Mauritanie
Le camp présidentiel maintient sa domination
Le PRDS au pouvoir et ses alliés sont déjà assurés d'un score plus que confortable à l'issue du premier tour des élections législatives et municipales mauritaniennes. L'opposition, qui réalise une médiocre performance, fait néanmoins son retour au parlement.
A la veille du premier tour des élections législatives et municipales du 19 octobre, le secrétaire général du parti dirigeant avait prévu une victoire «éclatante» de son mouvement. Il n'était pas loin de la vérité. Le Parti républicain démocratique et social (PRDS) est, d'ores et déjà, assuré d'une majorité confortable dans le prochain parlement. Il a, pour l'instant, remporté 56 sièges, dont 7 grâce à une coalition avec deux partis de la mouvance présidentielle, sur les 81 que compte le parlement.
S'ils font, pour la plupart, leur retour à l'assemblée, après des années boycott, les adversaires du pouvoir se contentent d'un score médiocre. Action pour le changement (AC), seul parti d'opposition représenté dans la précédente législature, passe de un à quatre députés. Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), héritier de l'UFD-Ere nouvelle d'Ahmed Ould Daddah, en remporte trois. Le Front populaire (FP) et l'Union des forces du progrès (UFP) s'en partagent deux. Treize sièges restent toutefois à pourvoir, le 26 octobre prochain, dans huit circonscriptions, dont quatre où le PRDS se trouve en ballottage favorable.
Les leaders de l'opposition élus
La victoire du camp présidentiel, qui dépasse déjà la majorité absolue, n'est pas une surprise. Les dirigeants de l'opposition, eux-mêmes, ne s'attendaient pas à dominer le Parlement, du fait notamment qu'aucun ne présentait de candidats dans l'ensemble des circonscriptions. Mais ils espéraient à l'évidence mieux. Sauf, peut-être, pour les petites formations comme l'UFP, où l'on souhaitait, au moins, avoir un représentant à l'Assemblée nationale. «Il n'y a pas eu de fraude massive. Mais il y a quand même toute la logistique de l'Etat qui a été mise en branle au service du pouvoir. Et en Mauritanie, cela pèse plus qu'ailleurs», commente un opposant.
Les leaders des quatre partis d'opposition bénéficient néanmoins de l'introduction d'une dose de proportionnelle dans trois grandes villes. Messaoud ould Boulkheir (Action pour le changement), Mohamed ould Lemmat (Rassemblement des forces démocratiques), Cheikh Ould M'Heimed, vice président du Front populaire dont le leader est emprisonné, et Ould Bedredinje (Union des forces du progrès) sont en effet tous élus.
Les résultats du premier tour des municipales ne sont guère plus encourageants pour les adversaires du président Ould Taya. Le parti au pouvoir arrive largement en tête, en s'adjugeant près de 62% des sièges à pourvoir, loin devant ses alliés de l'UDP (19,46%) et du RDU (8,06%) et, surtout, de AC et du RFD qui totalisent respectivement, 5,4% et 5,67% des voix. Vingt-huit communes, dont celles de grandes villes comme Nouakchott, la capitale, Nouadhibou, Sélibaby, Rosso et Kaédi, sont cependant en ballottage pour le second tour.
Avec les scrutins du 19 octobre, le chef de l'Etat mauritanien s'offre, en tous cas, une ouverture politique sur mesure. Arrivé aux affaires à l'occasion d'un coup d'Etat, en 1984, Maaouya Ould Taya, n'a accepté que tardivement de desserrer l'étau autour d'une opposition, dont il a tout de même fait dissoudre l'une des principales composantes, il y a un an, et dont l'un des dirigeants est toujours emprisonné. En permettant le déroulement sans accroc, et pour l'instant sans contestation significative, de ces législatives et municipales, il s'offre une «cure de jouvence démocratique», mais il maintient plus que jamais l'emprise de son camp sur la vie politique mauritanienne.
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Chronologie
La Mauritanie vue par Amnesty International
S'ils font, pour la plupart, leur retour à l'assemblée, après des années boycott, les adversaires du pouvoir se contentent d'un score médiocre. Action pour le changement (AC), seul parti d'opposition représenté dans la précédente législature, passe de un à quatre députés. Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), héritier de l'UFD-Ere nouvelle d'Ahmed Ould Daddah, en remporte trois. Le Front populaire (FP) et l'Union des forces du progrès (UFP) s'en partagent deux. Treize sièges restent toutefois à pourvoir, le 26 octobre prochain, dans huit circonscriptions, dont quatre où le PRDS se trouve en ballottage favorable.
Les leaders de l'opposition élus
La victoire du camp présidentiel, qui dépasse déjà la majorité absolue, n'est pas une surprise. Les dirigeants de l'opposition, eux-mêmes, ne s'attendaient pas à dominer le Parlement, du fait notamment qu'aucun ne présentait de candidats dans l'ensemble des circonscriptions. Mais ils espéraient à l'évidence mieux. Sauf, peut-être, pour les petites formations comme l'UFP, où l'on souhaitait, au moins, avoir un représentant à l'Assemblée nationale. «Il n'y a pas eu de fraude massive. Mais il y a quand même toute la logistique de l'Etat qui a été mise en branle au service du pouvoir. Et en Mauritanie, cela pèse plus qu'ailleurs», commente un opposant.
Les leaders des quatre partis d'opposition bénéficient néanmoins de l'introduction d'une dose de proportionnelle dans trois grandes villes. Messaoud ould Boulkheir (Action pour le changement), Mohamed ould Lemmat (Rassemblement des forces démocratiques), Cheikh Ould M'Heimed, vice président du Front populaire dont le leader est emprisonné, et Ould Bedredinje (Union des forces du progrès) sont en effet tous élus.
Les résultats du premier tour des municipales ne sont guère plus encourageants pour les adversaires du président Ould Taya. Le parti au pouvoir arrive largement en tête, en s'adjugeant près de 62% des sièges à pourvoir, loin devant ses alliés de l'UDP (19,46%) et du RDU (8,06%) et, surtout, de AC et du RFD qui totalisent respectivement, 5,4% et 5,67% des voix. Vingt-huit communes, dont celles de grandes villes comme Nouakchott, la capitale, Nouadhibou, Sélibaby, Rosso et Kaédi, sont cependant en ballottage pour le second tour.
Avec les scrutins du 19 octobre, le chef de l'Etat mauritanien s'offre, en tous cas, une ouverture politique sur mesure. Arrivé aux affaires à l'occasion d'un coup d'Etat, en 1984, Maaouya Ould Taya, n'a accepté que tardivement de desserrer l'étau autour d'une opposition, dont il a tout de même fait dissoudre l'une des principales composantes, il y a un an, et dont l'un des dirigeants est toujours emprisonné. En permettant le déroulement sans accroc, et pour l'instant sans contestation significative, de ces législatives et municipales, il s'offre une «cure de jouvence démocratique», mais il maintient plus que jamais l'emprise de son camp sur la vie politique mauritanienne.
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La Mauritanie vue par Amnesty International
par Christophe Champin
Article publié le 21/10/2001