Internet et élections
Le vote électronique arrive en France
Après les Etats-Unis, les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie et la Suisse, la France expérimente, pour la première fois, le vote électronique, dans la commune de Mérignac à l’occasion de la prochaine élection présidentielle.
Ce sont les 780 électeurs inscrits dans le bureau de vote test de cette commune de Gironde, qui auront le privilège d’être les pionniers du vote électronique en France les 21 avril et 5 mai prochains. Expérimentation oblige, tous seront cependant obligés de voter parallèlement de manière traditionnelle pour valider effectivement leur choix, le vote électronique ne disposant pas pour l’instant d’un statut légal. La principale caractéristique du projet «e-poll» est d’être un vote en réseau, ce qui constitue une voie médiane entre l’urne électronique et le vote par Internet. Cette solution qui permet de voter en mobilité, consiste à déporter le bureau de vote en partie dans, par exemple, une maison de retraite ou un hôpital, sous contrôle des présidents des bureaux de vote locaux.
La technologie «e-poll» réunit les avantages du vote traditionnel et du vote par Internet, car à terme l’électeur deviendra indépendant de son bureau de vote d’origine, puisqu’il permet de voter depuis n’importe quel bureau de vote en rapatriant son profil d’authentification d’électeur. «Chaque électeur recevra préalablement en mairie une carte à puce mémorisant ses données personnelles (empreinte digitale, bureau de rattachement, identifiant sur les listes électorale, explique Patrick Paniez, responsable du projet au centre de recherche de France Telecom. Pour s’authentifier, il lui suffira en rentrant dans l’isoloir d’introduire sa carte dans l’urne et de poser son doigt sur un lecteur d’empreintes digitales associé, qui comparera les données pré-enregistrées sur la carte. Après cette phase d’authentification, l’électeur pourra alors voter. Il pourra alors suivre sur un écran tactile les consignes simples liées au déroulement du vote. Le système comporte une urne électronique, un serveur chargé du comptage et un réseau sécurisé pour la transmission.»
Plusieurs atouts de taille pour ce projet selon ses promoteurs : réduction de l’absentionnisme et une baisse de coût de revient des élections. Dernier atout et non des moindres, le vote est dépouillé en toute sécurité par traitement informatique comme l’explique Patrick Paniez : «Le bulletin est brassé via deux serveurs distincts, l’un pour authentifier l’électeur, l’autre pour enregistrer et comptabiliser son suffrage. Ce vote garantit à la fois l'authentification du votant et la confidentialité de son choix. L'architecture du système est adaptable à toute contrainte de réseau, fixe à haut débit (ADSL) ou mobile (GPRS).»
Lutter contre l’abstentionnisme
L’objectif du vote électronique n’est pas de remplacer les modalités du vote traditionnel, mais de proposer un moyen supplémentaire de voter. Pour l’heure, la forme la plus simple reste l’informatisation de l’urne, le dépouillement s’effectue via un système informatique. L’autre possibilité est le vote à distance depuis chez soi par Internet, qui offre peu de sécurité. L’horizon du vote électronique, c’est l’Internet, considèrent ceux qui plaident pour une généralisation du système de vote en ligne. Car il se trouve sur le réseau des réseaux de nombreuses personnes qui ne fréquentent pas ou peu les urnes, en particulier la classe d’âge des 18-40 ans.
Contrairement à des pays comme l’Espagne, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne où de nombreux projets sont en train de se matérialiser, aucune concrétisation de vote par Internet en France. De nombreux écueils se trouvent sur la route du vote par Internet. Ils sont essentiellement de deux ordres : techniques et psychologiques. Pour que le vote en ligne tienne ses promesses en matière de participation, il doit être simple et rapide pour l’utilisateur, tout en respectant les principes essentiels de la sécurité et du secret du vote.
Les écueils psychologiques tiennent à ce qui peut être perçu comme une désacralisation du vote. Cette pratique va-t-elle augmenter la participation des citoyens ? Réponse du chercheur Eric Maigret, responsable du projet de recherche européen sur le vote par Internet : «Cette pratique qui a pour objectif de lutter contre l’abstentionnisme, peut produire deux effets. Eloigner certains électeurs ou amener d’autres. Ce sont les pays qui ont une forte tradition de vote par correspondance comme les Etats-Unis ou les pays du Nord qui s’orientent vers une dématérialisation du vote.»
La technologie «e-poll» réunit les avantages du vote traditionnel et du vote par Internet, car à terme l’électeur deviendra indépendant de son bureau de vote d’origine, puisqu’il permet de voter depuis n’importe quel bureau de vote en rapatriant son profil d’authentification d’électeur. «Chaque électeur recevra préalablement en mairie une carte à puce mémorisant ses données personnelles (empreinte digitale, bureau de rattachement, identifiant sur les listes électorale, explique Patrick Paniez, responsable du projet au centre de recherche de France Telecom. Pour s’authentifier, il lui suffira en rentrant dans l’isoloir d’introduire sa carte dans l’urne et de poser son doigt sur un lecteur d’empreintes digitales associé, qui comparera les données pré-enregistrées sur la carte. Après cette phase d’authentification, l’électeur pourra alors voter. Il pourra alors suivre sur un écran tactile les consignes simples liées au déroulement du vote. Le système comporte une urne électronique, un serveur chargé du comptage et un réseau sécurisé pour la transmission.»
Plusieurs atouts de taille pour ce projet selon ses promoteurs : réduction de l’absentionnisme et une baisse de coût de revient des élections. Dernier atout et non des moindres, le vote est dépouillé en toute sécurité par traitement informatique comme l’explique Patrick Paniez : «Le bulletin est brassé via deux serveurs distincts, l’un pour authentifier l’électeur, l’autre pour enregistrer et comptabiliser son suffrage. Ce vote garantit à la fois l'authentification du votant et la confidentialité de son choix. L'architecture du système est adaptable à toute contrainte de réseau, fixe à haut débit (ADSL) ou mobile (GPRS).»
Lutter contre l’abstentionnisme
L’objectif du vote électronique n’est pas de remplacer les modalités du vote traditionnel, mais de proposer un moyen supplémentaire de voter. Pour l’heure, la forme la plus simple reste l’informatisation de l’urne, le dépouillement s’effectue via un système informatique. L’autre possibilité est le vote à distance depuis chez soi par Internet, qui offre peu de sécurité. L’horizon du vote électronique, c’est l’Internet, considèrent ceux qui plaident pour une généralisation du système de vote en ligne. Car il se trouve sur le réseau des réseaux de nombreuses personnes qui ne fréquentent pas ou peu les urnes, en particulier la classe d’âge des 18-40 ans.
Contrairement à des pays comme l’Espagne, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne où de nombreux projets sont en train de se matérialiser, aucune concrétisation de vote par Internet en France. De nombreux écueils se trouvent sur la route du vote par Internet. Ils sont essentiellement de deux ordres : techniques et psychologiques. Pour que le vote en ligne tienne ses promesses en matière de participation, il doit être simple et rapide pour l’utilisateur, tout en respectant les principes essentiels de la sécurité et du secret du vote.
Les écueils psychologiques tiennent à ce qui peut être perçu comme une désacralisation du vote. Cette pratique va-t-elle augmenter la participation des citoyens ? Réponse du chercheur Eric Maigret, responsable du projet de recherche européen sur le vote par Internet : «Cette pratique qui a pour objectif de lutter contre l’abstentionnisme, peut produire deux effets. Eloigner certains électeurs ou amener d’autres. Ce sont les pays qui ont une forte tradition de vote par correspondance comme les Etats-Unis ou les pays du Nord qui s’orientent vers une dématérialisation du vote.»
par Myriam Berber
Article publié le 19/04/2002