Proche-Orient
Mawassi: une «prison» à ciel ouvert
Le village de Mawassi est coincé entre la mer et la grande colonie juive de Gush Katif dans le sud de la bande de Gaza. Les Palestiniens et les bédouins qui habitent dans ce village vivent sous le contrôle exclusif de l’armée israélienne. Depuis l’attaque menée mercredi dernier contre la colonie juive, ils sont soumis à un couvre-feu de 19 heures à 6 heures du matin.
De notre envoyée spéciale à Gaza
A Mawassi, depuis janvier dernier, les habitants sont numérotés. Les Palestiniens et bédouins qui sortent de ce village ne peuvent y revenir sans le chiffre inscrit au marqueur noir sur l’étui de leur carte d’identité. Ahmad Mustapha El Majaïda, le maire de Mawassi, qui porte le numéro 183, explique: «Lorsque les jeunes atteignent l’âge de 17 ans, ils doivent aller chercher un numéro auprès des autorités israéliennes. Pour cela, ils doivent sortir du village. Et si l’armée israélienne refuse de leur attribuer un numéro, ils ne peuvent plus revenir». Plusieurs familles ont ainsi été séparées. La propre fille du maire est ainsi coincée depuis des mois à Khan Younes dans la bande de Gaza, sans numéro.
Au barrage israélien qui ferme l’entrée du village, des cageots de fruits et légumes sont entreposés en vrac. Les agriculteurs du village n’ont pas le droit de les faire sortir en camion. Il faut les décharger devant les soldats israéliens, les transporter à la main, et les recharger sur un autre véhicule de l’autre côté. «Les commerçants de la bande de Gaza doivent venir chercher nos produits au barrage et nous les achètent donc moins cher. Parfois, les fruits et légumes restent plusieurs jours coincés sur place et pourrissent avant même d’être sur le marché» soupire un agriculteur du village.
Ici, pas de représentant de l’autorité palestinienne
A Mawassi, les Israéliens ont la totale maîtrise du flux des biens et des personnes, mais aussi de la sécurité. Des jeeps blindées de l’armée circulent sans cesse sur les pistes de sable du village, et les soldats fouillent régulièrement les habitations. Sur la route empruntée par les colons qui passe en contrebas du village, des soldats israéliens déambulent à pied, sans autre protection que leurs gilets pare-balles. Leur apparente décontraction contraste avec la tension perceptible autour de toutes les patrouilles israéliennes du reste de la bande de Gaza. «Ils sont en sécurité ici», explique le maire, «ils savent bien que personne chez nous n’est armé.»
A Mawassi, il n’y a aucun représentant de l’autorité palestinienne, hormis trois hommes désarmés de la police maritime, qui n’ont pas le droit de porter l’uniforme. «Notre travail consiste à enregistrer le flux des pêcheurs» explique l’un d’eux, «mais depuis que les Israéliens ont restreint la zone de pêche, plus personne ou presque ne sort en bateau. On ne sert plus à rien. Ici, les israéliens font ce qu’ils veulent. L’autre jour, ils sont entrés dans la mosquée pendant la prière et ont emmené quelqu’un.»
A Mawassi, depuis janvier dernier, les habitants sont numérotés. Les Palestiniens et bédouins qui sortent de ce village ne peuvent y revenir sans le chiffre inscrit au marqueur noir sur l’étui de leur carte d’identité. Ahmad Mustapha El Majaïda, le maire de Mawassi, qui porte le numéro 183, explique: «Lorsque les jeunes atteignent l’âge de 17 ans, ils doivent aller chercher un numéro auprès des autorités israéliennes. Pour cela, ils doivent sortir du village. Et si l’armée israélienne refuse de leur attribuer un numéro, ils ne peuvent plus revenir». Plusieurs familles ont ainsi été séparées. La propre fille du maire est ainsi coincée depuis des mois à Khan Younes dans la bande de Gaza, sans numéro.
Au barrage israélien qui ferme l’entrée du village, des cageots de fruits et légumes sont entreposés en vrac. Les agriculteurs du village n’ont pas le droit de les faire sortir en camion. Il faut les décharger devant les soldats israéliens, les transporter à la main, et les recharger sur un autre véhicule de l’autre côté. «Les commerçants de la bande de Gaza doivent venir chercher nos produits au barrage et nous les achètent donc moins cher. Parfois, les fruits et légumes restent plusieurs jours coincés sur place et pourrissent avant même d’être sur le marché» soupire un agriculteur du village.
Ici, pas de représentant de l’autorité palestinienne
A Mawassi, les Israéliens ont la totale maîtrise du flux des biens et des personnes, mais aussi de la sécurité. Des jeeps blindées de l’armée circulent sans cesse sur les pistes de sable du village, et les soldats fouillent régulièrement les habitations. Sur la route empruntée par les colons qui passe en contrebas du village, des soldats israéliens déambulent à pied, sans autre protection que leurs gilets pare-balles. Leur apparente décontraction contraste avec la tension perceptible autour de toutes les patrouilles israéliennes du reste de la bande de Gaza. «Ils sont en sécurité ici», explique le maire, «ils savent bien que personne chez nous n’est armé.»
A Mawassi, il n’y a aucun représentant de l’autorité palestinienne, hormis trois hommes désarmés de la police maritime, qui n’ont pas le droit de porter l’uniforme. «Notre travail consiste à enregistrer le flux des pêcheurs» explique l’un d’eux, «mais depuis que les Israéliens ont restreint la zone de pêche, plus personne ou presque ne sort en bateau. On ne sert plus à rien. Ici, les israéliens font ce qu’ils veulent. L’autre jour, ils sont entrés dans la mosquée pendant la prière et ont emmené quelqu’un.»
par Anne Corpet
Article publié le 23/12/2001