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Zambie

L’Union européenne conteste la présidentielle

L’Union européenne conteste les résultats de l’élection présidentielle en Zambie qui ont donné Levy Mwanawasa (MMD) vainqueur. Des irrégularités ont émaillé ce scrutin, estiment les observateurs européens. De son côté, le président zambien remet en cause la nécessité d’observateurs étrangers lors d’élections en Afrique, les accusant de «semer la confusion».
Les résultats des élections ne représentent pas les voeux des Zambiens ! C'est la conclusion laconique du rapport de la délégation d'observateurs de l'Union Européenne publié mercredi à Lusaka. Dans ce document final sur les élections présidentielle, législatives et locales, Michael Meadowcroft, le chef de la délégation estime que «les résultats officiels publiés qui contiennent tant d’anomalies inexpliquées, ne sont pas fiables».

Les observateurs avaient déjà fait part de leurs doutes au lendemain des élections générales, faisant état d’irrégularités et de déficience de l’organisation. La présidentielle avait été remportée d’une courte tête par Levy Mwanawasa, le candidat du parti au pouvoir, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) avec 28% des voix contre 27% à Anderson Mazoka, du Parti uni pour le développement (UPND).

Ce résultat avait été vivement contesté par les partis d’opposition qui avaient dénoncé des «fraudes». Anderson Mazoka, ainsi que deux autres partis d’opposition ont déposé un recours devant la Cour suprême, en vue d’obtenir l’annulation des résultats. Le lent décompte des voix, dans des conditions jugées suspectes par la délégation, avait finalement donné vainqueur Levy Mwanawasa, et suscité la colère d’une partie de la population: des milliers de personnes étaient descendues dans la rue à Lusaka pour manifester leur mécontentement.

De la nécessité des observateurs étrangers

En revanche, les élections législatives ont été remportées de peu par les dix partis d’opposition qui ont totalisé 81 sièges contre 77 au MMD.

Levy Mwanawasa, le nouvel homme fort de Lusaka, succède à Frederick Chiluba qui avait mis un terme, en 1991, à 27 ans de règne sans partage du père de l’indépendance zambienne Kenneth Kaunda. Les détracteurs du nouveau président l’accusent d’être l’instrument et la marionnette de Frederick Chiluba. Celui-ci lui a passé le relais après l’échec de sa tentative de modifier en avril dernier la constitution pour briguer un troisième mandat.

Les partis d’opposition avaient décidé le 3 janvier dernier de boycotter le discours d’investiture du nouveau président, dans lequel celui-ci avait mis en cause la sincérité des observateurs, les soupçonnant de soutenir Anderson Mazoka. Levy Mwanawasa a par ailleurs ouvertement remis en cause la nécessité d’observateurs en Afrique. «Je pense qu’il est temps pour l’Afrique de réfléchir sur la nécessité d’avoir des observateurs étrangers aux élections. Il ne font que semer la confusion dans nos nations» , a déploré le nouveau dirigeant zambien lors d’un passage en transit à l’aéroport d’Harare, au Zimbabwe.

Enfin, c’est dans ce climat de contestation entourant son élection, que Levy Mwanawasa est attendu vendredi à Paris pour une réunion, en compagnie d’autres chefs d’Etat africains et de chefs de gouvernement à une réunion du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Il y a été invité en tant que président en exercice de l’Organisation de l’unité africaine.



par Sylvie  Berruet

Article publié le 07/02/2002