Proche-Orient
Sharon : objectif Arafat
L’attentat à la voiture piégée contre un bus, qui a fait dix-sept morts mercredi dans le nord d’Israël, intervient une fois de plus à la veille d’une visite d’Ariel Sharon aux Etats-Unis. Il conforte le Premier ministre israélien dans sa politique qui consiste à mettre coûte que coûte hors-jeu son ennemi de toujours Yasser Arafat et banalise les représailles israéliennes dans les territoires autonomes à un moment la communauté internationale peine à organiser une conférence internationale prévue initialement au début de l’été.
C’est dans une posture qu’il juge favorable, qu’Ariel Sharon effectuera à partir de samedi son voyage aux Etats-Unis. Le Premier ministre israélien, qui fait de l’arrêt du terrorisme et de la réforme des institutions de l’Autorité palestinienne les conditions sine qua non de la reprise éventuelle des pourparlers de paix, pourra en effet justifier, après l’attentat de Meggido, son refus de se laisser entraîner dans un processus qu’il a toujours refusé parce qu’il le contraindrait à trop s’engager.
Immédiatement après cet attentat, qui a pourtant été revendiqué par le Jihad islamique, les autorités israéliennes ont mis en cause l’Autorité palestinienne. De plus en plus de voix s’élèvent d’ailleurs en Israël pour réclamer la déportation pure et simple du président Arafat hors des territoires palestiniens. Ariel Sharon devrait donc de nouveau plaider auprès du président George Bush pour que le vieux leader soit définitivement mis hors-jeu étant donné que son maintien au pouvoir rend impossible tout arrêt des violences.
Yasser Arafat, qui a ordonné dès mercredi l’arrestation des membres du Jihad islamique qui ont planifié l’attentat de Meggido, a vivement dénoncé les critiques d’Israël qui, dit-il, «a détruit une grande partie des services de sécurité» palestiniens. Dans une interview au quotidien espagnol ABC, le chef de l’Autorité palestinienne affirme en effet que «tout est mis en œuvre pour mettre fin aux attaques contre des civils israéliens». «Mais comment veut-on que nous puissions agir de façon efficace lorsque nous sommes soumis à un état de siège et à une agression militaire permanente et brutale ?», s’insurge-t-il.
Banalisation des représailles israéliennes
Pour la deuxième fois en un peu plus d’un mois, Yasser Arafat s’est retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi assiégé dans son QG de Ramallah. Mais alors qu’en mars dernier l’occupation par l’armée israélienne de la Mouqataa avait soulevé une vague de violentes protestations sur la scène internationale, cette nouvelle opération n’a provoqué aucune réaction. Il est vrai que cette réoccupation du QG de Ramallah n’a duré que quelques heures. Mais c’est aussi la première fois que l’armée israélienne s’en est directement pris à l’aile privée de la Mouqataa où vit le président Arafat. Même si Israël affirme que l’opération lancée ne visait pas à porter atteinte physiquement au leader palestinien, les tirs n’ont en effet épargné ni sa chambre à coucher ni sa salle de bain.
L’opération Rempart, qui était pourtant destinée à détruire «les infrastructures terroristes palestiniennes», n’a par ailleurs pas permis de mettre fin aux attentats anti-israéliens. Elle a toutefois réussi à banaliser les incursions de l’armée israélienne dans les territoires. Tsahal intervient désormais durablement dans les principales agglomérations palestiniennes et dans l’indifférence générale. Une indifférence qui renforce le Premier ministre israélien Ariel Sharon et lui permet de poursuivre sa politique de destruction systématique des infrastructures palestiniennes.
Immédiatement après cet attentat, qui a pourtant été revendiqué par le Jihad islamique, les autorités israéliennes ont mis en cause l’Autorité palestinienne. De plus en plus de voix s’élèvent d’ailleurs en Israël pour réclamer la déportation pure et simple du président Arafat hors des territoires palestiniens. Ariel Sharon devrait donc de nouveau plaider auprès du président George Bush pour que le vieux leader soit définitivement mis hors-jeu étant donné que son maintien au pouvoir rend impossible tout arrêt des violences.
Yasser Arafat, qui a ordonné dès mercredi l’arrestation des membres du Jihad islamique qui ont planifié l’attentat de Meggido, a vivement dénoncé les critiques d’Israël qui, dit-il, «a détruit une grande partie des services de sécurité» palestiniens. Dans une interview au quotidien espagnol ABC, le chef de l’Autorité palestinienne affirme en effet que «tout est mis en œuvre pour mettre fin aux attaques contre des civils israéliens». «Mais comment veut-on que nous puissions agir de façon efficace lorsque nous sommes soumis à un état de siège et à une agression militaire permanente et brutale ?», s’insurge-t-il.
Banalisation des représailles israéliennes
Pour la deuxième fois en un peu plus d’un mois, Yasser Arafat s’est retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi assiégé dans son QG de Ramallah. Mais alors qu’en mars dernier l’occupation par l’armée israélienne de la Mouqataa avait soulevé une vague de violentes protestations sur la scène internationale, cette nouvelle opération n’a provoqué aucune réaction. Il est vrai que cette réoccupation du QG de Ramallah n’a duré que quelques heures. Mais c’est aussi la première fois que l’armée israélienne s’en est directement pris à l’aile privée de la Mouqataa où vit le président Arafat. Même si Israël affirme que l’opération lancée ne visait pas à porter atteinte physiquement au leader palestinien, les tirs n’ont en effet épargné ni sa chambre à coucher ni sa salle de bain.
L’opération Rempart, qui était pourtant destinée à détruire «les infrastructures terroristes palestiniennes», n’a par ailleurs pas permis de mettre fin aux attentats anti-israéliens. Elle a toutefois réussi à banaliser les incursions de l’armée israélienne dans les territoires. Tsahal intervient désormais durablement dans les principales agglomérations palestiniennes et dans l’indifférence générale. Une indifférence qui renforce le Premier ministre israélien Ariel Sharon et lui permet de poursuivre sa politique de destruction systématique des infrastructures palestiniennes.
par Mounia Daoudi
Article publié le 06/06/2002