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France: présidentielle 2002

La gauche en marche vers les législatives

La gauche a revendiqué sa part de la victoire de Jacques Chirac en faveur duquel elle avait appelé à voter pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen. Mais l’affrontement avec la droite a vite repris le dessus avec les législatives qui se profilent dans un peu plus d’un mois ( les 9 et 16 juin prochains ).
La gauche, bien que très affaiblie avec la perte de son chef naturel, Lionel Jospin, démissionnaire après cinq ans d’exercice du pouvoir, s’estime redevable de cette victoire. Le Premier ministre socialiste, qui pensait gagner la présidentielle, a été contraint de dire adieu à la politique, le 21 avril au soir, et présentera sa démission à Jacques Chirac, le 6 mai. Déboussolée, la gauche s’est néanmoins mobilisée entre les deux tours et, malgré ses réticences envers un homme dont le nom a été cité dans diverses affaires de corruption, avait appelé à voter Chirac. Des organisations de gauche avaient même recommandé aux électeurs, pour signifier leur dégoût, de voter en se bouchant le nez avec une pince à linge et en mettant des gants en caoutchouc.

A gauche, tous étaient d’accord pour relativiser l’écrasante victoire de Jacques Chirac. Le président sortant a été réélu «non sur un programme comme en 1995 mais sur un mandat simple : faire pleinement vivre notre démocratie», a affirmé François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste. «Ce n’est pas la victoire de Chirac mais celle des Français», a renchéri le Vert, Noël Mamère. Jacques Chirac «ne peut se prévaloir d’un vote en faveur de sa personne ni de la politique qu’il se propose de conduire», a pour sa part, estimé Robert Hue, le président du Parti communiste.

Jean-Pierre Chevènement «prêt à discuter»

La gauche peut donc estimer son contrat rempli et se consacrer désormais aux prochaines échéances électorales : les législatives de juin prochain. En outre, la gauche, qui ne songe qu’à la revanche, souhaite tirer maintenant les bénéfices de sa mobilisation et de sa participation au triomphe de Jacques Chirac. Les principales personnalités ont lancé immédiatement des appels au rassemblement, conscientes que leur camp risque dans de nombreux cas d’être éliminé du second tour en l’absence d’union dès le premier.

Le ministre socialiste sortant de l’Economie, Laurent Fabius, a estimé que maintenant «la gauche a toutes ses chances», à condition qu’elle sache s’unir, «écouter» et «être mieux à gauche, c’est-à-dire avoir un message économique fondé sur le travail, un message social, territorial fondé sur l’intérêt général». «La gauche sera au rendez-vous», a promis François Hollande qui conduira son parti à la bataille. Conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend, il a même appelé au «rassemblement», «condition du succès» d’une gauche «unie» et non «plurielle». Les négociations entre le Parti socialiste, les Verts, le Parti communiste français, et le Parti radical de gauche en vue de candidatures d’union et de rassemblement doivent se poursuivre le 6 mai. De son côté, Jean-Pierre Chevènement s'est déclaré «prêt à discuter avec le Parti socialiste et ses alliés pour trouver une formule d'accord».

L’autre enjeu pour la gauche est maintenant de présenter un programme alternatif à celui de la droite. Le numéro un du PS a d’ores et déjà identifié ses priorités : «le pouvoir d’achat, les services publics, le respect des règles républicaines (…) et la maîtrise de la mondialisation».




par Clarisse  Vernhes

Article publié le 05/05/2002