Union européenne
L’UE durcit sa politique
Les ministres de l'Intérieur des pays de l'Union européenne, réunis jeudi à Luxembourg, ont adopté un plan de lutte contre l’immigration illégale qui doit être étudié lors du sommet de Séville (21, 22 juin). Certains pays veulent notamment lier les aides accordées au pays en développement à leurs efforts en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
L'immigration est actuellement «le» sujet sensible au sein des pays de l'Union européenne. Dans un contexte politique marqué par la percée des partis d'extrême droite, comme en France lors des dernières élections présidentielles, au Danemark, aux Pays-Bas ou en Italie, les gouvernements ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Dans plusieurs Etats, les politiques d’immigration ont été durcies. Au Danemark, par exemple. Dans ce pays qui doit prendre la présidence de l’UE le 1er juillet 2002, une loi qui restreint les possibilités de regroupement familial, rend plus difficile l’obtention de la nationalité danoise et réglemente plus sévèrement le droit d’asile, a été adoptée au mois de mai. A Luxembourg, les ministres de l’Intérieur européens ont donc envisagé les moyens à mettre en œuvre pour prendre en compte les préoccupations des électeurs et ont adopté un plan pour améliorer «la gestion commune des frontières».
Plusieurs mesures ont ainsi été proposées par le ministre espagnol dont le pays assure, pour le moment, la présidence de l’UE et ont fait l’objet «d’un large consensus». Dans un délai d’un an, les pays volontaires pourraient ainsi se regrouper pour mener des «initiatives pilotes» privilégiant des «coopérations intergouvernementales». La mise en œuvre d’un réseau d’information sur les faux documents, des programmes de formation des gardes-frontières ou des échanges de fonctionnaires entre postes frontaliers sont, par exemple, envisagés. L’ensemble des actions proposées devraient faire l’objet d’un «suivi» réalisé dans le cadre «d’une instance commune» au sein de laquelle se réuniraient les responsables des frontières de chaque pays.
Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur, a d’ores et déjà annoncé que la France était candidate à la coordination d’un «centre spécialisé dans la lutte contre les filières criminelles» et à la mise en œuvre «d’opérations communes d’éloignement» pour ramener les immigrés clandestins dans leurs pays d’origine. L’Italie a, quant à elle, proposé de superviser les actions conjointes dans les aéroports.
L’Europe-forteresse
Un certain nombre de pays, notamment nordiques, qui veulent garder leur souveraineté au niveau de la surveillance des frontières, ont par contre manifesté des réticences concernant la proposition de mettre en place un «corps européen de garde-frontières». Les nuances apportées dans le plan qui stipule qu’il pourrait s’agir «d’appuyer les services nationaux sans toutefois les remplacer» et de procéder «par étapes», n’ont pas permis pour le moment d’obtenir l’adhésion de tous les membres de l’Union européenne à la création de cette structure.
Des dissensions sont aussi apparues concernant une autre proposition, celle qui envisage de lier l’octroi des aides aux pays en développement à leur coopération avec l’UE en matière de lutte contre l’immigration illégale. Certains Etats, partisans d’une ligne dure (Espagne, Danemark, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne) sont favorables à la mise en place de sanctions contre les pays qui ne collaboreraient pas suffisamment et ne répondraient pas aux «exigences» définies par l’UE pour limiter l’afflux de clandestins (environ 500 000 par an). D’autres pays comme la France ou la Suède sont réticents face à l’adoption de mesures de ce type. Nicolas Sarkozy a ainsi estimé qu’on «ne peut pas uniquement envoyer comme message que les riches menacent les pauvres de sanctions» et qu’on ne peut pas «sanctionner les pays en développement parce que des malheureux veulent venir chez nous».
Plusieurs mesures ont ainsi été proposées par le ministre espagnol dont le pays assure, pour le moment, la présidence de l’UE et ont fait l’objet «d’un large consensus». Dans un délai d’un an, les pays volontaires pourraient ainsi se regrouper pour mener des «initiatives pilotes» privilégiant des «coopérations intergouvernementales». La mise en œuvre d’un réseau d’information sur les faux documents, des programmes de formation des gardes-frontières ou des échanges de fonctionnaires entre postes frontaliers sont, par exemple, envisagés. L’ensemble des actions proposées devraient faire l’objet d’un «suivi» réalisé dans le cadre «d’une instance commune» au sein de laquelle se réuniraient les responsables des frontières de chaque pays.
Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur, a d’ores et déjà annoncé que la France était candidate à la coordination d’un «centre spécialisé dans la lutte contre les filières criminelles» et à la mise en œuvre «d’opérations communes d’éloignement» pour ramener les immigrés clandestins dans leurs pays d’origine. L’Italie a, quant à elle, proposé de superviser les actions conjointes dans les aéroports.
L’Europe-forteresse
Un certain nombre de pays, notamment nordiques, qui veulent garder leur souveraineté au niveau de la surveillance des frontières, ont par contre manifesté des réticences concernant la proposition de mettre en place un «corps européen de garde-frontières». Les nuances apportées dans le plan qui stipule qu’il pourrait s’agir «d’appuyer les services nationaux sans toutefois les remplacer» et de procéder «par étapes», n’ont pas permis pour le moment d’obtenir l’adhésion de tous les membres de l’Union européenne à la création de cette structure.
Des dissensions sont aussi apparues concernant une autre proposition, celle qui envisage de lier l’octroi des aides aux pays en développement à leur coopération avec l’UE en matière de lutte contre l’immigration illégale. Certains Etats, partisans d’une ligne dure (Espagne, Danemark, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne) sont favorables à la mise en place de sanctions contre les pays qui ne collaboreraient pas suffisamment et ne répondraient pas aux «exigences» définies par l’UE pour limiter l’afflux de clandestins (environ 500 000 par an). D’autres pays comme la France ou la Suède sont réticents face à l’adoption de mesures de ce type. Nicolas Sarkozy a ainsi estimé qu’on «ne peut pas uniquement envoyer comme message que les riches menacent les pauvres de sanctions» et qu’on ne peut pas «sanctionner les pays en développement parce que des malheureux veulent venir chez nous».
par Valérie Gas
Article publié le 14/06/2002