Attentats
La France face au risque chimique et bactériologique
Face à la menace d'une éventuelle attaque chimique ou biologique d'origine terroriste ou accidentelle, les services français de sécurité disposent, depuis plusieurs années, d'un plan appelé «Piratox», qui prévoit notamment une organisation spécifique des secours. Les explications d'Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste des armes chimiques et biologiques.
RFI : Qu'est ce que le plan Piratox ?
Olivier Lepick : Piratox dont on fait grand cas en ce moment, même si certains de ses aspects sont classés «confidentiel défense», est un plan rouge, comme il en existe pour les catastrophes naturelles. Il permet de coordonner et d'organiser la réponse des moyens de l'Etat en cas d'attaque chimique, biologique ou d'accidents qui impliquerait ce type de substances. Les réponses de l'Etat sont variées : il s'agit de consignes pour les pompiers, des matériels mis en £uvre, la prévision de la ventilation des blessés dans un certain nombre de services hospitaliers qui disposent des moyens adéquats pour recevoir des victimes avec des pathologies respiratoires d'origine tropicale etcà Le plan Piratox prévoit simplement un plan de route pour le préfet de la région concernée en cas d'attentat chimique ou biologique. Il n'est pas applicable uniquement pour le métro, comme on a pu l'entendre ces derniers jours, même si les lieux confinés sont des endroits prédestinés pour commettre ce genre d'attentat. Piratox, qui existe depuis 6 ou 7 ans je crois, est activé en permanence comme un plan rouge. C'est un plan que l'on déclenche le jour où il y a un accident toxique majeur. Il est cependant amélioré continuellement.
RFI : Avec un plan de ce type, un Etat peut-il se prémunir du bioterrorisme ?
O.L : On ne peut pas se prémunir à 100% du bioterrorisme comme on n'a pas pu se prémunir d'un mouvement terroriste qui a précipité deux avions sur deux tours. En revanche, disposer d'un plan tel que Piratox, c'est disposer d'un avantage important. En cas d'occurrence de ce type d'événements, les autorités de l'Etat et les fonctionnaires sont préparés et savent comment réagir ; de nombreux exercices ayant lieu régulièrement. Piratox permet de parer au plus pressé. Cependant, ce plan d'urgence n'est pas destiné à empêcher ce genre d'attentat mais d'y répondre.
RFI : L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) aurait demandé à des laboratoires pharmaceutiques d'augmenter leurs stocks d'antibiotiques, d'antiviraux et de préparations vaccinales. Qu'en pensez-vous ?
O.L : Cette démarche me paraît tout à fait normale, c'est un principe de précaution, surtout depuis l'éventualité d'un tel risque après les événements du 11 septembre aux Etats-Unis. Il est tout à fait logique que les organes de l'Etat français demandent à leurs services de se tenir prêts. Il faut des stocks importants d'antiviraux, d'antibiotiques à large spectre, de préparations vaccinales pour parer ce genre d'attaque. Cela fait partie de l'arsenal dont il faut disposer pour pouvoir répondre à des attaques bioterroristes.
Olivier Lepick : Piratox dont on fait grand cas en ce moment, même si certains de ses aspects sont classés «confidentiel défense», est un plan rouge, comme il en existe pour les catastrophes naturelles. Il permet de coordonner et d'organiser la réponse des moyens de l'Etat en cas d'attaque chimique, biologique ou d'accidents qui impliquerait ce type de substances. Les réponses de l'Etat sont variées : il s'agit de consignes pour les pompiers, des matériels mis en £uvre, la prévision de la ventilation des blessés dans un certain nombre de services hospitaliers qui disposent des moyens adéquats pour recevoir des victimes avec des pathologies respiratoires d'origine tropicale etcà Le plan Piratox prévoit simplement un plan de route pour le préfet de la région concernée en cas d'attentat chimique ou biologique. Il n'est pas applicable uniquement pour le métro, comme on a pu l'entendre ces derniers jours, même si les lieux confinés sont des endroits prédestinés pour commettre ce genre d'attentat. Piratox, qui existe depuis 6 ou 7 ans je crois, est activé en permanence comme un plan rouge. C'est un plan que l'on déclenche le jour où il y a un accident toxique majeur. Il est cependant amélioré continuellement.
RFI : Avec un plan de ce type, un Etat peut-il se prémunir du bioterrorisme ?
O.L : On ne peut pas se prémunir à 100% du bioterrorisme comme on n'a pas pu se prémunir d'un mouvement terroriste qui a précipité deux avions sur deux tours. En revanche, disposer d'un plan tel que Piratox, c'est disposer d'un avantage important. En cas d'occurrence de ce type d'événements, les autorités de l'Etat et les fonctionnaires sont préparés et savent comment réagir ; de nombreux exercices ayant lieu régulièrement. Piratox permet de parer au plus pressé. Cependant, ce plan d'urgence n'est pas destiné à empêcher ce genre d'attentat mais d'y répondre.
RFI : L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) aurait demandé à des laboratoires pharmaceutiques d'augmenter leurs stocks d'antibiotiques, d'antiviraux et de préparations vaccinales. Qu'en pensez-vous ?
O.L : Cette démarche me paraît tout à fait normale, c'est un principe de précaution, surtout depuis l'éventualité d'un tel risque après les événements du 11 septembre aux Etats-Unis. Il est tout à fait logique que les organes de l'Etat français demandent à leurs services de se tenir prêts. Il faut des stocks importants d'antiviraux, d'antibiotiques à large spectre, de préparations vaccinales pour parer ce genre d'attaque. Cela fait partie de l'arsenal dont il faut disposer pour pouvoir répondre à des attaques bioterroristes.
par Propos recueillis par Clarisse VERNHES
Article publié le 30/09/2001