Algérie
Alger interdite aux manifestants kabyles
Alors que s'ouvre à Alger le XVe Festival mondial de la Jeunesse, où sont attendus quelque 15 000 jeunes originaires de 140 pays, les Kabyles ont maintenu leur mot d'ordre de manifestation en dépit de l'interdiction du gouvernement. Les forces de l'ordre ont verrouillé l'accès à la capitale pour empêcher la tenue de ce rassemblement.
Une fois de plus, comme ils le font depuis avril dernier, les Kabyles ont maintenu leur mot d'ordre, bravant les autorités. Le ministère de l'Intérieur avait pourtant, cette fois encore, interdit toute manifestation et mis en garde contre tout rassemblement le jour même de l'ouverture du XVe Festival mondial de la jeunesse que devait inaugurer, dans la soirée, le président Abdelaziz Bouteflika.
Comme elle l'avait déjà fait le 5 juillet dernier, pour empêcher la tenue d'une nouvelle manifestation, la police a quadrillé Alger et en a verrouillé les principaux accès. Depuis lundi soir, les forces de l'ordre sont sur le pied de guerre et plusieurs milliers de policiers en civil ont été déployés dans la capitale.
Mercredi en début d'après midi, malgré cet impressionnant dispositif de barrages filtrants, quelque 500 manifestants ont réussi à se glisser à travers les mailles du filet. Mais selon le correspondant de RFI, ils ont été dispersés à un kilomètre environ du stade où doit se tenir la cérémonie d'ouverture du Festival mondial de la jeunesse et où était prévue la manifestation organisée par les comités de villages kabyles.
Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés et les autres dispersés à coups de grenades lacrymogènes à Alger. Toujours à Alger, les abords de la présidence de la République ont été bouclés.
Sous un soleil de plomb, des milliers de manifestants sont restés bloqués par les gendarmes mercredi matin aux portes de la capitale. Des affrontements ont fait quelques blessés légers à Naciria, à 80 km à l'est d'Alger. A Boudouaou, à 40 km à l'est de la capitale, des herses placées sur la chaussée ont fait office de filtre de véhicules. Des brigades anti-émeute ont été postées à ces endroits stratégiques.
Cri de désespoir
Aux premières heures de la matinée, toutes les routes, bretelles d'autoroute menant vers le stade du 5 juillet (référence à la date de l'indépendance du pays), ont été barrées par des policiers, appuyés par des brigades anti-émeutes.
Dès le début des émeutes, provoquées par la mort en avril dernier d'un lycéen dans un commissariat de Béni Douala (près de Tizi Ouzou, en Grande Kabylie à 110 km d'Alger) c'est la détermination de ces manifestants qui a marqué les esprits avant tout. Et les images des centaines de jeunes brandissant des portraits du chanteur assassiné Lounès Matoub, symbole de la culture berbère, et s'avançant face aux forces de l'ordre ont fait le tour du monde. «On n'a pas peur de mourir car nous sommes déjà morts», «pouvoir assassin», «halte au mépris».
Ces slogans ont résonné à travers la Kabylie mais ont aussi gagné d'autres villes du pays. La manifestation historique du 14 juin dernier réprimée dans le sang, avec près d'un million de personnes venues défiler à Alger, a retenti comme le cri de désespoir d'une population lassée par dix années de terrorisme.
En guise de réponse à ce mouvement sans précédent et surtout pour calmer l'opinion internationale, le président Bouteflika a demandé au juriste Mohand Issad, de présider une commission d'enquête sur les émeutes de Kabylie. Les responsabilités de la gendarmerie agissant en électron libre ont été clairement démontrées. Mais ce geste, sans conséquence (aucune sanction), n'a pas suffi à apaiser les tensions.
Comme elle l'avait déjà fait le 5 juillet dernier, pour empêcher la tenue d'une nouvelle manifestation, la police a quadrillé Alger et en a verrouillé les principaux accès. Depuis lundi soir, les forces de l'ordre sont sur le pied de guerre et plusieurs milliers de policiers en civil ont été déployés dans la capitale.
Mercredi en début d'après midi, malgré cet impressionnant dispositif de barrages filtrants, quelque 500 manifestants ont réussi à se glisser à travers les mailles du filet. Mais selon le correspondant de RFI, ils ont été dispersés à un kilomètre environ du stade où doit se tenir la cérémonie d'ouverture du Festival mondial de la jeunesse et où était prévue la manifestation organisée par les comités de villages kabyles.
Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés et les autres dispersés à coups de grenades lacrymogènes à Alger. Toujours à Alger, les abords de la présidence de la République ont été bouclés.
Sous un soleil de plomb, des milliers de manifestants sont restés bloqués par les gendarmes mercredi matin aux portes de la capitale. Des affrontements ont fait quelques blessés légers à Naciria, à 80 km à l'est d'Alger. A Boudouaou, à 40 km à l'est de la capitale, des herses placées sur la chaussée ont fait office de filtre de véhicules. Des brigades anti-émeute ont été postées à ces endroits stratégiques.
Cri de désespoir
Aux premières heures de la matinée, toutes les routes, bretelles d'autoroute menant vers le stade du 5 juillet (référence à la date de l'indépendance du pays), ont été barrées par des policiers, appuyés par des brigades anti-émeutes.
Dès le début des émeutes, provoquées par la mort en avril dernier d'un lycéen dans un commissariat de Béni Douala (près de Tizi Ouzou, en Grande Kabylie à 110 km d'Alger) c'est la détermination de ces manifestants qui a marqué les esprits avant tout. Et les images des centaines de jeunes brandissant des portraits du chanteur assassiné Lounès Matoub, symbole de la culture berbère, et s'avançant face aux forces de l'ordre ont fait le tour du monde. «On n'a pas peur de mourir car nous sommes déjà morts», «pouvoir assassin», «halte au mépris».
Ces slogans ont résonné à travers la Kabylie mais ont aussi gagné d'autres villes du pays. La manifestation historique du 14 juin dernier réprimée dans le sang, avec près d'un million de personnes venues défiler à Alger, a retenti comme le cri de désespoir d'une population lassée par dix années de terrorisme.
En guise de réponse à ce mouvement sans précédent et surtout pour calmer l'opinion internationale, le président Bouteflika a demandé au juriste Mohand Issad, de présider une commission d'enquête sur les émeutes de Kabylie. Les responsabilités de la gendarmerie agissant en électron libre ont été clairement démontrées. Mais ce geste, sans conséquence (aucune sanction), n'a pas suffi à apaiser les tensions.
par Sylvie Berruet
Article publié le 08/08/2001