Culture
Le sacre des Noirs à Hollywood
Historique ! Pour la première fois, Hollywood a consacré deux acteurs noirs lors de la 74e cérémonie des Oscars. Les Américains Halle Berry et Denzel Washington ont respectivement reçu les trophées de la meilleure actrice et du meilleur acteur au cours d’une soirée marquée par l’ombre des attentats du 11 septembre.
Ovation et émotion. Pendant de longues secondes, bouleversée, Halle Berry, n’a pas pu prononcer un seul mot. L’actrice, ancienne mannequin, est entrée dans l’histoire à 33 ans en devenant la première femme noire à remporter l’Oscar de la meilleure actrice. La lauréate a dédié sa statuette à toutes les actrices noires qui ont lutté avant elle pour se faire une place au soleil.
Dans une robe de voile transparent parsemé de broderies, la comédienne a reçu dimanche à Los Angeles le trophée pour sa composition dans Monster’s ball, (A l’ombre de la haine), une mélodrame racial dans le sud des Etats-Unis. Elle y incarne l’épouse d’un prisonnier condamné à mort qui vit une relation passionnelle avec un ancien policier raciste ayant supervisé l’exécution de son mari. «Ce moment dépasse ma simple personne. Il est dédié à chaque femme de couleur anonyme, sans visage, qui a maintenant une chance parce que ce soir, une porte a été ouverte», a fini par bredouiller Halle Berry, la voix nouée par les larmes, devant ses concurrentes visiblement émues elles aussi, Sissi Spacek et Nicole Kidman.
«D’une pierre deux coups», a tout simplement commenté la star noire américaine Denzel Washington en recevant à son tour le trophée du meilleur acteur. Nominé pour la troisième fois dans cette catégorie, le comédien a finalement été consacré à l’âge de 47 ans, recevant la statue dorée des mains de Julia Roberts. Abonné aux nominations, l’acteur engagé, qui touche quelque vingt millions de dollars de cachet par film, avait auparavant affirmé: «je ne m'inquiète pas pour une statue qui ne me ressemble pas !». Dimanche, il a été récompensé pour sa prestation à contre-emploi dans un film pratiquement passé inaperçu aux Etats-Unis, Training day, dans lequel il joue un policier véreux et brutal. «J’ai toujours cherché à te rejoindre», a-t-il lancé à l’adresse du réalisateur Sydney Poitier, seul Noir avant lui a avoir remporté l’Oscar du meilleur acteur en 1964 pour son rôle dans Le lys des champs. L’élégant septuagénaire a reçu au cours de cette soirée un Oscar honorifique et en a profité pour saluer tous les acteurs noirs qui l’ont précédé.
Woody Allen, symbole de New York
Des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été déployées aux abords du théâtre Kodak, un lieu spécialement construit en plein cœur d’Hollywood, complètement bouclé pour cette cérémonie inhabituellement sobre, aussi bien dans les tenues que dans les discours.
L’ombre du souvenir des attentats du 11 septembre a plané tout au long de cette soirée placée sous haute surveillance. Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes, à la demande de l’acteur Kevin Spacey. «L’Amérique a vécu une grande tragédie nationale mais nous sommes rétablis, a déclaré Whoopi Goldberg, maîtresse de cérémonie. Nous avons de nombreuses raisons d’aimer New York ces temps-ci», a poursuivi l’actrice.
Quant à l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, ils sont revenus à Un homme d’exception de Ron Howard, un film qui a décroché en tout quatre statuettes. Fait sur mesure pour cette compétition, le film relate la vie du mathématicien schizophrène et prix Nobel John Nash.
Malgré ses 13 nominations, The lord of the rings, (Le seigneur des anneaux de Peter Jackson, n’a remporté que quatre trophées. L’Oscar du meilleur film étranger est allé au Bosniaque Danis Tanovic, pour No Man’s land, une fable grinçante sur la guerre en ex-Yougolavie. Si Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet n’a rien décroché malgré cinq nominations, les Français se sont consolés avec l’Oscar du meilleur documentaire décerné à Jean-Xavier de Lestrade, pour Un coupable idéal. L’ogre vert au grand cœur, Shrek, la parodie de conte de fée qui a connu un succès mondial au box-office, a reçu la couronne du meilleur film d’animation.
Enfin, pour marquer son attachement à New York, l’Académie du cinéma avait choisi d’inviter l’un des symboles de la Grosse Pomme, Woody Allen. «Pour New York, je ferais n’importe quoi, a déclaré le cinéaste en présentant un montage des films qui ont marqué la ville. J’ai pris mon smoking et je suis venu».
Et aussi...
Ecouter également Jean-Xavier de Lestrade, l'Invité de 24 heures en France, journaliste et réalisateur, Oscar du meilleur documentaire avec Un coupable idéal (25/03/2002).
Dans une robe de voile transparent parsemé de broderies, la comédienne a reçu dimanche à Los Angeles le trophée pour sa composition dans Monster’s ball, (A l’ombre de la haine), une mélodrame racial dans le sud des Etats-Unis. Elle y incarne l’épouse d’un prisonnier condamné à mort qui vit une relation passionnelle avec un ancien policier raciste ayant supervisé l’exécution de son mari. «Ce moment dépasse ma simple personne. Il est dédié à chaque femme de couleur anonyme, sans visage, qui a maintenant une chance parce que ce soir, une porte a été ouverte», a fini par bredouiller Halle Berry, la voix nouée par les larmes, devant ses concurrentes visiblement émues elles aussi, Sissi Spacek et Nicole Kidman.
«D’une pierre deux coups», a tout simplement commenté la star noire américaine Denzel Washington en recevant à son tour le trophée du meilleur acteur. Nominé pour la troisième fois dans cette catégorie, le comédien a finalement été consacré à l’âge de 47 ans, recevant la statue dorée des mains de Julia Roberts. Abonné aux nominations, l’acteur engagé, qui touche quelque vingt millions de dollars de cachet par film, avait auparavant affirmé: «je ne m'inquiète pas pour une statue qui ne me ressemble pas !». Dimanche, il a été récompensé pour sa prestation à contre-emploi dans un film pratiquement passé inaperçu aux Etats-Unis, Training day, dans lequel il joue un policier véreux et brutal. «J’ai toujours cherché à te rejoindre», a-t-il lancé à l’adresse du réalisateur Sydney Poitier, seul Noir avant lui a avoir remporté l’Oscar du meilleur acteur en 1964 pour son rôle dans Le lys des champs. L’élégant septuagénaire a reçu au cours de cette soirée un Oscar honorifique et en a profité pour saluer tous les acteurs noirs qui l’ont précédé.
Woody Allen, symbole de New York
Des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été déployées aux abords du théâtre Kodak, un lieu spécialement construit en plein cœur d’Hollywood, complètement bouclé pour cette cérémonie inhabituellement sobre, aussi bien dans les tenues que dans les discours.
L’ombre du souvenir des attentats du 11 septembre a plané tout au long de cette soirée placée sous haute surveillance. Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes, à la demande de l’acteur Kevin Spacey. «L’Amérique a vécu une grande tragédie nationale mais nous sommes rétablis, a déclaré Whoopi Goldberg, maîtresse de cérémonie. Nous avons de nombreuses raisons d’aimer New York ces temps-ci», a poursuivi l’actrice.
Quant à l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, ils sont revenus à Un homme d’exception de Ron Howard, un film qui a décroché en tout quatre statuettes. Fait sur mesure pour cette compétition, le film relate la vie du mathématicien schizophrène et prix Nobel John Nash.
Malgré ses 13 nominations, The lord of the rings, (Le seigneur des anneaux de Peter Jackson, n’a remporté que quatre trophées. L’Oscar du meilleur film étranger est allé au Bosniaque Danis Tanovic, pour No Man’s land, une fable grinçante sur la guerre en ex-Yougolavie. Si Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet n’a rien décroché malgré cinq nominations, les Français se sont consolés avec l’Oscar du meilleur documentaire décerné à Jean-Xavier de Lestrade, pour Un coupable idéal. L’ogre vert au grand cœur, Shrek, la parodie de conte de fée qui a connu un succès mondial au box-office, a reçu la couronne du meilleur film d’animation.
Enfin, pour marquer son attachement à New York, l’Académie du cinéma avait choisi d’inviter l’un des symboles de la Grosse Pomme, Woody Allen. «Pour New York, je ferais n’importe quoi, a déclaré le cinéaste en présentant un montage des films qui ont marqué la ville. J’ai pris mon smoking et je suis venu».
Et aussi...
Ecouter également Jean-Xavier de Lestrade, l'Invité de 24 heures en France, journaliste et réalisateur, Oscar du meilleur documentaire avec Un coupable idéal (25/03/2002).
par Sylvie Berruet
Article publié le 25/03/2002