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France: présidentielle 2002

Jacques Chirac inaugure le quinquennat

Jacques Chirac, le président sortant a été de nouveau élu président de la République avec près de 82% des suffrages contre 18% à Jean-Marie Le Pen. Quarante et un millions d'électeurs ont arbitré, ce 5 mai, date du second tour de l'élection présidentielle, le duel Chirac-Le Pen, transformé en «référendum pour la République».
Après le choc du premier tour (21 avril) et de deux semaines de mobilisation citoyenne, républicaine et démocratique, quatre électeurs sur cinq ont réélu, ce 5 mai, Jacques Chirac. Nettement en hausse par rapport au premier tour, la participation a atteint 80%, témoignant ainsi d’une implication des Français dans la politique dans une France meurtrie, il y a quelques jours encore, par la montée de l’extrémisme. L’éviction de Lionel Jospin (Parti socialiste) et l’irruption au second tour de Jean-Marie Le Pen (Front national) a provoqué un choc d’une rare ampleur mais a surtout modifié l’échiquier politique.

Jacques Chirac, qui a bénéficié du soutien de la droite classique, de l’ensemble de la gauche et de la société civile, a donc été élu pour la seconde fois avec près de 82% des suffrages. En 1995, il avait remporté l’Elysée avec 52,6% des voix contre 47,4% pour Lionel Jospin. L’avenir politique de la France est maintenant suspendu aux élections législatives des 9 et 16 juin prochain. Jacques Chirac doit sa victoire de ce dimanche à la gauche, réveillée par le séisme du 21 avril. Alors que ses 19,88% du premier tour représentent le plus petit score jamais obtenu pour un président sortant, il est devenu, ce dimanche, le président le mieux élu de la Ve République. Conscient d’être passé une nouvelle fois tout près de la défaite, Jacques Chirac a mené entre les deux tours, une campagne de rassemblement dans la plus pure tradition gaulliste.

Jacques Chirac à la République

Jacques Chirac, lors de son allocution télévisée, peu après l'annonce de sa victoire, s’est gardé de tout triomphalisme et a salué le «choix fondateur» des Français qui l'ont plébiscité et a affirmé qu'il allait nommer dans les prochains jours un «gouvernement de mission» avec pour priorité la lutte contre l'insécurité. Il a promis d'exercer son mandat de cinq ans dans un «esprit d'ouverture et de concorde, avec comme exigences l'unité de la République, la cohésion de la Nation et le respect de l'autorité de l'Etat». Le président a également salué les Français qui sont allés lors du vote «au-delà même des préférences personnelles et politiques». Il a reconnu que les votes qui s’étaient portés sur son nom étaient le résultat de «décisions prises en conscience au-delà des clivages traditionnels».

Le président a ensuite quitté son QG de campagne pour rejoindre, avec son épouse Bernadette, la Place de la République où quelque quatre mille personnes s’étaient rassemblées pour saluer sa victoire. Sous la pluie et les clameurs de ses partisans, le président s’est adressé à la foule. Avec des accents gaulliens, Jacques Chirac a appelé à ne pas laisser «retomber le souffle» de ce second tour et s’est engagé «à mettre la France en mouvement». «J’ai entendu et j’ai compris ce que les Français ont dit», a-t-il poursuivi, reprenant les éléments de son discours de campagne avant de conclure : «Dans les semaines, les mois, les années qui viennent, j’aurai besoin de vous pour conduire la République et défendre ses valeurs. Je compte sur vous». La question est désormais de savoir si le triomphe de Jacques Chirac lui permettra de réunir une majorité présidentielle à l’issue du scrutin législatif, le 16 juin prochain.




par Clarisse  Vernhes

Article publié le 05/05/2002