Togo
Le code électoral qui sème la division
Deux manifestations ont eu lieu ce week-end dans les rues de Lomé : l’une pour dénoncer le nouveau code électoral qui exclut le leader de l’opposition, Gilchrist Olympio, l’autre pour soutenir cette réforme voulue par le général Eyadéma.
De notre correspondant à Lomé
«Non à la modification unilatérale du code électoral consensuel». «Sans élections dans le cadre de l'Accord-cadre de Lomé, point de salut». Ce sont quelques uns des slogans que l'on pouvait lire samedi à Lomé sur les pancartes portées par des militants de l’opoosition. Ils étaient entre mille cinq cents et deux mille militants venus principalement du quartier populaire de Bè. L’objectif pour les dirigeants de l'opposition était d'exprimer leur désapprobation face à l'adoption d'une nouvelle loi électorale à moins d'un mois des prochaines législatives théoriquement prévues pour le 10 mars 2002.
Il y a une semaine, sans y associer l'opposition, le parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), a fait modifier la loi électorale par l'Assemblée nationale. Entre autres modifications, obligation est faite au futur candidat à la présidentielle d’avoir résidé au moins 12 mois au Togo avant le scrutin. Une disposition qui exclut l'opposant Gilchrist Olympio, qui vit exilé entre Paris, Londres et Accra. Au-delà, l'acte est perçu par l'opposition comme un coup de force et une flagrante violation des accords de Lomé de juillet 1999 passés avec la mouvance du président Gnassingbé Eyadéma.
«On ne change pas les règles du jeu au dernier moment»
«On ne change pas les règles du jeu pendant le jeu et ce n'est pas au moment où on est en train d'organiser les élections qu'on doit changer les règles du jeu», déclare à RFI l'un des leaders de l'opposition, Edem Kodjo, ancien Premier ministre, pour résumer le sentiment qui les anime. A tour de rôle, sous un soleil de plomb devant des militants surchauffés au rythme des tambours, les leaders de l'opposition accusent le pouvoir d'être responsable du blocage du processus électoral et rappellent toutes les concessions qu'ils ont faites pour enfin en arriver à des élections supposées être libres et transparentes. «Trop, c'est trop ! L'accord, rien que l'accord !», hurle un militant, hors de lui.
Aux yeux du pouvoir, «l'opposition a peur de perdre les élections», comme le traduit si bien une pancarte portée par un étudiant. Celui-ci fait partie d'un autre groupe de manifestants proches du pouvoir dont l'itinéraire a manqué de peu de croiser celui de leurs homologues de l'opposition. Ils sont plusieurs milliers, avec à la tête des étudiants, appelés par le parti au pouvoir pour apporter leur soutien au général Eyadéma et saluer l'Assemblée nationale pour son «courage politique dans le toilettage du code électoral». Les accords, d'accord, mais il faut les rendre applicables, répond le pouvoir à l'opposition.
La révision du code électoral, explique le gouvernement dans une note le 14 février, est le résultat de multiples blocages à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) : l'effectif de 20 membres à la CENI est pléthorique et est ramené à 10, les mécanismes de prise de décisions ont été allégés... Mieux, en cas de blocage systématique constaté à la CENI, celle-ci est remplacée au pied levé par un groupe de 5 magistrats. Bref, «l'aménagement du code électoral sauvegarde les principes de l'Accord-cadre de Lomé et porte remède aux blocages», souligne le gouvernement dans sa note d'information. Il rappelle avant tout que la situation actuelle est due au refus de l'opposition de participer aux élections législatives de mars 1999. Cela a en effet permis au parti du général Eyadéma d'occuper seul l'Assemblée nationale et de modifier sans difficulté une loi électorale consensuelle, au mépris des accords dûment signés en présence de «facilitateurs» étrangers dont l'Union européenne.
Début février, l'Union européenne, l'un des «facilitateurs» du dialogue inter togolais, a suspendu sa participation de près de 1,3 milliard de francs CFA, soit 40%, au budget des prochaines législatives, sous réserve d'un changement dans la position du pouvoir togolais. Celui-ci semble réagir en appelant l'opposition à reprendre la négociation suspendue depuis plus de 4 mois. Selon le leader de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition), Edem Kodjo, l'opposition est prête à reprendre le dialogue si besoin en est. «Mais, l'opposition ne peut pas s'écarter des principes fondamentaux qui ont constitué le soubassement de l'Accord-cadre de Lomé», précise-t-il. Il est vraisemblable qu'une rencontre entre la classe politique ait lieu dans les jours ou semaines à venir à l'initiative du gouvernement.
«Non à la modification unilatérale du code électoral consensuel». «Sans élections dans le cadre de l'Accord-cadre de Lomé, point de salut». Ce sont quelques uns des slogans que l'on pouvait lire samedi à Lomé sur les pancartes portées par des militants de l’opoosition. Ils étaient entre mille cinq cents et deux mille militants venus principalement du quartier populaire de Bè. L’objectif pour les dirigeants de l'opposition était d'exprimer leur désapprobation face à l'adoption d'une nouvelle loi électorale à moins d'un mois des prochaines législatives théoriquement prévues pour le 10 mars 2002.
Il y a une semaine, sans y associer l'opposition, le parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), a fait modifier la loi électorale par l'Assemblée nationale. Entre autres modifications, obligation est faite au futur candidat à la présidentielle d’avoir résidé au moins 12 mois au Togo avant le scrutin. Une disposition qui exclut l'opposant Gilchrist Olympio, qui vit exilé entre Paris, Londres et Accra. Au-delà, l'acte est perçu par l'opposition comme un coup de force et une flagrante violation des accords de Lomé de juillet 1999 passés avec la mouvance du président Gnassingbé Eyadéma.
«On ne change pas les règles du jeu au dernier moment»
«On ne change pas les règles du jeu pendant le jeu et ce n'est pas au moment où on est en train d'organiser les élections qu'on doit changer les règles du jeu», déclare à RFI l'un des leaders de l'opposition, Edem Kodjo, ancien Premier ministre, pour résumer le sentiment qui les anime. A tour de rôle, sous un soleil de plomb devant des militants surchauffés au rythme des tambours, les leaders de l'opposition accusent le pouvoir d'être responsable du blocage du processus électoral et rappellent toutes les concessions qu'ils ont faites pour enfin en arriver à des élections supposées être libres et transparentes. «Trop, c'est trop ! L'accord, rien que l'accord !», hurle un militant, hors de lui.
Aux yeux du pouvoir, «l'opposition a peur de perdre les élections», comme le traduit si bien une pancarte portée par un étudiant. Celui-ci fait partie d'un autre groupe de manifestants proches du pouvoir dont l'itinéraire a manqué de peu de croiser celui de leurs homologues de l'opposition. Ils sont plusieurs milliers, avec à la tête des étudiants, appelés par le parti au pouvoir pour apporter leur soutien au général Eyadéma et saluer l'Assemblée nationale pour son «courage politique dans le toilettage du code électoral». Les accords, d'accord, mais il faut les rendre applicables, répond le pouvoir à l'opposition.
La révision du code électoral, explique le gouvernement dans une note le 14 février, est le résultat de multiples blocages à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) : l'effectif de 20 membres à la CENI est pléthorique et est ramené à 10, les mécanismes de prise de décisions ont été allégés... Mieux, en cas de blocage systématique constaté à la CENI, celle-ci est remplacée au pied levé par un groupe de 5 magistrats. Bref, «l'aménagement du code électoral sauvegarde les principes de l'Accord-cadre de Lomé et porte remède aux blocages», souligne le gouvernement dans sa note d'information. Il rappelle avant tout que la situation actuelle est due au refus de l'opposition de participer aux élections législatives de mars 1999. Cela a en effet permis au parti du général Eyadéma d'occuper seul l'Assemblée nationale et de modifier sans difficulté une loi électorale consensuelle, au mépris des accords dûment signés en présence de «facilitateurs» étrangers dont l'Union européenne.
Début février, l'Union européenne, l'un des «facilitateurs» du dialogue inter togolais, a suspendu sa participation de près de 1,3 milliard de francs CFA, soit 40%, au budget des prochaines législatives, sous réserve d'un changement dans la position du pouvoir togolais. Celui-ci semble réagir en appelant l'opposition à reprendre la négociation suspendue depuis plus de 4 mois. Selon le leader de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition), Edem Kodjo, l'opposition est prête à reprendre le dialogue si besoin en est. «Mais, l'opposition ne peut pas s'écarter des principes fondamentaux qui ont constitué le soubassement de l'Accord-cadre de Lomé», précise-t-il. Il est vraisemblable qu'une rencontre entre la classe politique ait lieu dans les jours ou semaines à venir à l'initiative du gouvernement.
par Guy Mario
Article publié le 18/02/2002 Dernière mise à jour le 17/02/2002 à 23:00 TU