Union européenne
La France conditionne son retour à l’équilibre budgétaire
A la satisfaction de ses partenaires européens, la France a promis son retour à l’équilibre budgétaire en 2004, mais seulement si la croissance économique atteint 3% en 2003. Ce qui est peu probable. Cette porte de sortie offerte à la France pourrait bien donner des idées à d’autres.
Avant l’ouverture du sommet européen de Séville qui marque la fin de la présidence espagnole de l’UE, les ministres des Finances tenaient à désamorcer la crise possible et parvenir à un accord sur le retour de la France à l’équilibre budgétaire, dans les délais promis. Or, la réélection de Jacques Chirac à la présidence de la République, le 5 mai dernier, et les engagements électoraux pris pendant la campagne ont quelque peu changé la donne. Baisse d’impôts et perspectives de dépenses supplémentaires tirent plutôt dans le sens d’un creusement des déficits, dans une conjoncture de croissance faible. On s’attend à un déficit de l’ordre de 2,5% du produit intérieur brut en 2002.
Du côté français, on remettait en question, ces dernières semaines, l’engagement formel pris en mars dernier au sommet de Barcelone par Jacques Chirac et Lionel Jospin, alors Premier ministre, de ramener le déficit des finances publiques à zéro dès 2004, conformément au pacte de stabilité et de croissance qui lie, depuis 1997, les 15 membres de l’Union européenne. Cette tiédeur subite des autorités françaises était très critiquée de ses partenaires européens.
Une nuance de taille
Le compromis intervenu à l’arraché quelques heures avant l’ouverture du sommet ménage donc la chèvre et le chou. D’un côté, la France confirme sa volonté de réduire son déficit budgétaire à un niveau «proche» de l’équilibre en 2004, date prévue. Les autres membres ont fait mine de ne pas voir la différence entre un déficit à zéro et un déficit proche de zéro. Mais, surtout, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances Francis Mer a apporté une nuance de taille : la réalisation de cet objectif n’est possible que si le taux de croissance atteint 3% en 2003.
Sachant que la reprise aux Etats-unis n’est pas à la hauteur des espérances et que la croissance en Europe s’en ressent l’objectif paraît bien difficile. Pour cette année, la France table sur une croissance de 1,5% environ, ce qui paraît déjà optimiste à certains conjoncturistes. Il s’agirait donc de doubler ce taux en 2003. Certes, les prévisions publiées en avril dernier par le Fonds monétaire international dans son rapport semestriel créditent la France d’une croissance de 3% en 2003. Mais, là encore, des experts financiers doutent que ce soit réaliste.
La France n’aurait donc pas pris un grand risque et surtout gagné du temps tout en ménageant ses partenaires ? Quoiqu’il en soit la pirouette semble bien avoir donné des idées à d’autres Européens. L’Allemagne, épinglée en février dernier pour dérapage budgétaire par la Commission européenne, a immédiatement réagi. Le ministre allemand des Finances Hans Eichel a rappelé que les engagements pris, au début de cette année par son gouvernement de revenir à l’équilibre des finances publiques en 2004 était également conditionné à une croissance de 2,5% en 2003 et 2004.
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Le rendez-vous de la rédaction
Envoyée spéciale de RFI à Séville, Valérie Lainé au micro de Philippe Cergel
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Une nuance de taille
Le compromis intervenu à l’arraché quelques heures avant l’ouverture du sommet ménage donc la chèvre et le chou. D’un côté, la France confirme sa volonté de réduire son déficit budgétaire à un niveau «proche» de l’équilibre en 2004, date prévue. Les autres membres ont fait mine de ne pas voir la différence entre un déficit à zéro et un déficit proche de zéro. Mais, surtout, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances Francis Mer a apporté une nuance de taille : la réalisation de cet objectif n’est possible que si le taux de croissance atteint 3% en 2003.
Sachant que la reprise aux Etats-unis n’est pas à la hauteur des espérances et que la croissance en Europe s’en ressent l’objectif paraît bien difficile. Pour cette année, la France table sur une croissance de 1,5% environ, ce qui paraît déjà optimiste à certains conjoncturistes. Il s’agirait donc de doubler ce taux en 2003. Certes, les prévisions publiées en avril dernier par le Fonds monétaire international dans son rapport semestriel créditent la France d’une croissance de 3% en 2003. Mais, là encore, des experts financiers doutent que ce soit réaliste.
La France n’aurait donc pas pris un grand risque et surtout gagné du temps tout en ménageant ses partenaires ? Quoiqu’il en soit la pirouette semble bien avoir donné des idées à d’autres Européens. L’Allemagne, épinglée en février dernier pour dérapage budgétaire par la Commission européenne, a immédiatement réagi. Le ministre allemand des Finances Hans Eichel a rappelé que les engagements pris, au début de cette année par son gouvernement de revenir à l’équilibre des finances publiques en 2004 était également conditionné à une croissance de 2,5% en 2003 et 2004.
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Envoyée spéciale de RFI à Séville, Valérie Lainé au micro de Philippe Cergel
par Francine Quentin
Article publié le 21/06/2002