France: présidentielle 2002
L'appel à la mobilisation et au vote utile
La perspective d’une forte abstention, d’un éparpillement des suffrages et l’indécision d’une partie de l’électorat français rendent le premier tour de scrutin de l’élection présidentielle de dimanche prochain, très ouvert.
Il ne reste plus que quelques heures aux seize candidats engagés dans la course à l’Elysée - la campagne officielle est close ce vendredi soir, minuit - pour mobiliser leur électorat et tenter de convaincre les indécis et les abstentionnistes. Au terme d’une campagne électorale terne et marquée par l’affaissement de Jacques Chirac et de Lionel Jospin dans les sondages, jamais le risque d’abstention n’aura été aussi fort - plus de 30% des Français indiquent qu’ils ne se rendront pas dans les bureaux de vote le 21 avril, alors qu’ils étaient de 21,6% en 1995 et de 18,6% en 1988 - et jamais le désintérêt d’une partie de l’électorat aussi grand : 60% des Français indiquent que la campagne ne leur donne pas envie d’aller voter, selon un récent sondage de la SOFRES pour l’association Civisme et démocratie (CIDEM) et 41% d’entre eux n’ont pas encore choisi pour qui ils allaient voter selon un sondage IPSOS du 15 et 16 avril.
Sur les onze dernières enquêtes d’opinion, la performance du président au premier tour oscille entre 18,5% à 23% et celle du Premier ministre entre 16,5% et 19%. Au second tour, deux des trois derniers sondages donnent Jacques Chirac gagnant avec 51% des suffrages contre 49% pour Lionel Jospin, tandis qu’un troisième les donne à égalité. Des chiffres qui font craindre à certains observateurs un scénario «à l’américaine» avec un écart de voix infime entre les deux finalistes. Indéniablement, la perspective d’une forte abstention associée à une augmentation du vote blanc, la difficulté d’évaluer la façon dont se fera le report de voix au second tour et les marges d’erreur des sondages, rendent tout pronostic extrêmement aléatoire. Seule certitude à ce jour : la grande gagnante au premier comme au second tour sera l’abstention.
Le vote utile très prisé
Dans ce contexte, les appels au «vote utile» se multiplient et se font de plus en plus pressants, aussi bien du côté des partisans de Jacques Chirac que de ceux de Lionel Jospin et même de Jean-Marie Le Pen, et ce dès le premier tour. Le message a été martelé depuis le début de la semaine à droite comme à gauche.
A droite, c’est Nicolas Sarkozy, député-maire de Neuilly-sur-Seine et «Premier ministrable», en cas de victoire de Jacques Chirac, qui a défendu le vote utile : «Pour nous, il est très important de faire le meilleur score possible au premier tour (…) Notre capacité à rassembler au second sera fonction du résultat du premier», a-t-il déclaré en début de semaine. A gauche, Lionel Jospin, a appelé les électeurs, sur RFI, à voter «dès le premier tour pour quelqu’un qui s’intéresse à la suite». L’un de ses porte-parole de campagne, Dominique Strauss-Kahn s’est même fait insistant en déclarant que «ceux qui souhaitent que Lionel Jospin soit élu président de la République doivent le faire dès le premier tour au risque de rendre la dynamique plus difficile au second». Martine Aubry, l’ancienne ministre de l’Emploi et de la Solidarité et également porte-parole du candidat socialiste, a de nouveau lancé, le 18 avril, un appel à voter «efficace» pour Lionel Jospin dès dimanche prochain tout en jugeant «fantaisiste» l’idée qu’il ne puisse pas figurer au second tour. «Ce n’est pas le temps d’envoyer des messages dans des bouteilles à la mer», a-t-elle lancé en direction des électeurs tentés par le vote Laguiller.
Tous ces paramètres - abstention, indécision, multiplication des candidats et atomisation des votes - devraient rendre le scrutin du premier tour très ouvert et les deux finalistes devront non seulement analyser les résultats mais en tenir compte dans leur stratégie pour être vainqueur, au second tour, le 5 mai.
Sur les onze dernières enquêtes d’opinion, la performance du président au premier tour oscille entre 18,5% à 23% et celle du Premier ministre entre 16,5% et 19%. Au second tour, deux des trois derniers sondages donnent Jacques Chirac gagnant avec 51% des suffrages contre 49% pour Lionel Jospin, tandis qu’un troisième les donne à égalité. Des chiffres qui font craindre à certains observateurs un scénario «à l’américaine» avec un écart de voix infime entre les deux finalistes. Indéniablement, la perspective d’une forte abstention associée à une augmentation du vote blanc, la difficulté d’évaluer la façon dont se fera le report de voix au second tour et les marges d’erreur des sondages, rendent tout pronostic extrêmement aléatoire. Seule certitude à ce jour : la grande gagnante au premier comme au second tour sera l’abstention.
Le vote utile très prisé
Dans ce contexte, les appels au «vote utile» se multiplient et se font de plus en plus pressants, aussi bien du côté des partisans de Jacques Chirac que de ceux de Lionel Jospin et même de Jean-Marie Le Pen, et ce dès le premier tour. Le message a été martelé depuis le début de la semaine à droite comme à gauche.
A droite, c’est Nicolas Sarkozy, député-maire de Neuilly-sur-Seine et «Premier ministrable», en cas de victoire de Jacques Chirac, qui a défendu le vote utile : «Pour nous, il est très important de faire le meilleur score possible au premier tour (…) Notre capacité à rassembler au second sera fonction du résultat du premier», a-t-il déclaré en début de semaine. A gauche, Lionel Jospin, a appelé les électeurs, sur RFI, à voter «dès le premier tour pour quelqu’un qui s’intéresse à la suite». L’un de ses porte-parole de campagne, Dominique Strauss-Kahn s’est même fait insistant en déclarant que «ceux qui souhaitent que Lionel Jospin soit élu président de la République doivent le faire dès le premier tour au risque de rendre la dynamique plus difficile au second». Martine Aubry, l’ancienne ministre de l’Emploi et de la Solidarité et également porte-parole du candidat socialiste, a de nouveau lancé, le 18 avril, un appel à voter «efficace» pour Lionel Jospin dès dimanche prochain tout en jugeant «fantaisiste» l’idée qu’il ne puisse pas figurer au second tour. «Ce n’est pas le temps d’envoyer des messages dans des bouteilles à la mer», a-t-elle lancé en direction des électeurs tentés par le vote Laguiller.
Tous ces paramètres - abstention, indécision, multiplication des candidats et atomisation des votes - devraient rendre le scrutin du premier tour très ouvert et les deux finalistes devront non seulement analyser les résultats mais en tenir compte dans leur stratégie pour être vainqueur, au second tour, le 5 mai.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 19/04/2002