Attentats
Les Arabes inquiets de la discrimination en Occident
Depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, beaucoup de ressortissants arabes qui doivent voyager en Occident éprouvent une réelle inquiétude : ils redoutent de subir discrimination et humiliation. Des incidents récents, notamment dans les aéroports mais aussi dans des magasins ou des universités en Europe et aux Etats-Unis, ont alourdi le climat.
De notre correspondant en Jordanie
Ce n'est pas encore la psychose généralisée, mais l'inquiétude est bien réelle parmi les Arabes qui doivent voyager en Europe ou aux Etats-Unis. La crainte de subir des mesures discriminatoires et d'être considérés a priori comme des terroristes en puissance ont créé un malaise qui ne cesse de s'amplifier.
La mésaventure récente survenue à un acteur jordanien à l'aéroport de Rome a renforcé ce sentiment. Fathi Aref Abdullah, qui revenait du Festival culturel de Carthage en Tunisie, a ainsi été détenu et menotté dans les locaux de la police italienne pendant près de 14 heures. Les douaniers italiens avaient découvert dans ses bagages deux pistolets en plastique pour enfant ainsi qu'un masque de carnaval. Il n'en fallait pas plus pour qu'il devienne suspect. «On m'a placé dans une petite pièce équipée de quatre caméras de surveillance vidéo, une dans chaque coin, raconte-il dans les colonnes du quotidien The Jordan Times. Je ne pouvais pas bouger mon pied gauche car il était attaché à ma chaise». Finalement après un interrogatoire serré, Fathi Aref Abdullah a finalement été relâché et les policiers se sont excusés. Mais cet incident a aggravé un peu plus le trouble d'une opinion publique jordanienne, dont les nerfs sont à fleur de peau.
Peur chez les étudiants arabes aux Etats-Unis
Depuis le 11 septembre, pour les vols à destination et en provenance du Moyen-Orient, les mesures de sécurité ont été fortement renforcées, notamment au niveau du contrôle des bagages et des passeports dans les aéroports. «Nous constatons actuellement une inquiétude croissante de la part de nos passagers, explique le responsable d'une compagnie aérienne à Amman. Ils ne craignent pas pour leur vie, mais savent, parce qu'ils sont arabes, qu'ils risquent d'être mal accueillis en Occident. Tout peut commencer par un regard soupçonneux et inquisiteur à la douane». Au demeurant, «la discrimination, poursuit-il, n'est pas plus importante dans le transport aérien que dans d'autres secteurs. En fait, les incidents les plus nombreux se déroulent en dehors des aéroports».
Ainsi, aux Etats-Unis, des étudiants arabes se sont plaints d'humiliations et de vexations et parfois même d'agressions physiques. Le cas d'Amr Kanaan, un étudiant saoudien inscrit dans une université de Floride, a été largement rapporté dans la presse arabe : il a été bastonné à coup de battes de base-ball par des jeunes Américains. Devant ce racisme de faciès, une partie de la communauté estudiantine arabe d'outre-Atlantique a décidé de quitter le pays. L'Université Américaine de Beyrouth (AUB) vient d'accueillir une cinquantaine d'étudiants, principalement originaires des pays du Golfe.
Les universités jordaniennes et égyptiennes ont elles aussi décidé d'ouvrir leurs portes à ces étudiants arabes vivant aux Etats-Unis. Selon le ministre jordanien de l'Education, Khalid Touqan, les procédures administratives ont été facilitées pour accélérer les transferts de leurs dossiers universitaires. Au total, les universités jordaniennes, publiques et privées, estiment pouvoir accueillir 5 000 étudiants supplémentaires dans leurs différentes filières.
Ce n'est pas encore la psychose généralisée, mais l'inquiétude est bien réelle parmi les Arabes qui doivent voyager en Europe ou aux Etats-Unis. La crainte de subir des mesures discriminatoires et d'être considérés a priori comme des terroristes en puissance ont créé un malaise qui ne cesse de s'amplifier.
La mésaventure récente survenue à un acteur jordanien à l'aéroport de Rome a renforcé ce sentiment. Fathi Aref Abdullah, qui revenait du Festival culturel de Carthage en Tunisie, a ainsi été détenu et menotté dans les locaux de la police italienne pendant près de 14 heures. Les douaniers italiens avaient découvert dans ses bagages deux pistolets en plastique pour enfant ainsi qu'un masque de carnaval. Il n'en fallait pas plus pour qu'il devienne suspect. «On m'a placé dans une petite pièce équipée de quatre caméras de surveillance vidéo, une dans chaque coin, raconte-il dans les colonnes du quotidien The Jordan Times. Je ne pouvais pas bouger mon pied gauche car il était attaché à ma chaise». Finalement après un interrogatoire serré, Fathi Aref Abdullah a finalement été relâché et les policiers se sont excusés. Mais cet incident a aggravé un peu plus le trouble d'une opinion publique jordanienne, dont les nerfs sont à fleur de peau.
Peur chez les étudiants arabes aux Etats-Unis
Depuis le 11 septembre, pour les vols à destination et en provenance du Moyen-Orient, les mesures de sécurité ont été fortement renforcées, notamment au niveau du contrôle des bagages et des passeports dans les aéroports. «Nous constatons actuellement une inquiétude croissante de la part de nos passagers, explique le responsable d'une compagnie aérienne à Amman. Ils ne craignent pas pour leur vie, mais savent, parce qu'ils sont arabes, qu'ils risquent d'être mal accueillis en Occident. Tout peut commencer par un regard soupçonneux et inquisiteur à la douane». Au demeurant, «la discrimination, poursuit-il, n'est pas plus importante dans le transport aérien que dans d'autres secteurs. En fait, les incidents les plus nombreux se déroulent en dehors des aéroports».
Ainsi, aux Etats-Unis, des étudiants arabes se sont plaints d'humiliations et de vexations et parfois même d'agressions physiques. Le cas d'Amr Kanaan, un étudiant saoudien inscrit dans une université de Floride, a été largement rapporté dans la presse arabe : il a été bastonné à coup de battes de base-ball par des jeunes Américains. Devant ce racisme de faciès, une partie de la communauté estudiantine arabe d'outre-Atlantique a décidé de quitter le pays. L'Université Américaine de Beyrouth (AUB) vient d'accueillir une cinquantaine d'étudiants, principalement originaires des pays du Golfe.
Les universités jordaniennes et égyptiennes ont elles aussi décidé d'ouvrir leurs portes à ces étudiants arabes vivant aux Etats-Unis. Selon le ministre jordanien de l'Education, Khalid Touqan, les procédures administratives ont été facilitées pour accélérer les transferts de leurs dossiers universitaires. Au total, les universités jordaniennes, publiques et privées, estiment pouvoir accueillir 5 000 étudiants supplémentaires dans leurs différentes filières.
par Christian Chesnot
Article publié le 08/11/2001