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Conjoncture

Des retombées économiques mondiales

L'attentat, symbolique, contre les tours du World Trade Center de New York a également atteint, très concrètement, les intérêts économiques américains. Avec des conséquences immédiates, déjà perceptibles, et, à plus long terme, sur la croissance mondiale.
En s'attaquant à des immeubles abritant un grand nombre de sièges sociaux de banques et de la finance aux Etats-Unis, le World Trade Center à Manhattan, les terroristes s'en sont pris à un point névralgique de l'industrie boursière américaine. Les conséquences ont été immédiates : destructions et dégâts énormes dans un quartier entier de Manhattan, et on ignore encore le bilan des pertes humaines et en informations stratégiques pour ces entreprises.

La fermeture des marchés, aussitôt après l'attentat, a eu pour effet paradoxal d'éviter la chute des cours comme cela s'est produit ailleurs dans le monde, en Europe et au Japon. Rapidement la Réserve fédérale américaine a pris la mesure du danger et une opération internationale concertée avec la Banque centrale européenne et la Banque du Japon a abouti à l'injection massive de liquidités afin de contenir les mouvements à la baisse observés la veille sur toutes les places. L'objectif est clair, éviter que les agents à la recherche de financements liquides rapides ne vendent leurs titres, entraînant un mouvement accru à la baisse. De fait, après avoir chuté en moyenne de 7% mardi les bourses européennes affichaient leur hésitation alternant phases de faibles hausses puis de baisses, le lendemain. Hong-Kong, Singapour et Tokyo continuaient cependant de plonger.

Tandis que les marchés financiers baissaient, mardi, pour se reprendre quelque peu mercredi, le pétrole amorçait un mouvement inverse. En effet, le baril qui avait largement dépassé les 30 dollars le baril mardi redescendait mercredi sous les 29 dollars, signe que les opérateurs ne croient pas à des perturbations de l'approvisionnement, notamment avec les engagements des dirigeants de l'Opep à maintenir la stabilité du marché. L'or, dont le marché était léthargique, a retrouvé un temps son statut de valeur-refuge et son cours a bondi en quelques minutes.

Répercussions à long terme

La réouverture des marchés new-yorkais qui interviendra dans les jours qui viennent ne marquera pas la fin de l'épisode dramatique du 11 septembre 2001. Déjà les analystes tentent d'en évaluer les répercussions à moyen et long terme. Et pas seulement aux Etats-Unis. L'opinion quasi-générale est que la situation n'était pas bien bonne et qu'elle risque d'être pire.

Devant l'atonie de l'économie américaine, la consommation des ménages apparaissait comme le dernier rempart contre une éventuelle récession. Tout est donc entre les mains des consommateurs, selon qu'ils appréhenderont de se rendre dans les centres commerciaux pour des raisons de sécurité ou qu'ils craindront de dé »penser par crainte de l'avenir.

La situation n'est pas très différente ailleurs en Europe où les faibles performances économiques notamment de l'Allemagne étaient en partie compensées par une bonne tenue de la consommation. Une aggravation de la conjoncture américaine aurait inévitablement des conséquences de ce côté de l'Atlantique. Mais c'est en Asie que les nuages s'amoncèlent surtout dans les pays fortement exportateurs que sont le Japon, la Corée du sud et Singapour, frappés de plein fouet par le recul américain.



par Francine  Quentin

Article publié le 12/09/2001