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France: présidentielle 2002

«<i>L’impunité zéro</i>» du candidat Chirac

Le président désormais candidat a lancé sa campagne électorale en se déplaçant, ce mardi, dans le Val d’Oise, pour présenter son programme de lutte contre l’insécurité. Ce dernier repose essentiellement sur le principe de «l’impunité zéro» et sur la création d’un grand ministère de la sécurité intérieure. Il a également dévoilé un vaste arsenal de mesures oscillant entre répression et accompagnement social.
Une semaine après s’être déclaré officiellement candidat, Jacques Chirac a effectué sa première visite de terrain en tant que prétendant à l’Elysée. Un premier déplacement de campagne consacré à l’emploi, aux questions économiques mais surtout à la sécurité. Un thème majeur qui devrait être prépondérant dans la campagne électorale, chez tous les candidats, étant donné la conjoncture actuelle : la délinquance a augmenté de 7,69% en 2001 par rapport à l’année précédente. Et selon un sondage IPSOS/France2 rendu public le 18 février, la sécurité publique est le domaine dans lequel 46% des Français attendent des réformes du futur président de la République. A deux mois du premier tour de l’élection présidentielle et tandis que les sondages d’opinion indiquent que l’insécurité est la principale préoccupation des Français, Jacques Chirac a estimé que la lutte contre cette dernière devait être une priorité. C’est à Garges-lès-Gonesse, en banlieue parisienne, qu’il a prononcé son discours-programme sur la lutte contre l’insécurité où il a plaidé, notamment, pour «l’impunité zéro» et pour la création d’un grand ministère de la sécurité intérieure.

«La lutte contre l’insécurité est la première responsabilité et le premier devoir de l’Etat (…) car plus personne ne se sent à l’abri» a-t-il affirmé au début de son discours avant d’ajouter : «Dans la période qui va s’ouvrir et pour les cinq prochaines années, ce sera l’une des plus grandes exigences du président de la République et du gouvernement (…) Il y a urgence à agir et à réagir car la violence est en train de changer le visage de notre République». Jacques Chirac a ensuite tenu à souligner que «pour être efficace, une politique de sécurité doit s’inscrire dans un cadre global, garantir à tous l’égalité des chances et rechercher en permanence la justice».

Un ministère de la sécurité intérieure

D’autre part, Jacques Chirac a proposé la création d’un ministère de la sécurité intérieure ayant sous sa responsabilité la police et la gendarmerie. «Dès son entrée en fonction, le président de la République devra mettre en place un Conseil de sécurité intérieure, sur le modèle de ce qui existe déjà pour la Défense, l’Europe ou les Affaires étrangères». «Placé sous la présidence du chef de l’Etat, il réunira régulièrement le Premier ministre, les ministres concernés et les plus hauts responsables des administrations de l’Etat en charge de la sécurité : justice, police, gendarmerie, douanes et impôts et, en tant que besoin, toute autre administration concernée» a-t-il précisé. Une variante du Conseil de sécurité intérieure qui existe déjà mais qui serait réunit non plus autour du Premier ministre, comme actuellement, mais directement sous la présidence du chef de l’Etat.

Il s’est également prononcé pour «deux grandes lois de programmation» pour les forces de sécurité et la justice afin de lutter efficacement contre l’insécurité. Des moyens financiers devront ainsi être débloqués : «Je n’ignore pas que la mobilisation des crédits nécessaires sur plusieurs années ne sera pas facile compte tenu de la situation de nos finances publiques ( …) mais des arbitrages devront être faits, des économies réalisées, mais la priorité donnée à la lutte contre l’insécurité doit recevoir la traduction financière sans laquelle elle resterait lettre morte» a-t-il ajouté. Ce discours a aussi été l’occasion de défendre le nouvel objectif du RPR, «l’impunité zéro» qui vient remplacer l’expression jugée maintenant politiquement incorrecte de «tolérance zéro». «Aucune infraction, si légère soit-elle, ne doit plus être laissée sans réponse, une réponse adaptée, proportionnée à la faute, juste, mais certaine, immédiate, dissuasive. C’est ce que j’appelle l’impunité zéro» a-t-il souligné.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 19/02/2002