Attentats
La cassette qui accuse Ben Laden
Le Pentagone a finalement décidé de diffuser la cassette vidéo dans laquelle Oussama Ben Laden reconnaît son implication dans l'organisation des attentats du 11 septembre, à New York et Washington. Cet enregistrement apporte, pour les Etats-Unis, une preuve irréfutable de la culpabilité du milliardaire saoudien. Mais aucune indication précise n’a été fournie concernant l’origine de l’enregistrement ou la manière dont il est arrivé en possession des militaires américains.
«Ceux qui verront cette cassette réaliseront que non seulement il [Ben Laden] est coupable de ces incroyables meurtres mais qu’il n’a ni conscience ni âme et qu’il représente ce que la civilisation a de pire». Pour le président américain, George W. Bush, la diffusion de la cassette dans laquelle on peut voir Oussama Ben Laden évoquer les détails de la préparation des attentats du 11 septembre avec un de ses proches, Suleyman Abou Guaith, et un cheikh non identifié, est destinée à prouver au monde entier que le milliardaire saoudien est bel et bien le responsable des attaques qui ont fait près de 4 000 victimes aux Etats-Unis.
Cette cassette vidéo vient donc apporter une réponse à tous ceux qui attendaient depuis le début de l’intervention américaine en Afghanistan, notamment dans les pays arabes, une preuve irréfutable de la culpabilité de Ben Laden. En effet, les propos tenus par le maître à penser du réseau terroriste Al Qaïda sont révélateurs. Sur le ton du badinage entre amis et tout en dînant, Ben Laden raconte, réjoui, l’organisation des attentats et fait part notamment de sa satisfaction face de l’ampleur des dégâts occasionnés par le crash des avions sur le World Trade Center.
«Nous avons calculé à l’avance le nombre de victimes»
«Nous avons calculé à l’avance le nombre des victimes en fonction de la position de la tour. Nous avons calculé que trois ou quatre étages seraient frappés. J’étais le plus optimiste de tous en raison de mon expérience de terrain. Je pensais que le feu provoqué par le carburant dans l’avion ferait fondre la structure métallique de l’immeuble et ferait s’effondrer la partie où l’avion avait frappé et tous les étages au-dessus seulement. C’est tout ce que nous espérions.» Concernant la réaction des membres de son réseau qui se trouvaient autour de lui à l’annonce du premier attentat à New York, Ben Laden explique à ses hôtes : «Ils étaient transportés de joie quand le premier avion a touché le building, alors je leur ai dit : soyez patients». Il parle aussi de Mohammed Atta, l’un des pirates kamikazes, qui «était à la tête du groupe», donne des détails sur la préparation des attentats, «les frères qui ont dirigé l’opération, tout ce qu’ils savaient, c’est qu’ils avaient une opération de martyr à accomplir et nous avons demandé à chacun d’entre eux d’aller en Amérique mais ils ne savaient rien de l’opération, pas un mot… Ceux qui ont été entraînés au pilotage ne connaissaient pas les autres.»
Cet enregistrement, qui dure environ une heure, aurait pu être réalisé le 9 novembre (la date indiquée sur la bande). Mais pourquoi a-t-il été tourné alors qu’il ne s’agit que d’une conversation autour d’un dîner et pas d’un message à destination de l’opinion publique comme certaines autres vidéos, celles-ci diffusées, il est vrai, à l’initiative de Ben Laden ? Qui a filmé les trois hommes ? La provenance de la cassette reste, elle aussi, assez mystérieuse. Les autorités américaines se sont, en effet, contentées de préciser qu’elle aurait été retrouvée dans une maison de Jalalabad, fin novembre. Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense, s’est refusé à donner des indications précises sur le cheminement de la bande entre le moment où elle a été récupérée et celui où elle est entrée en possession des autorités du Pentagone. Mais il a laissé entendre qu’elle a été remise aux soldats américains. «Les responsables américains ne l’ont pas trouvée. Elle est venue en leur possession. Donc quelqu’un d’autre que les troupes américaines…»
Le président Bush a visionné la cassette le 30 novembre. Il a ensuite donné le feu vert pour sa diffusion auprès du grand public qui est intervenue le 13 décembre. Mais dès le 9 décembre, le Washington Post avait révélé l’existence de ce document. Dans l’intervalle, l’enregistrement a été passé au peigne fin pour réaliser la traduction des propos qui étaient enregistrés et vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un montage, qu’il n’y avait pas eu de manipulation ou de message caché destiné à des terroristes disséminés dans le monde. Plusieurs experts, traducteurs, officiels et indépendants, ont été sollicités pour mener cette tâche à bien. La voix de Ben Laden a été comparée avec celle d’enregistrements antérieurs et les résultats ont confirmé une «concordance parfaite». Donald Rumsfeld a assuré que l’authenticité de la cassette ne pouvait pas être mise en doute. «La bande a été examinée par un certain nombre de gens au sein de l’Administration pour s’assurer qu’elle était authentique. Et de fait, il semble qu’elle le soit.»
La diffusion de cette cassette intervient au moment même où sur le terrain en Afghanistan, les troupes américaines continuent la traque de Ben Laden et bombardent les grottes du massif de Tora Bora dans lesquelles il aurait pu trouver refuge avec les combattants qui lui sont restés fidèles.
Cette cassette vidéo vient donc apporter une réponse à tous ceux qui attendaient depuis le début de l’intervention américaine en Afghanistan, notamment dans les pays arabes, une preuve irréfutable de la culpabilité de Ben Laden. En effet, les propos tenus par le maître à penser du réseau terroriste Al Qaïda sont révélateurs. Sur le ton du badinage entre amis et tout en dînant, Ben Laden raconte, réjoui, l’organisation des attentats et fait part notamment de sa satisfaction face de l’ampleur des dégâts occasionnés par le crash des avions sur le World Trade Center.
«Nous avons calculé à l’avance le nombre de victimes»
«Nous avons calculé à l’avance le nombre des victimes en fonction de la position de la tour. Nous avons calculé que trois ou quatre étages seraient frappés. J’étais le plus optimiste de tous en raison de mon expérience de terrain. Je pensais que le feu provoqué par le carburant dans l’avion ferait fondre la structure métallique de l’immeuble et ferait s’effondrer la partie où l’avion avait frappé et tous les étages au-dessus seulement. C’est tout ce que nous espérions.» Concernant la réaction des membres de son réseau qui se trouvaient autour de lui à l’annonce du premier attentat à New York, Ben Laden explique à ses hôtes : «Ils étaient transportés de joie quand le premier avion a touché le building, alors je leur ai dit : soyez patients». Il parle aussi de Mohammed Atta, l’un des pirates kamikazes, qui «était à la tête du groupe», donne des détails sur la préparation des attentats, «les frères qui ont dirigé l’opération, tout ce qu’ils savaient, c’est qu’ils avaient une opération de martyr à accomplir et nous avons demandé à chacun d’entre eux d’aller en Amérique mais ils ne savaient rien de l’opération, pas un mot… Ceux qui ont été entraînés au pilotage ne connaissaient pas les autres.»
Cet enregistrement, qui dure environ une heure, aurait pu être réalisé le 9 novembre (la date indiquée sur la bande). Mais pourquoi a-t-il été tourné alors qu’il ne s’agit que d’une conversation autour d’un dîner et pas d’un message à destination de l’opinion publique comme certaines autres vidéos, celles-ci diffusées, il est vrai, à l’initiative de Ben Laden ? Qui a filmé les trois hommes ? La provenance de la cassette reste, elle aussi, assez mystérieuse. Les autorités américaines se sont, en effet, contentées de préciser qu’elle aurait été retrouvée dans une maison de Jalalabad, fin novembre. Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense, s’est refusé à donner des indications précises sur le cheminement de la bande entre le moment où elle a été récupérée et celui où elle est entrée en possession des autorités du Pentagone. Mais il a laissé entendre qu’elle a été remise aux soldats américains. «Les responsables américains ne l’ont pas trouvée. Elle est venue en leur possession. Donc quelqu’un d’autre que les troupes américaines…»
Le président Bush a visionné la cassette le 30 novembre. Il a ensuite donné le feu vert pour sa diffusion auprès du grand public qui est intervenue le 13 décembre. Mais dès le 9 décembre, le Washington Post avait révélé l’existence de ce document. Dans l’intervalle, l’enregistrement a été passé au peigne fin pour réaliser la traduction des propos qui étaient enregistrés et vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un montage, qu’il n’y avait pas eu de manipulation ou de message caché destiné à des terroristes disséminés dans le monde. Plusieurs experts, traducteurs, officiels et indépendants, ont été sollicités pour mener cette tâche à bien. La voix de Ben Laden a été comparée avec celle d’enregistrements antérieurs et les résultats ont confirmé une «concordance parfaite». Donald Rumsfeld a assuré que l’authenticité de la cassette ne pouvait pas être mise en doute. «La bande a été examinée par un certain nombre de gens au sein de l’Administration pour s’assurer qu’elle était authentique. Et de fait, il semble qu’elle le soit.»
La diffusion de cette cassette intervient au moment même où sur le terrain en Afghanistan, les troupes américaines continuent la traque de Ben Laden et bombardent les grottes du massif de Tora Bora dans lesquelles il aurait pu trouver refuge avec les combattants qui lui sont restés fidèles.
par Valérie Gas
Article publié le 14/12/2001