France
Tuerie au conseil municipal de Nanterre
Huit morts, dix-neuf blessés, et vingt-deux personnes en état de choc, le bilan de la tuerie qui a eu lieu hier à la fin de la séance du conseil municipal de la ville de Nanterre est très lourd. C'est la première fois qu'un drame de cette nature se produit en France dans l’enceinte d’une mairie.
Il était un peu plus d'une heure du matin, le conseil municipal avait terminé ses travaux et les élus allaient se séparer, quand tout à coup un homme a sorti deux pistolets automatiques de 9 mm et a commencé à tirer sur l'assemblée. Il a fait feu à bout portant sur les membres du conseil municipal sans distinction, balayant toutes les parties de la salle, d'abord droit devant lui en direction du maire, Jacqueline Fraysse-Casalis, puis à droite, à gauche.
Prises de panique, les personnes présentes ont essayé de se protéger. Le maire leur a crié : «Couchez-vous !». Certains l’ont fait et ont évité les balles. Pour d’autres, il était déjà trop tard. Un élu a alors tenté de maîtriser le forcené en lui jetant une chaise et en le ceinturant, mais celui-ci a sorti une autre arme de gros calibre, un 357 magnum, et a recommencé à tirer. L’élu a alors été atteint de plusieurs balles. Finalement, d’autres conseillers municipaux ont réussi à contrôler le forcené qui s’est mis, selon les témoins, à crier : «Tuez-moi !».
«Il était venu pour nous tuer»
Le drame a duré quelques minutes mais pour les personnes qui se trouvaient prises au piège dans la salle, «cela n’en finissait pas». Les gens s’écroulaient les uns après les autres, le tireur a vidé plusieurs chargeurs (une quarantaine de balles) au milieu des cris de panique. Scène d’horreur et bain de sang. Huit personnes sont mortes parmi lesquelles quatre élus communistes (Louiza Benakli, Christian Bouthier, Jacotte Duplenne,Valérie Méot), un élu Vert (Pascal Sternberg), et trois de l'opposition de droite (Monique Leroy-Sauter, Olivier Mazzotti, Michel Raoult). Dix-neuf personnes ont aussi été blessées, quatorze sont grièvement atteintes. La plupart souffrent de plaies au thorax et le maire annonçait, ce matin, que certaines étaient encore entre les mains des chirurgiens. Vingt-deux autres membres de l’assemblée sont un état de choc et ont été pris en charge par des services spécialisés.
Le tireur fou qui est à l’origine de ce drame a été identifié. Il s’agit d’un homme de 33 ans, Richard Durn, résidant à Nanterre, adepte du tir sportif et qui détenait les armes qu’il a utilisé de manière tout à fait légale. Pour le moment, il n’a fourni aucune explication à son geste et n’a tenu aux forces de l'ordre que des propos incohérents. La police a néanmoins indiqué qu'en 1998, il aurait menacé les personnels d'un dispensaire avec une arme. Une perquisition a été menée à son domicile où il vit avec sa mère mais aucun autre matériel suspect n'a été trouvé.
D’après les témoins, rien ne laissait présager dans son comportement durant la séance du conseil qu’il allait sortir un pistolet et tirer tous azimuts. Il avait même discuté avec quelques élus sans présenter de signe de fureur ou d’excitation. Mais il semble avoir agi froidement et de manière préméditée. Emmanuelle Bobin, conseillère municipale socialiste, qui était présente, a déclaré les yeux remplis de larmes : «Il était venu pour nous tuer». Un autre élu, témoin de la scène, affirme aussi : «Il était très calme et n’avait absolument pas le visage d’un déséquilibré».
Le ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, le Premier ministre, Lionel Jospin et le président de la République, Jacques Chirac se sont rendus sur les lieux du drame dans les heures qui ont suivi le massacre. Tous ont exprimé leur émotion et leur indignation. La France n’avait jusqu’à présent jamais connu d’événement de cette nature dans lequel un forcené s’en prend aux élus à l’intérieur d’un bâtiment public comme cela avait, par contre, été le cas au Parlement cantonal de Zoug en Suisse, en septembre 2001. Pour Lionel Jospin, il s’agit d’une «tragédie affreuse» et «d’un acte de démence furieuse». Jacques Chirac a quant à lui parlé «d’un acte de folie meurtrière», ajoutant : «Les mots manquent pour le qualifier, mais le cœur parle avec indignation». Si le président a estimé que tout devait «être fait pour réprimer et empêcher» de telles tueries, Lionel Jospin a expliqué qu’il était «toujours difficile de faire face à un acte de folie, surtout quand il se produit dans un contexte ordinaire».
Ecoutez également :
Jacques Chirac
Message de soutien aux familles des victimes. (27/03/2002)
Lionel Jospin
Réaction après le drame. (27/03/2002)
Jacqueline Fraysse
Maire de Nanterre (27/03/2002)
Un témoin
Un employé municipal arrivé quelques instants après les faits.(27/03/2002)
Prises de panique, les personnes présentes ont essayé de se protéger. Le maire leur a crié : «Couchez-vous !». Certains l’ont fait et ont évité les balles. Pour d’autres, il était déjà trop tard. Un élu a alors tenté de maîtriser le forcené en lui jetant une chaise et en le ceinturant, mais celui-ci a sorti une autre arme de gros calibre, un 357 magnum, et a recommencé à tirer. L’élu a alors été atteint de plusieurs balles. Finalement, d’autres conseillers municipaux ont réussi à contrôler le forcené qui s’est mis, selon les témoins, à crier : «Tuez-moi !».
«Il était venu pour nous tuer»
Le drame a duré quelques minutes mais pour les personnes qui se trouvaient prises au piège dans la salle, «cela n’en finissait pas». Les gens s’écroulaient les uns après les autres, le tireur a vidé plusieurs chargeurs (une quarantaine de balles) au milieu des cris de panique. Scène d’horreur et bain de sang. Huit personnes sont mortes parmi lesquelles quatre élus communistes (Louiza Benakli, Christian Bouthier, Jacotte Duplenne,Valérie Méot), un élu Vert (Pascal Sternberg), et trois de l'opposition de droite (Monique Leroy-Sauter, Olivier Mazzotti, Michel Raoult). Dix-neuf personnes ont aussi été blessées, quatorze sont grièvement atteintes. La plupart souffrent de plaies au thorax et le maire annonçait, ce matin, que certaines étaient encore entre les mains des chirurgiens. Vingt-deux autres membres de l’assemblée sont un état de choc et ont été pris en charge par des services spécialisés.
Le tireur fou qui est à l’origine de ce drame a été identifié. Il s’agit d’un homme de 33 ans, Richard Durn, résidant à Nanterre, adepte du tir sportif et qui détenait les armes qu’il a utilisé de manière tout à fait légale. Pour le moment, il n’a fourni aucune explication à son geste et n’a tenu aux forces de l'ordre que des propos incohérents. La police a néanmoins indiqué qu'en 1998, il aurait menacé les personnels d'un dispensaire avec une arme. Une perquisition a été menée à son domicile où il vit avec sa mère mais aucun autre matériel suspect n'a été trouvé.
D’après les témoins, rien ne laissait présager dans son comportement durant la séance du conseil qu’il allait sortir un pistolet et tirer tous azimuts. Il avait même discuté avec quelques élus sans présenter de signe de fureur ou d’excitation. Mais il semble avoir agi froidement et de manière préméditée. Emmanuelle Bobin, conseillère municipale socialiste, qui était présente, a déclaré les yeux remplis de larmes : «Il était venu pour nous tuer». Un autre élu, témoin de la scène, affirme aussi : «Il était très calme et n’avait absolument pas le visage d’un déséquilibré».
Le ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, le Premier ministre, Lionel Jospin et le président de la République, Jacques Chirac se sont rendus sur les lieux du drame dans les heures qui ont suivi le massacre. Tous ont exprimé leur émotion et leur indignation. La France n’avait jusqu’à présent jamais connu d’événement de cette nature dans lequel un forcené s’en prend aux élus à l’intérieur d’un bâtiment public comme cela avait, par contre, été le cas au Parlement cantonal de Zoug en Suisse, en septembre 2001. Pour Lionel Jospin, il s’agit d’une «tragédie affreuse» et «d’un acte de démence furieuse». Jacques Chirac a quant à lui parlé «d’un acte de folie meurtrière», ajoutant : «Les mots manquent pour le qualifier, mais le cœur parle avec indignation». Si le président a estimé que tout devait «être fait pour réprimer et empêcher» de telles tueries, Lionel Jospin a expliqué qu’il était «toujours difficile de faire face à un acte de folie, surtout quand il se produit dans un contexte ordinaire».
Ecoutez également :
Jacques Chirac
Message de soutien aux familles des victimes. (27/03/2002)
Lionel Jospin
Réaction après le drame. (27/03/2002)
Jacqueline Fraysse
Maire de Nanterre (27/03/2002)
Un témoin
Un employé municipal arrivé quelques instants après les faits.(27/03/2002)
par Valérie Gas
Article publié le 27/03/2002