Proche-Orient
Le leader du Hamas sous haute surveillance
Yasser Arafat a fait placer le chef spirituel du Hamas, cheikh Yassine, en résidence surveillée. Une décision jugée insuffisante par les Israéliens mais qui risque de provoquer des réactions violentes chez les islamistes palestiniens.
De notre correspondant dans les Territoires palestiniens
En décidant de placer Cheikh Ahmed Yassine, fondateur et guide spirituel du Hamas, en résidence surveillée à Gaza, Yasser Arafat a voulu donner des gages de sa bonne volonté aux Israéliens et aux Américains. Cette mesure ainsi que les arrestations d’une centaine d’activistes islamistes permettront-t-elles de faire baisser la tension et de dessérer l’étau autour de l’Autorité palestinienne et de son chef, Yasser Arafat ? Tout dépendra de la réaction des islamistes et de l’appréciation d’Ariel Sharon sur ce geste du chef de l’OLP.
Pour Shlomo Ben Ami, ancien ministre travailliste des Affaires étrangères, «cette mesure n’est qu’un début». Les Israéliens ne font pas mystère qu’ils veulent un démantèlement complet des structures et de la logistique militaire du Hamas. «Techniquement, c’est une mission impossible pour Yasser Arafat, il n’en a pas les moyens», affirme un diplomate européen, familier du terrain.
Un risque de fracture entre Palestiniens
Sous la pression et faute d’alternative, Yasser Arafat prend le risque d’ouvrir une fracture au sein de la société palestinienne. Mais la mise en résidence surveillée de Cheikh Yassine ne signifie sans doute pas pour autant la fin des attentats islamistes. Selon des spécialistes, les cellules clandestines du Hamas et du Jihad islamique sont déjà en place, prêtes à perpétrer de nouveaux attentats anti-israéliens. Même si les responsables politiques du Hamas sont à l’heure actuellement sous les verrous, certains membres de la branche militaire, celle-la même qui revendique les attentats, disposent d’une marge d’autonomie d’action sur le terrain.
Les incidents violents, qui ont éclaté entre supporters de Cheikh Yassine et la police palestinienne devant la maison du leader du Hamas, où la tension restait grande jeudi soir, soulignent la difficulté de la tâche assignée à Arafat. Rien ne prouve que les islamistes souhaitent une confrontation réelle avec l’Autorité palestinienne, même si Abdel Aziz Al-Rantissi, l’un des principaux leaders du Hamas à Gaza, entré en clandestinité depuis dimanche, a lancé un appel à la désobéissance civile. Arafat peut aussi tirer profit de ces heurts fratricides, qui ont causé la mort d’un jeune partisan de Yassine, pour relâcher la pression qui pèse sur ses épaules.
Même chose pour le Fatah et sa branche armée du Tanzim, qui sont à la pointe du soulèvement. Marwan Bargouthi, le numéro un du mouvement pour la Cisjordanie, a passé de longues heures mardi soir dans le bureau de Yasser Arafat à Ramallah. Selon un source bien informée, le chef de l’Autorité palestinienne aurait exigé de Bargouthi, une déclaration de soutien à sa personne et une renonciation à la violence. Yasser Arafat a obtenu gain de cause que sur la première requête. Mais sur le second point, Marwan Bargouthi a fait la sourde oreille, fidèle à sa ligne de conduite : l’Intifada ne s’arrêtera qu’avec la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Une position identique à celle défendue sur la chaine de télévision Al-Jazira par Cheikh Yassine peu avant sa mise en résidence surveillée.
En décidant de placer Cheikh Ahmed Yassine, fondateur et guide spirituel du Hamas, en résidence surveillée à Gaza, Yasser Arafat a voulu donner des gages de sa bonne volonté aux Israéliens et aux Américains. Cette mesure ainsi que les arrestations d’une centaine d’activistes islamistes permettront-t-elles de faire baisser la tension et de dessérer l’étau autour de l’Autorité palestinienne et de son chef, Yasser Arafat ? Tout dépendra de la réaction des islamistes et de l’appréciation d’Ariel Sharon sur ce geste du chef de l’OLP.
Pour Shlomo Ben Ami, ancien ministre travailliste des Affaires étrangères, «cette mesure n’est qu’un début». Les Israéliens ne font pas mystère qu’ils veulent un démantèlement complet des structures et de la logistique militaire du Hamas. «Techniquement, c’est une mission impossible pour Yasser Arafat, il n’en a pas les moyens», affirme un diplomate européen, familier du terrain.
Un risque de fracture entre Palestiniens
Sous la pression et faute d’alternative, Yasser Arafat prend le risque d’ouvrir une fracture au sein de la société palestinienne. Mais la mise en résidence surveillée de Cheikh Yassine ne signifie sans doute pas pour autant la fin des attentats islamistes. Selon des spécialistes, les cellules clandestines du Hamas et du Jihad islamique sont déjà en place, prêtes à perpétrer de nouveaux attentats anti-israéliens. Même si les responsables politiques du Hamas sont à l’heure actuellement sous les verrous, certains membres de la branche militaire, celle-la même qui revendique les attentats, disposent d’une marge d’autonomie d’action sur le terrain.
Les incidents violents, qui ont éclaté entre supporters de Cheikh Yassine et la police palestinienne devant la maison du leader du Hamas, où la tension restait grande jeudi soir, soulignent la difficulté de la tâche assignée à Arafat. Rien ne prouve que les islamistes souhaitent une confrontation réelle avec l’Autorité palestinienne, même si Abdel Aziz Al-Rantissi, l’un des principaux leaders du Hamas à Gaza, entré en clandestinité depuis dimanche, a lancé un appel à la désobéissance civile. Arafat peut aussi tirer profit de ces heurts fratricides, qui ont causé la mort d’un jeune partisan de Yassine, pour relâcher la pression qui pèse sur ses épaules.
Même chose pour le Fatah et sa branche armée du Tanzim, qui sont à la pointe du soulèvement. Marwan Bargouthi, le numéro un du mouvement pour la Cisjordanie, a passé de longues heures mardi soir dans le bureau de Yasser Arafat à Ramallah. Selon un source bien informée, le chef de l’Autorité palestinienne aurait exigé de Bargouthi, une déclaration de soutien à sa personne et une renonciation à la violence. Yasser Arafat a obtenu gain de cause que sur la première requête. Mais sur le second point, Marwan Bargouthi a fait la sourde oreille, fidèle à sa ligne de conduite : l’Intifada ne s’arrêtera qu’avec la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Une position identique à celle défendue sur la chaine de télévision Al-Jazira par Cheikh Yassine peu avant sa mise en résidence surveillée.
par Georges Malbrunot
Article publié le 06/12/2001