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Attentats

Ben Laden a reçu un agent de la CIA à Dubaï

Selon les informations recueillies par RFI, Oussama Ben Laden a rencontré un agent américain alors qu'il était traité en juillet dans un hôpital de Dubaï. Information démentie par ce dernier.
Le milliardaire d'origine saoudienne Oussama Ben Laden a séjourné à l'Hôpital américain de Dubaï entre le 4 et le 14 juillet dernier, soit deux mois avant les attentats du 11 septembre, selon des informations recueillies dans l'émirat, confirmées par des sources proches de services de renseignement européens.

Accompagné de son médecin personnel égyptien, de quatre gardes du corps, et d'un infirmier algérien, Ben Laden a été admis dans une suite VIP du département d'urologie. L'hôpital américain de Dubaï est réputé pour ses traitements des calculs rénaux et de l'infertilité masculine. Ben Laden souffre d'une infection rénale qui se propage au foie, infection nécessitant des soins spécialisés.

Outre des membres de sa famille, des personnalités saoudiennes et émiriennes, Oussama Ben Laden a reçu - le 12 juillet 2001 - la visite du représentant local de la CIA. En poste à Dubaï depuis plusieurs années, ce dernier a regagné définitivement les Etats-Unis le 15 juillet dernier.

Cet événement capital s'inscrit dans le cadre d'une guerre des polices ouverte entre la CIA et le FBI lors des enquêtes menées sur les attentats anti-américains de Nairobi et Dar es-Salaam d'août 1998. Cette rencontre secrète entre Oussama Ben Laden et la CIA en juillet dernier confirme que la centrale américaine, qui a formé Ben Laden à Istanbul dès 1979, n'a jamais réellement rompu avec son «honorable correspondant».
Des relations ininterrompues depuis 1979
La CIA a commencé à «traiter» −comme disent les spécialistes− c'est-à-dire a commencé à travailler avec Oussama Ben Laden dès 1979.

A cet époque, le jeune Oussama a 23 ans. Ingénieur, il représente en Turquie l'entreprise familiale Bin Laden Group - l'une des plus grosses entreprises de BTP du Moyen-Orient. Et c'est depuis Istanbul, avec l'aide de la CIA, qu'il commence à organiser des collectes de fonds pour la guerre sainte d'Afghanistan contre l'armée soviétique.

Avec l'aide de la CIA il monte aussi une filière d'accueil et de recrutement des volontaires -sorte de Brigades internationale de la résistance afghane- filière qui drainera quelques 12 000 hommes en provenance d'Algérie, d'Egypte, du Yémen de Somalie ou des Philippines. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui les «Afghans arabes». Ce sont eux qui constituent aujourd'hui les kataëb(phalanges), les groupes armés de l'organisation de Ben Laden, al-Qaïda.

On pourrait penser qu'après le retrait d'Afghanistan de l'Armée rouge, après la fin de la guerre froide cette relation CIA-Ben Laden cesse... En fait, la relation s'est poursuivie, notamment après 1994, date à laquelle Ben Laden a été officiellement déchu de sa nationalité saoudienne.

Enfin, il faut ajouter que cette relation a toujours transité - si l'on peut dire - par l'intermédiaire du prince Turki, le chef tout-puissant des services secrets saoudiens. Ce dernier a été démis de ses fonctions le 31 août dernier, soit dix jours avant les attentats. On ouvre ici la boite de Pandore saoudienne et le coffre des intérêts pétroliers américains.



par Richard  Labévière

Article publié le 31/10/2001