Attentats
Une opération minutieusement préparée
Les enquêteurs américains étudient plusieurs pistes, dont celle des réseaux terroristes d'Oussama ben Laden, le milliardaire d'origine saoudienne réfugié en Afghanistan. Une chose est sûre : ces attentats ont réclamé des mois de préparation, ainsi qu'une logistique et une technique exceptionnelles.
Certains journaux américains donnent des éclaircissements sur les conditions dans lesquelles les détournements ont eu lieu. Pour le quotidien Boston Herald, dans l'un des avions en provenance de Boston, les pirates de l'air ont tué des hôtesses, à l'arrière de l'appareil, afin d'attirer le pilote et pénétrer dans le cockpit. Ils ne disposaient pas d'armes à feu mais de sortes de couteaux et de rasoirs dissimulés dans les bagages à main.
Un autre quotidien bostonien, le Christian Science Monitor, relate le témoignage d'un contrôleur aérien qui a entendu la conversation entre un pilote, dont le micro était resté branché, et un pirate de l'air parlant anglais. «Nous avons plus d'avions, nous avons d'autres avions» a même précisé le terroriste. Après qu'ait été sollicité un couloir aérien à destinations de New York, par le pilote lui-même ou le pirate de l'air, l'équipement radar qui permet d'identifier la compagnie, le numéro de vol, la vitesse et l'altitude de l'avion a été débranché. Les pilotes n'ont pas eu le temps ou n'ont pas pu composer le code qui signale un détournement d'avion.
Quatre avions détournés presque simultanément et transformés en bombes volantes, déjouant tous les systèmes de surveillance et de sécurité pour commettre l'attaque la plus meurtrière jamais menée contre les Etats-Unis : pour nombre d'experts, il ne fait aucun doute que la véritable opération de guerre menée hier contre les Etats-Unis porte la marque d'Oussama ben Laden. Seul le terroriste saoudien, déjà accusé de nombreux attentats contre les intérêts américains à travers le monde, a les moyens d'organiser une attaque de ce genre. Il aurait pu être aidé, disent certains, par les services secrets d'un Etat.
A ce stade de l'enquête, le nom de l'ennemi public n°1 des Etats-Unis n'a pas été cité officiellement par la Maison Blanche ou par les services de sécurité américains. Mais quelques voix autorisées le montrent du doigt. Le sénateur Orrin Hatch, membre de la commission de renseignement du Sénat, a fait état de sources bien informées qui sont parvenues «à la conclusion que cela ressemble à la signature d'Oussama ben Laden». Un responsable, sous couvert de l'anonymat, affirme que indications préliminaires montrent que «des individus liés à ben Laden ou son réseau al-Qaïda peuvent être impliqués dans ces attaques».
Les pirates auraient pris les commandes
Si le milliardaire saoudien est le premier suspect, c'est que lui seul a les moyens financiers et logistiques indispensables pour frapper de façon si spectaculaire les symboles de la puissance financière et militaire des Etats-Unis. «Cette opération est coordonnée, sophistiquée, elle nécessite beaucoup de préparation, dit Marius Deeb, spécialiste du monde musulman à l'université de Baltimore. Ben Laden a la motivation politique pour agir ainsi. Tous les indices montrent que c'est lui».
Ces attaques ont réclamé des mois, peut-être des années de préparation. Agir de façon synchronisée à l'intérieur du territoire américain implique des dizaines d'hommes sûrs, déterminés et entraînés, des complicités dans les aéroports, une planification minutieuse. Tout semble indiquer que les pirates ont eux-mêmes pris les commandes des avions, après avoir neutralisé l'équipage. Jamais, selon tous les pilotes de ligne interrogés, un commandant de bord, même menacé de mort, n'aurait obéi aux ordres des terroristes. Il a donc fallu que, d'une façon ou d'une autre, les commandos-suicide aient été formés au pilotage, au moins sommairement, à moins qu'il ne se soit agi d'anciens pilotes convertis au terrorisme.
Un autre quotidien bostonien, le Christian Science Monitor, relate le témoignage d'un contrôleur aérien qui a entendu la conversation entre un pilote, dont le micro était resté branché, et un pirate de l'air parlant anglais. «Nous avons plus d'avions, nous avons d'autres avions» a même précisé le terroriste. Après qu'ait été sollicité un couloir aérien à destinations de New York, par le pilote lui-même ou le pirate de l'air, l'équipement radar qui permet d'identifier la compagnie, le numéro de vol, la vitesse et l'altitude de l'avion a été débranché. Les pilotes n'ont pas eu le temps ou n'ont pas pu composer le code qui signale un détournement d'avion.
Quatre avions détournés presque simultanément et transformés en bombes volantes, déjouant tous les systèmes de surveillance et de sécurité pour commettre l'attaque la plus meurtrière jamais menée contre les Etats-Unis : pour nombre d'experts, il ne fait aucun doute que la véritable opération de guerre menée hier contre les Etats-Unis porte la marque d'Oussama ben Laden. Seul le terroriste saoudien, déjà accusé de nombreux attentats contre les intérêts américains à travers le monde, a les moyens d'organiser une attaque de ce genre. Il aurait pu être aidé, disent certains, par les services secrets d'un Etat.
A ce stade de l'enquête, le nom de l'ennemi public n°1 des Etats-Unis n'a pas été cité officiellement par la Maison Blanche ou par les services de sécurité américains. Mais quelques voix autorisées le montrent du doigt. Le sénateur Orrin Hatch, membre de la commission de renseignement du Sénat, a fait état de sources bien informées qui sont parvenues «à la conclusion que cela ressemble à la signature d'Oussama ben Laden». Un responsable, sous couvert de l'anonymat, affirme que indications préliminaires montrent que «des individus liés à ben Laden ou son réseau al-Qaïda peuvent être impliqués dans ces attaques».
Les pirates auraient pris les commandes
Si le milliardaire saoudien est le premier suspect, c'est que lui seul a les moyens financiers et logistiques indispensables pour frapper de façon si spectaculaire les symboles de la puissance financière et militaire des Etats-Unis. «Cette opération est coordonnée, sophistiquée, elle nécessite beaucoup de préparation, dit Marius Deeb, spécialiste du monde musulman à l'université de Baltimore. Ben Laden a la motivation politique pour agir ainsi. Tous les indices montrent que c'est lui».
Ces attaques ont réclamé des mois, peut-être des années de préparation. Agir de façon synchronisée à l'intérieur du territoire américain implique des dizaines d'hommes sûrs, déterminés et entraînés, des complicités dans les aéroports, une planification minutieuse. Tout semble indiquer que les pirates ont eux-mêmes pris les commandes des avions, après avoir neutralisé l'équipage. Jamais, selon tous les pilotes de ligne interrogés, un commandant de bord, même menacé de mort, n'aurait obéi aux ordres des terroristes. Il a donc fallu que, d'une façon ou d'une autre, les commandos-suicide aient été formés au pilotage, au moins sommairement, à moins qu'il ne se soit agi d'anciens pilotes convertis au terrorisme.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 12/09/2001