Proche-Orient
La police d’Arafat tente d’arrêter un chef du Hamas
La nuit dernière, la police palestinienne a tenté d’arrêter Abdel Aziz Al Rantissi, l’un des responsables du Hamas dans la bande de Gaza. Mais les militants du mouvement islamiste ont résisté. Les affrontements ont fait sept blessés, et la police a dû battre en retraite, sans avoir procédé à l’arrestation du chef du Hamas.
De notre envoyée spéciale dans la bande de Gaza
Devant le domicile d’Abdel Aziz Al Rantissi, dans le quartier Radouan à Gaza, quelques hommes en armes montent la garde, le visage dissimulé par leur keffieh. Des dizaines de jeunes sont rassemblés et reprennent en chœur les appels à la poursuite des attentats-suicide contre Israël, lancés par haut parleur. «Le cheikh Abdel Aziz Al Rantissi ne peut pas recevoir. Il dort. Il a eu une nuit agitée» lance un homme qui refuse de dévoiler son identité.
C’est vers 22h30 que les forces de police sont arrivées dans le quartier. «Nous avions envoyé une convocation à Abdel Aziz Al Rantissi» explique Saïd Asfour, le chef de la police de Gaza, «comme il ne nous a pas répondu, nous sommes allés le chercher. Mais ses gardes du corps nous attendaient». Selon les témoignages du voisinage, les affrontements ont duré plus de quatre heures et ont atteint une rare intensité. «C’était la guerre» raconte un vieil homme qui fume le narguilé devant sa maison. «Tout le quartier était réveillé. Vers 23h30, les hauts parleurs de la mosquée ont répercuté un appel à la résistance. Les jeunes du quartier se sont précipités, et ont jeté des pierres sur les policiers, tandis que les gardes du corps d’Abdel Aziz Al Rantissi tiraient».
«Il ne se rendra pas à la police»
Rebhi Al Rantissi, le cousin du responsable du Hamas l’assure : «Abdel Aziz ne se rendra pas à la police. Il ne sera pas emprisonné. Nous sommes décidés à résister. Et nous poursuivrons les attentats suicide contre Israël, quoiqu’en disent certains responsables politiques». Dans la villa où il s’est réfugié depuis qu’il a évacué le quartier général de la police, Saïd Asfour semble tout aussi déterminé. «Si Abdel Aziz Al Rantissi refuse toujours de se rendre, nous retournerons sur place pour l’arrêter» assène le chef de la police de Gaza.
A proximité du domicile du responsable du Hamas, quelques voisins boivent le café. «Arafat est un traître. Il sème la zizanie au sein de notre peuple pour plaire aux israéliens ». « Tais toi !» l’interrompt son voisin, «Le Raïs fait ce qu’il peut. Il faut que le monde entier comprenne que les terroristes, ce sont les israéliens. Et pour cela, il faut cesser un moment les attentats suicide».
A l’hôpital Shiffa de Gaza, on dénombre sept blessés dont deux policiers à la suite des affrontements de la nuit. Trois sont dans un état grave et ont dû être opérés, mais leurs vies ne sont pas en danger. Plusieurs dizaines de civils ont par ailleurs été intoxiqués par les gaz lacrymogènes lancés par la police qui tentait de disperser la foule. «Cela fait mal de soigner des Palestiniens blessés par leurs propres frères », commente un médecin, «nous devrions être tous unis contre les Israéliens».
Devant le domicile d’Abdel Aziz Al Rantissi, dans le quartier Radouan à Gaza, quelques hommes en armes montent la garde, le visage dissimulé par leur keffieh. Des dizaines de jeunes sont rassemblés et reprennent en chœur les appels à la poursuite des attentats-suicide contre Israël, lancés par haut parleur. «Le cheikh Abdel Aziz Al Rantissi ne peut pas recevoir. Il dort. Il a eu une nuit agitée» lance un homme qui refuse de dévoiler son identité.
C’est vers 22h30 que les forces de police sont arrivées dans le quartier. «Nous avions envoyé une convocation à Abdel Aziz Al Rantissi» explique Saïd Asfour, le chef de la police de Gaza, «comme il ne nous a pas répondu, nous sommes allés le chercher. Mais ses gardes du corps nous attendaient». Selon les témoignages du voisinage, les affrontements ont duré plus de quatre heures et ont atteint une rare intensité. «C’était la guerre» raconte un vieil homme qui fume le narguilé devant sa maison. «Tout le quartier était réveillé. Vers 23h30, les hauts parleurs de la mosquée ont répercuté un appel à la résistance. Les jeunes du quartier se sont précipités, et ont jeté des pierres sur les policiers, tandis que les gardes du corps d’Abdel Aziz Al Rantissi tiraient».
«Il ne se rendra pas à la police»
Rebhi Al Rantissi, le cousin du responsable du Hamas l’assure : «Abdel Aziz ne se rendra pas à la police. Il ne sera pas emprisonné. Nous sommes décidés à résister. Et nous poursuivrons les attentats suicide contre Israël, quoiqu’en disent certains responsables politiques». Dans la villa où il s’est réfugié depuis qu’il a évacué le quartier général de la police, Saïd Asfour semble tout aussi déterminé. «Si Abdel Aziz Al Rantissi refuse toujours de se rendre, nous retournerons sur place pour l’arrêter» assène le chef de la police de Gaza.
A proximité du domicile du responsable du Hamas, quelques voisins boivent le café. «Arafat est un traître. Il sème la zizanie au sein de notre peuple pour plaire aux israéliens ». « Tais toi !» l’interrompt son voisin, «Le Raïs fait ce qu’il peut. Il faut que le monde entier comprenne que les terroristes, ce sont les israéliens. Et pour cela, il faut cesser un moment les attentats suicide».
A l’hôpital Shiffa de Gaza, on dénombre sept blessés dont deux policiers à la suite des affrontements de la nuit. Trois sont dans un état grave et ont dû être opérés, mais leurs vies ne sont pas en danger. Plusieurs dizaines de civils ont par ailleurs été intoxiqués par les gaz lacrymogènes lancés par la police qui tentait de disperser la foule. «Cela fait mal de soigner des Palestiniens blessés par leurs propres frères », commente un médecin, «nous devrions être tous unis contre les Israéliens».
par Anne Corpet
Article publié le 20/12/2001