Argentine
Le spectre de l’inflation
Pour se sauver de l'enfer économique, l'Argentine vient peut être de se livrer à ses vieux démons de l'inflation et de la planche à billet. Voilà les écueils de la mise en place d'une nouvelle monnaie, l'argentino.
Dès le début de l'année, l'État argentin paiera ses fonctionnaires et ses factures avec sa nouvelle vraie-fausse monnaie, l'argentino. Comme ses prédécesseurs le lecop ou le patacones, l'argentino est un papier monnaie, un bon de crédit remboursable cinq ans plus tard et non convertible en peso ou en dollar.
L'objectif est d'injecter des liquidités car avec les restrictions de changes et la limitation des retraits en liquide, les Argentins - surtout les plus pauvres - n'ont pas d'argent disponible pour leurs dépenses quotidiennes. Or, il faut soutenir la consommation pour en retour relancer la production et sortir de quatre années de récession. Le problème, c'est qu’il s’agit d’une monnaie qui circule très vite car tout le monde veut s'en débarrasser au plus vite.
Un remède temporaire
Comme les commerçants ni les banques n'acceptent ce papier-monnaie à sa valeur nominale, les prix vont augmenter. En conséquence, il faudra faire fonctionner la planche à billet et imprimer plus d'argentino. Si l'opération tourne mal, l'Argentine va renouer avec l'hyperinflation des années 80 dont elle n'était sortie qu'en liant le cours de sa monnaie à celui du dollar. Or, c'est cette parité qui limite au-delà du supportable la masse d'argent liquide en circulation.
Le gouvernement se contente donc de remédier temporairement au problème. Reste que les investisseurs sont inquiets : on ne sait toujours pas combien d'argentino seront injectés, 5 ou dix milliards, ni pour combien de temps. Un manque de précision qui peut transformer le remède en poison.
L'objectif est d'injecter des liquidités car avec les restrictions de changes et la limitation des retraits en liquide, les Argentins - surtout les plus pauvres - n'ont pas d'argent disponible pour leurs dépenses quotidiennes. Or, il faut soutenir la consommation pour en retour relancer la production et sortir de quatre années de récession. Le problème, c'est qu’il s’agit d’une monnaie qui circule très vite car tout le monde veut s'en débarrasser au plus vite.
Un remède temporaire
Comme les commerçants ni les banques n'acceptent ce papier-monnaie à sa valeur nominale, les prix vont augmenter. En conséquence, il faudra faire fonctionner la planche à billet et imprimer plus d'argentino. Si l'opération tourne mal, l'Argentine va renouer avec l'hyperinflation des années 80 dont elle n'était sortie qu'en liant le cours de sa monnaie à celui du dollar. Or, c'est cette parité qui limite au-delà du supportable la masse d'argent liquide en circulation.
Le gouvernement se contente donc de remédier temporairement au problème. Reste que les investisseurs sont inquiets : on ne sait toujours pas combien d'argentino seront injectés, 5 ou dix milliards, ni pour combien de temps. Un manque de précision qui peut transformer le remède en poison.
par Dominique THIERRY
Article publié le 25/12/2001