Congo démocratique
Inquiétudes sur le sort d'opposants arrêtés
La détention d'une trentaine d'opposants, arrêtés lundi à Kinshasa au cours d'une manifestation, inquiète les organisations de défense des droits humains. Pour les autorités, cette marche n'était pas légale. De son côté, l'ASADHO, l'Association africaine de défense des droits de l'homme, dénonce la politique du « surplace » du régime de Joseph Kabila en dépit des signaux de transparence à l'adresse de la communauté internationale.
Les tensions sont vives entre l'opposition et le gouvernement. Depuis lundi, une trentaine de manifestants, qui avaient organisé à Kinshasa une «marche de la paix», sont sous les verrous. Ils ont été interpellés au cours de cette manifestation, organisée par cinq partis d'opposition qui demandent l'ouverture d'un dialogue national. La marche avait été dispersée par les forces de l'ordre.
Interrogé sur RFI, le porte-parole du gouvernement,
Kikayabin Karoudi, estime que «cette marche était interdite pour la simple raison qu'elle était organisée par des partis politiques qui ne sont pas encore reconnus par la loi».
Parallèlement, Papy Sounguekoutouma, le président de la section FONUS (Forces novatrices pour l'Union et la Solidarité) s'inquiète du sort des détenus dont il dit ignorer les conditions de détention, invitant les organisations de défense des droits de l'homme à s'exprimer.
Joint au téléphone, Dave Banza, le président de l'ASADHO, l'Association africaine de défense des droits de l'homme, ne mâche pas ses mots. Pour lui, la transparence affichée par le régime du jeune Joseph Kabila, masque une poigne de fer. La communauté internationale, explique-t-il, se laisse berner par une politique de séduction.
«un pas en avant, un pas en arrière»
L'interpellation des opposants à Kinshasa, estime Dave Banza «est une violation grave» du discours d'investiture du chef de l µEtat, dans lequel il s'engageait à reconnaître et à garantir tous les droits aux congolais. Six mois après son arrivée au pouvoir, après l'assassinat de son père, le président Joseph Kabila fait du «surplace», estime le président de l'ASADHO.
Dave Banza met en cause la communauté internationale qui, dit-il, s'est empressée à reconnaître la légitimité du nouvel homme fort de Kinshasa, lequel a multiplié voyages et discours, comme, en mars dernier, devant la commission des droits de l'homme de Genève.
«Nous avions estimé qu'il ne fallait pas donner un chèque en blanc à Joseph Kabila et nous avons toujours soutenu qu'il détenait une administration et des services de sécurité hérités de son père, affirme-t-il. Tout le monde sait que rien n'a changé au niveau de l'administration. Mais cet engouement de la communauté internationale à le soutenir ou à fermer les yeux prouve aujourd'hui que les intérêts de cette communauté internationale ne sont pas dirigés vers la population civile. Comment peut-on comprendre que dans le contexte du Congo on puisse oublier les abus de droit ?»
En outre, l'ASADHO s'interroge sur les réelles intentions du régime de Kinshasa, «ou nous sommes dans un processus d'Etat de droit ou nous sommes dans un processus où il faut consolider la dictature. On ne peut pas faire tout le temps un pas en avant, un pas en arrière».
Enfin, quand on l'interroge sur la place de l'opposition en RDC dans le dialogue national, l'ASADHO rétorque que «si à chaque occasion, les militants sont arrêtés, mis en résidence surveillée, comment cette opposition peut-elle contribuer au processus de paix et de mise en place de l'Etat de droit ? L'opposition existe si on lui donne l'espace politique pour agir».
Interrogé sur RFI, le porte-parole du gouvernement,
Kikayabin Karoudi, estime que «cette marche était interdite pour la simple raison qu'elle était organisée par des partis politiques qui ne sont pas encore reconnus par la loi».
Parallèlement, Papy Sounguekoutouma, le président de la section FONUS (Forces novatrices pour l'Union et la Solidarité) s'inquiète du sort des détenus dont il dit ignorer les conditions de détention, invitant les organisations de défense des droits de l'homme à s'exprimer.
Joint au téléphone, Dave Banza, le président de l'ASADHO, l'Association africaine de défense des droits de l'homme, ne mâche pas ses mots. Pour lui, la transparence affichée par le régime du jeune Joseph Kabila, masque une poigne de fer. La communauté internationale, explique-t-il, se laisse berner par une politique de séduction.
«un pas en avant, un pas en arrière»
L'interpellation des opposants à Kinshasa, estime Dave Banza «est une violation grave» du discours d'investiture du chef de l µEtat, dans lequel il s'engageait à reconnaître et à garantir tous les droits aux congolais. Six mois après son arrivée au pouvoir, après l'assassinat de son père, le président Joseph Kabila fait du «surplace», estime le président de l'ASADHO.
Dave Banza met en cause la communauté internationale qui, dit-il, s'est empressée à reconnaître la légitimité du nouvel homme fort de Kinshasa, lequel a multiplié voyages et discours, comme, en mars dernier, devant la commission des droits de l'homme de Genève.
«Nous avions estimé qu'il ne fallait pas donner un chèque en blanc à Joseph Kabila et nous avons toujours soutenu qu'il détenait une administration et des services de sécurité hérités de son père, affirme-t-il. Tout le monde sait que rien n'a changé au niveau de l'administration. Mais cet engouement de la communauté internationale à le soutenir ou à fermer les yeux prouve aujourd'hui que les intérêts de cette communauté internationale ne sont pas dirigés vers la population civile. Comment peut-on comprendre que dans le contexte du Congo on puisse oublier les abus de droit ?»
En outre, l'ASADHO s'interroge sur les réelles intentions du régime de Kinshasa, «ou nous sommes dans un processus d'Etat de droit ou nous sommes dans un processus où il faut consolider la dictature. On ne peut pas faire tout le temps un pas en avant, un pas en arrière».
Enfin, quand on l'interroge sur la place de l'opposition en RDC dans le dialogue national, l'ASADHO rétorque que «si à chaque occasion, les militants sont arrêtés, mis en résidence surveillée, comment cette opposition peut-elle contribuer au processus de paix et de mise en place de l'Etat de droit ? L'opposition existe si on lui donne l'espace politique pour agir».
par Sylvie Berruet
Article publié le 02/08/2001