d'un «mécanisme de surveillance par une tierce partie» supposant l'acceptation des deux parties, ce qui revient à donner un droit de veto à Israël.
En apparence seulement, car si la réaction initiale d'Ariel Sharon a été le rejet pur et simple de l'envoi d'observateurs, quelques heures plus tard, son ministre de la défense Benyamin Ben Eliezer exprimait un point de vue plus nuancé, n'excluant pas la venue d'observateurs à condition qu'ils soient américains. Plusieurs membres de la coalition gouvernementale en Israël sont d'ailleurs partisans de la présence d'observateurs étrangers.
En attendant, le cycle des vengeances n'est pas interrompu et chacun se prépare déjà au prochain drame.
par Olivier Da Lage
Article publié le 20/07/2001