France: présidentielle 2002
A chacun son style pour écrire aux électeurs
Durant la campagne officielle, alors que les spots télévisés des candidats voient alterner tous les genres, du convenu au virulent en passant parfois par des notes poétiques, les professions de foi sont, elles, beaucoup plus classiques et traditionnelles. Chacun à sa méthode et son style pour s’exprimer une dernière fois face aux Français, avant le premier tour du scrutin, le 21 avril.
Tous les Français inscrits sur les listes électorales ont pu découvrir, depuis quelques jours, dans leur boîte aux lettres, une enveloppe assez épaisse contenant les professions de foi ainsi que des bulletins de vote portant le nom des seize candidats. Plus de 600 millions de ces professions de foi - une par candidat et par électeur - ont été distribuées, cette semaine, conformément au code électoral. Une dernière chance pour les prétendants à l’Elysée de persuader les électeurs de faire le bon choix.
Réalisée par les candidats eux-mêmes, chaque maquette a été dûment vérifiée par la Commission nationale de contrôle, avant les envois aux électeurs. En effet, cette dernière s’est assurée qu’elle était de taille réglementaire et qu’elle respectait les règles de bienséance. Une fois imprimées par les candidats, les professions de foi ont été déposées à la préfecture et transmises à la poste qui les a ensuite distribuées. Selon le ministère de l’Intérieur, le budget de «propagande» - affiches, bulletins de vote et professions de foi - devrait être nettement supérieur à celui prévu car seize candidats sont en lice au lieu d’une dizaine envisagés. Ce budget devrait atteindre 60 millions d’euros excepté le coût d’envoi qui s’élèverait, lui, à environ 20 millions d’euros. D’autre part, seules les professions de foi sur papier ordinaire, imprimées en noir et blanc seront remboursées aux candidats. Les couleurs et les fantaisies étant à intégrer dans les comptes de campagne de chaque postulant.
Une exception pour l’Alsace et la Moselle
S’agissant de la palette de couleurs, si l’on se penche attentivement sur les seize professions de foi, c’est le bleu qui domine : bleu pâle pour Lionel Jospin, foncé pour Christine Boutin, outremer pour Jean-Pierre Chevènement, ciel pour Bruno Mégret et pervenche pour Jean-Marie Le Pen. Le président-candidat s’est autorisé un simple bandeau bleu et rouge. Jean Saint-Josse a choisi un paysage rural et Christiane Taubira a préféré un fond rouge et orange qui ne passe pas inaperçu. Une vue de bord de mer avec tous les clichés qui vont avec : les mouettes, les rochers, le phare et le ciel bleu pour Corinne Lepage et bien sûr beaucoup de vert pour Noël Mamère, qui se distingue cependant en ayant imprimé sa profession de foi dans un sens différent de celui de ses adversaires. Sur fond blanc, Robert Hue s’est offert une photo couleur avec du rouge brique qui surligne son texte. Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et Daniel Gluckstein ont choisi de faire des économies : professions de foi en noir et blanc et absence de papier glacé.
Concernant l’ego des seize candidats, il n’a pas été oublié. Ils ont tous mis leur photo en une et même en très gros plan pour François Bayrou. Bruno Mégret est le seul à poser avec sa femme alors que Jacques Chirac, Lionel Jospin et Daniel Gluckstein ont opté pour de petites photos. Quant au slogan de campagne, ils ont tous été, ou presque, imprimés sur les professions de foi : «Remettons la France à l’endroit» pour le candidat du Mouvement national républicain (MNR), «Le changement» pour le candidat de l’UDF, «La France en grand, la France ensemble» pour le président sortant et «Présider autrement, une France plus juste» pour le candidat socialiste. Quant au vocabulaire employé, il est sans surprise ! «Françaises, Français» pour Jacques Chirac, «Chères Françaises, chers Français» pour Lionel Jospin ou encore «Madame, Mademoiselle, Monsieur» pour François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement, Daniel Gluckstein et le traditionnel et incontournable «Travailleuses, travailleurs» pour Arlette Laguiller. Plus généralement la présentation est aérée mais convenue et classique. Pour personnaliser leur relation avec les électeurs, les candidats ont quasiment tous inscrits quelques mots de leur main.
Une spécificité, pourtant, qui date de 1918 : sept des seize candidats ont fait imprimer leur profession de foi en allemand en plus de la version française en Alsace et en Moselle. La version dans la langue de Goethe est surtout destinée aux personnes nées avant la Première Guerre mondiale ou celles qui ont appris à lire et à écrire durant la dernière guerre, quand il était interdit de parler français dans l’Alsace et la Moselle annexées au IIIe Reich.
Réalisée par les candidats eux-mêmes, chaque maquette a été dûment vérifiée par la Commission nationale de contrôle, avant les envois aux électeurs. En effet, cette dernière s’est assurée qu’elle était de taille réglementaire et qu’elle respectait les règles de bienséance. Une fois imprimées par les candidats, les professions de foi ont été déposées à la préfecture et transmises à la poste qui les a ensuite distribuées. Selon le ministère de l’Intérieur, le budget de «propagande» - affiches, bulletins de vote et professions de foi - devrait être nettement supérieur à celui prévu car seize candidats sont en lice au lieu d’une dizaine envisagés. Ce budget devrait atteindre 60 millions d’euros excepté le coût d’envoi qui s’élèverait, lui, à environ 20 millions d’euros. D’autre part, seules les professions de foi sur papier ordinaire, imprimées en noir et blanc seront remboursées aux candidats. Les couleurs et les fantaisies étant à intégrer dans les comptes de campagne de chaque postulant.
Une exception pour l’Alsace et la Moselle
S’agissant de la palette de couleurs, si l’on se penche attentivement sur les seize professions de foi, c’est le bleu qui domine : bleu pâle pour Lionel Jospin, foncé pour Christine Boutin, outremer pour Jean-Pierre Chevènement, ciel pour Bruno Mégret et pervenche pour Jean-Marie Le Pen. Le président-candidat s’est autorisé un simple bandeau bleu et rouge. Jean Saint-Josse a choisi un paysage rural et Christiane Taubira a préféré un fond rouge et orange qui ne passe pas inaperçu. Une vue de bord de mer avec tous les clichés qui vont avec : les mouettes, les rochers, le phare et le ciel bleu pour Corinne Lepage et bien sûr beaucoup de vert pour Noël Mamère, qui se distingue cependant en ayant imprimé sa profession de foi dans un sens différent de celui de ses adversaires. Sur fond blanc, Robert Hue s’est offert une photo couleur avec du rouge brique qui surligne son texte. Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et Daniel Gluckstein ont choisi de faire des économies : professions de foi en noir et blanc et absence de papier glacé.
Concernant l’ego des seize candidats, il n’a pas été oublié. Ils ont tous mis leur photo en une et même en très gros plan pour François Bayrou. Bruno Mégret est le seul à poser avec sa femme alors que Jacques Chirac, Lionel Jospin et Daniel Gluckstein ont opté pour de petites photos. Quant au slogan de campagne, ils ont tous été, ou presque, imprimés sur les professions de foi : «Remettons la France à l’endroit» pour le candidat du Mouvement national républicain (MNR), «Le changement» pour le candidat de l’UDF, «La France en grand, la France ensemble» pour le président sortant et «Présider autrement, une France plus juste» pour le candidat socialiste. Quant au vocabulaire employé, il est sans surprise ! «Françaises, Français» pour Jacques Chirac, «Chères Françaises, chers Français» pour Lionel Jospin ou encore «Madame, Mademoiselle, Monsieur» pour François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement, Daniel Gluckstein et le traditionnel et incontournable «Travailleuses, travailleurs» pour Arlette Laguiller. Plus généralement la présentation est aérée mais convenue et classique. Pour personnaliser leur relation avec les électeurs, les candidats ont quasiment tous inscrits quelques mots de leur main.
Une spécificité, pourtant, qui date de 1918 : sept des seize candidats ont fait imprimer leur profession de foi en allemand en plus de la version française en Alsace et en Moselle. La version dans la langue de Goethe est surtout destinée aux personnes nées avant la Première Guerre mondiale ou celles qui ont appris à lire et à écrire durant la dernière guerre, quand il était interdit de parler français dans l’Alsace et la Moselle annexées au IIIe Reich.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 18/04/2002