Proche-Orient
La nouvelle frontière d'Israël
Alors que le président Bush doit présenter dans les prochains jours ses idées pour la résolution du conflit israélo-palestinienne, le gouvernement d'Ariel Sharon vient de lancer la construction d'un mur de sécurité séparant Israël et la Cisjordanie. Un fait accompli immédiatement dénoncé par les Palestiniens.
De notre envoyé spécial à Ramallah
«La menace terroriste qui plane sur Israël nous oblige a ériger un obstacle continu pour stopper les infiltrations de terroristes dans notre territoire». Pour Benyamin Ben Eliezer, le ministre israélien de la Défense, il s'agit là «d'une clôture défensive qui ne constitue pas une frontière entre des États souverains». La première phase de cette séparation physique entre le territoire israélien et la Cisjordanie qui court le long de la «ligne verte» sur un tronçon de 120 km devrait coûter entre 80 et 120 millions de dollars. Équipée de matériel de surveillance et de clôtures électriques, elle vise a empêcher l'infiltration de kamikazes palestiniens, dont la plupart viennent des villes de Jénine, Kalkiliya et Toulkarem, les plus proches géographiquement d'Israël.
Les Palestiniens ont immédiatement condamne l'érection de ce mur qu'ils considèrent comme un nouveau fait accompli de la part du gouvernement israélien. Dans son éditorial, le journal Al-Qods, estime qu'Israël «commet une grave erreur s'il pense que cette barrière lui assurera la sécurité». Et le journal de rappeler, l'expérience de la «zone de sécurité» au Liban-Sud qui n'a jamais dissuadé les commandos du Hezbollah de mener ses opérations de guérilla. «Au XXIe siècle, poursuit le journal, experts et observateurs sont tous d'accord pour dire que le meilleur moyen d'assurer la sécurité reste des relations pacifiques entre peuples».
Pour Mahmoud Labadi, directeur général du Conseil législatif palestinien, «ce mur constitue une nouvelle preuve de la volonté d'isolement des Israéliens, prisonniers d'une mentalité de ghetto. Ces travaux ne favoriseront pas la construction de la paix et de la coexistence entre les deux peuples. En fait, Ariel Sharon cherche a gagner du temps pour éluder la réalité du fait palestinien».
Sans illusions
Pour les Palestiniens, ce mur consacre la vision exclusivement sécuritaire d'Ariel Sharon qui, selon eux, cherchent à procéder a des annexions rampantes de terres palestiniennes, qui préfigureront les futures frontières entre israéliens et palestiniens. Ce rempart n'épousera pas précisément la «ligne verte», mais débordera en territoire palestiniens suivant des préoccupations topographiques et sécuritaires. Les habitants de Oum Al-Fahm, une localité arabe israélienne située en face de Jénine, ont d'ailleurs dénoncé la confiscation de terrains communaux et privés pour construire ce mur.
En attendant, les Palestiniens ne se font guère d'illusion sur la prochaine déclaration publique de George Bush dans laquelle le président américain doit présenter ses idées pour résoudre le conflit. Le secrétaire d'État, Colin Powell, dans une récente interview au journal pan-arabe Al Hayat, a fait savoir que le président était favorable a un «État palestinien temporaire» sur une partie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. «Cette idée d'État temporaire ne servira qu'a prolonger l'état de guerre et de violence des deux côtés», affirme Mahmoud Labadi qui ne cache son pessimisme devant l'initiative américaine. D'autant plus que la rue palestinienne ne cesse de se radicaliser, affirme un expatrié occidental vivant a Ramallah. «Jamais les attentats-suicides n'ont été aussi populaires chez les Palestiniens, surtout depuis les récentes occupations de la ville». Déboussolée et désespérée, la population oscille entre indifférence et soif de vengeance que les check-points militaires israéliens ne font qu'amplifier. De leurs cotes, les islamistes ne font pas mystère de leur intention de poursuivre leurs opérations.
Balayant l'idée d'un État temporaire, Abdel Azziz Al-Rantissi, l'un des leaders du Hamas à Gaza, explique que «cet État ne pourra naître des décisions américaines et israéliennes mais sera le résultat de la résistance du peuple palestinien». Dans tous les cas, Ariel Sharon vient lui de trancher le débat en déclarent que «les conditions n'étaient pas mûres pour la création d'un État palestinien, intérimaire ou autre».
«La menace terroriste qui plane sur Israël nous oblige a ériger un obstacle continu pour stopper les infiltrations de terroristes dans notre territoire». Pour Benyamin Ben Eliezer, le ministre israélien de la Défense, il s'agit là «d'une clôture défensive qui ne constitue pas une frontière entre des États souverains». La première phase de cette séparation physique entre le territoire israélien et la Cisjordanie qui court le long de la «ligne verte» sur un tronçon de 120 km devrait coûter entre 80 et 120 millions de dollars. Équipée de matériel de surveillance et de clôtures électriques, elle vise a empêcher l'infiltration de kamikazes palestiniens, dont la plupart viennent des villes de Jénine, Kalkiliya et Toulkarem, les plus proches géographiquement d'Israël.
Les Palestiniens ont immédiatement condamne l'érection de ce mur qu'ils considèrent comme un nouveau fait accompli de la part du gouvernement israélien. Dans son éditorial, le journal Al-Qods, estime qu'Israël «commet une grave erreur s'il pense que cette barrière lui assurera la sécurité». Et le journal de rappeler, l'expérience de la «zone de sécurité» au Liban-Sud qui n'a jamais dissuadé les commandos du Hezbollah de mener ses opérations de guérilla. «Au XXIe siècle, poursuit le journal, experts et observateurs sont tous d'accord pour dire que le meilleur moyen d'assurer la sécurité reste des relations pacifiques entre peuples».
Pour Mahmoud Labadi, directeur général du Conseil législatif palestinien, «ce mur constitue une nouvelle preuve de la volonté d'isolement des Israéliens, prisonniers d'une mentalité de ghetto. Ces travaux ne favoriseront pas la construction de la paix et de la coexistence entre les deux peuples. En fait, Ariel Sharon cherche a gagner du temps pour éluder la réalité du fait palestinien».
Sans illusions
Pour les Palestiniens, ce mur consacre la vision exclusivement sécuritaire d'Ariel Sharon qui, selon eux, cherchent à procéder a des annexions rampantes de terres palestiniennes, qui préfigureront les futures frontières entre israéliens et palestiniens. Ce rempart n'épousera pas précisément la «ligne verte», mais débordera en territoire palestiniens suivant des préoccupations topographiques et sécuritaires. Les habitants de Oum Al-Fahm, une localité arabe israélienne située en face de Jénine, ont d'ailleurs dénoncé la confiscation de terrains communaux et privés pour construire ce mur.
En attendant, les Palestiniens ne se font guère d'illusion sur la prochaine déclaration publique de George Bush dans laquelle le président américain doit présenter ses idées pour résoudre le conflit. Le secrétaire d'État, Colin Powell, dans une récente interview au journal pan-arabe Al Hayat, a fait savoir que le président était favorable a un «État palestinien temporaire» sur une partie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. «Cette idée d'État temporaire ne servira qu'a prolonger l'état de guerre et de violence des deux côtés», affirme Mahmoud Labadi qui ne cache son pessimisme devant l'initiative américaine. D'autant plus que la rue palestinienne ne cesse de se radicaliser, affirme un expatrié occidental vivant a Ramallah. «Jamais les attentats-suicides n'ont été aussi populaires chez les Palestiniens, surtout depuis les récentes occupations de la ville». Déboussolée et désespérée, la population oscille entre indifférence et soif de vengeance que les check-points militaires israéliens ne font qu'amplifier. De leurs cotes, les islamistes ne font pas mystère de leur intention de poursuivre leurs opérations.
Balayant l'idée d'un État temporaire, Abdel Azziz Al-Rantissi, l'un des leaders du Hamas à Gaza, explique que «cet État ne pourra naître des décisions américaines et israéliennes mais sera le résultat de la résistance du peuple palestinien». Dans tous les cas, Ariel Sharon vient lui de trancher le débat en déclarent que «les conditions n'étaient pas mûres pour la création d'un État palestinien, intérimaire ou autre».
par Christian Chesnot
Article publié le 17/06/2002