Attentats
La nébuleuse al-Qaïda revendique plusieurs attentats
Coïncidence ou pas, al-Qaïda l’organisation terroriste d’Oussama Ben Laden et ses satellites islamistes refont de nouveau parler d’eux au moment où la situation au Proche-Orient ne cesse de se dégrader. L’explosion d’un camion-citerne près de la synagogue de la Ghriba, sur l’île de Djerba, dont les autorités tunisiennes ont finalement admis qu’elle n’était sans doute pas «accidentelle», en est peut-être la meilleure illustration. Et sa revendication par l’Armée islamique de libération des lieux saints est désormais prise très au sérieux.
Cinq jours après l’explosion d’un camion-citerne près de la synagogue de la Ghriba, le quotidien arabe Al Qods Al Arabi publiait dans ses colonnes un communiqué de l’Armée islamique de libération des lieux saints qui revendiquait «une opération suicide en réponse aux crimes israéliens contre le peuple palestinien». Le journal identifiait l’auteur de l’explosion comme étant le «martyr tunisien Nizar Ben Mohamed Nawar» dont il publiait également un testament daté du 5 juillet 2000 dans lequel il appelait ses parents, ses frères et sa sœur à contribuer à «la guerre sainte avec leur âme et leur argent». Le même jour, Al Hayat, un autre quotidien arabe, faisait mention dans son édition électronique de cette même revendication en précisant que le communiqué était parvenu par fax à son correspondant au Pakistan. Le texte, estime-t-il, a été écrit sur «une feuille de papier normalement utilisée par l’organisation égyptienne Al-Jihad». Une organisation qui avait été dirigée par Ayman Al Zawahri, ce médecin égyptien, bras droit d’Oussama Ben Laden et numéro 2 de son réseau al-Qaïda.
Cette revendication de l’Armée islamique de libération des lieux saints a été dans un premier temps écartée par les autorités tunisiennes qui ont estimé que «cette publication tardive du communiqué – cinq jours après l’explosion – et l’impossibilité d’authentifier son origine jetait un doute sur sa crédibilité». Or il s’avère aujourd’hui que le chauffeur du camion-citerne, auteur présumé de l’explosion, serait bien le jeune Tunisien cité par les deux quotidiens arabes. Ce qui semble renforcer l’authenticité de cette revendication. Tunis avait ensuite affirmé qu’il s’agissait d’une personne vivant avec sa famille dans la banlieue de Lyon. L’information est inexacte puisque le jeune Nizar, dont les proches vivent effectivement dans le sud-est de la France, n’a jamais mis les pieds dans l’hexagone et n’est pas connu des services de police locaux. Ce qui tenterait à prouver qu’il n’appartient pas à ces réseaux dormants composés de jeunes issus de l’immigration en Europe. Autre fait troublant cependant, l’interpellation dans la région de Duisbourg, d’un allemand converti à l’islam, et surveillé de près par la police allemande qui le soupçonne d’appartenir au réseau al-Qaida. Cette personne aurait reçu un appel téléphonique de Djerba, deux heures avant l’explosion. Le parquet de Karlsruhe, a dû toutefois ordonner qu’il soit relâché faute «d’indices probants».
Acte isolé ou ordonné par un réseau terroriste ?
Le fait que l’explosion de Djerba soit revendiquée par l’Armée islamique de libération des lieux saints semble indiquer qu’il pourrait s’agir d’un acte ordonné par un réseau terroriste lié à Oussama ben Laden. Cette organisation est en effet le second pilier du Front islamique international contre les juifs et les croisés, dont la principale formation n’est autre que al-Qaïda, le réseau du milliardaire saoudien. L’armée de libération des lieux saints avait notamment revendiqué les attentats anti-américains de Nairobi et Dar Es Salam en 1998. Cette nouvelle revendication intervient en outre à un moment ou la nébuleuse islamique internationale semble vouloir refaire parler d’elle. Ainsi mercredi un groupe inconnu qui s’est présenté comme «les sympathisants d’al-Qaïda» s’est attribué la paternité d’une série d’explosions au Yémen, dont la dernière a provoqué de sérieux dégâts devant le siège de l’aviation civile à Sanaa. Le même jour, la télévision saoudienne MBC, qui émet depuis Londres, a diffusé une vidéo, apparemment enregistrée en décembre, dans laquelle Souleiman Abou Ghaïth, le porte-parole d’al-Qaïda, revendique ouvertement et pour la première fois les attentats du 11 septembre.
Cette revendication de l’Armée islamique de libération des lieux saints a été dans un premier temps écartée par les autorités tunisiennes qui ont estimé que «cette publication tardive du communiqué – cinq jours après l’explosion – et l’impossibilité d’authentifier son origine jetait un doute sur sa crédibilité». Or il s’avère aujourd’hui que le chauffeur du camion-citerne, auteur présumé de l’explosion, serait bien le jeune Tunisien cité par les deux quotidiens arabes. Ce qui semble renforcer l’authenticité de cette revendication. Tunis avait ensuite affirmé qu’il s’agissait d’une personne vivant avec sa famille dans la banlieue de Lyon. L’information est inexacte puisque le jeune Nizar, dont les proches vivent effectivement dans le sud-est de la France, n’a jamais mis les pieds dans l’hexagone et n’est pas connu des services de police locaux. Ce qui tenterait à prouver qu’il n’appartient pas à ces réseaux dormants composés de jeunes issus de l’immigration en Europe. Autre fait troublant cependant, l’interpellation dans la région de Duisbourg, d’un allemand converti à l’islam, et surveillé de près par la police allemande qui le soupçonne d’appartenir au réseau al-Qaida. Cette personne aurait reçu un appel téléphonique de Djerba, deux heures avant l’explosion. Le parquet de Karlsruhe, a dû toutefois ordonner qu’il soit relâché faute «d’indices probants».
Acte isolé ou ordonné par un réseau terroriste ?
Le fait que l’explosion de Djerba soit revendiquée par l’Armée islamique de libération des lieux saints semble indiquer qu’il pourrait s’agir d’un acte ordonné par un réseau terroriste lié à Oussama ben Laden. Cette organisation est en effet le second pilier du Front islamique international contre les juifs et les croisés, dont la principale formation n’est autre que al-Qaïda, le réseau du milliardaire saoudien. L’armée de libération des lieux saints avait notamment revendiqué les attentats anti-américains de Nairobi et Dar Es Salam en 1998. Cette nouvelle revendication intervient en outre à un moment ou la nébuleuse islamique internationale semble vouloir refaire parler d’elle. Ainsi mercredi un groupe inconnu qui s’est présenté comme «les sympathisants d’al-Qaïda» s’est attribué la paternité d’une série d’explosions au Yémen, dont la dernière a provoqué de sérieux dégâts devant le siège de l’aviation civile à Sanaa. Le même jour, la télévision saoudienne MBC, qui émet depuis Londres, a diffusé une vidéo, apparemment enregistrée en décembre, dans laquelle Souleiman Abou Ghaïth, le porte-parole d’al-Qaïda, revendique ouvertement et pour la première fois les attentats du 11 septembre.
par Mounia Daoudi
Article publié le 18/04/2002