Espagne
Accord sur l'îlot Persil/Leïla
Washington a annoncé, samedi soir, la conclusion d'un accord entre l'Espagne et le Maroc concernant le différend qui les opposait à propos de l’îlot Persil/Leïla. Madrid puis Rabat ont ensuite confirmé qu’un terrain d’entente avait été trouvé grâce à la médiation américaine et que les ministres des Affaires étrangères des deux pays devaient se rencontrer dès lundi.
Après neuf jours de crise entre l’Espagne et le Maroc, la tension est redescendue. Les militaires espagnols qui avaient pris position sur l’îlot Persil/Leïla après en avoir délogé la douzaine de gendarmes marocains qui s’y trouvaient, ont quitté ce petit territoire désertique situé à moins de deux cents mètres des côtes du Maroc, samedi dans la soirée. Des hélicoptères sont venus les chercher et les drapeaux espagnols qui étaient plantés dans la rocaille ont été retirés.
Persil/Leïla est redevenu un îlot inhabité sur lequel ne figure pour l’instant plus aucune trace de souveraineté, qu’elle soit espagnole ou marocaine. Et c’est bien ce qui semble avoir été entendu pour dénouer, dans un premier temps, cette crise. Le communiqué de Washington a, en effet, annoncé samedi soir que l’Espagne et le Maroc avaient accepté de revenir au statu quo antérieur, en vertu duquel aucun des deux pays ne devait occuper ce territoire. «Les deux parties ont accepté de revenir à la situation qui prévalait dans l’île avant juillet 2002».
Médiation américaine
Le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, a dû déployer de nombreux efforts pour dénouer cette crise et trouver une issue diplomatique entre des interlocuteurs qui campaient fermement sur leurs positions. Rabat qui avait qualifié l’intervention militaire espagnole de «déclaration de guerre», refusait, en effet, toute négociation avant le retrait des troupes de Madrid de l’îlot.
Cet accord a été unanimement salué. La France s’est «réjouie de la reprise du dialogue entre les deux pays». La Commission de Bruxelles, dont la rapidité à prendre position en faveur de l’Espagne au début de la crise avait été vivement critiquée, s’est elle aussi félicitée qu’une issue ait été trouvée et a précisé qu’elle comptait poursuivre «ses bonnes relations» avec le Maroc, «un important voisin et ami». Mais ce sont bien les Etats-Unis qui remportent un succès diplomatique et confortent leurs relations avec ces deux pays qui ont soutenu leurs efforts en matière de lutte contre le terrorisme. Le département d’Etat n’a toutefois pas trop mis en valeur sa médiation et les résultats obtenus estimant que le mérite de cet accord revenait avant tout «aux deux parties» et qu’il leur incombait de donner les détails sur les termes du compromis.
Si la tension est redescendue, il semble que les points de vue entre l’Espagne et le Maroc sont loin d’être totalement harmonisés. Les termes du communiqué officiel, diffusé samedi soir par ce dernier pays, qui précisait que les troupes espagnoles s’étaient retirées de «l’îlot marocain» sont assez révélateurs des intentions de Rabat. Le secrétaire d’Etat marocain aux Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a aussi déclaré que les discussions qui doivent avoir lieu entre les ministres des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa et Ana Palacio, lundi à Rabat, devront porter sur «tous les dossiers qui ont perturbé les relations entre les deux pays». Le statut de l’île n’est, en effet, pas le seul point de contentieux avec Madrid. Le sort de Ceuta et Melilla, deux enclaves espagnoles en territoire marocain, fait aussi l’objet de revendications de la part de Rabat. Cette position n’est pas celle de l’Espagne qui n’a pas l’intention d’engager des négociations sur ces questions territoriales et compte s’en tenir au cas de Persil/Leïla.
Persil/Leïla est redevenu un îlot inhabité sur lequel ne figure pour l’instant plus aucune trace de souveraineté, qu’elle soit espagnole ou marocaine. Et c’est bien ce qui semble avoir été entendu pour dénouer, dans un premier temps, cette crise. Le communiqué de Washington a, en effet, annoncé samedi soir que l’Espagne et le Maroc avaient accepté de revenir au statu quo antérieur, en vertu duquel aucun des deux pays ne devait occuper ce territoire. «Les deux parties ont accepté de revenir à la situation qui prévalait dans l’île avant juillet 2002».
Médiation américaine
Le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, a dû déployer de nombreux efforts pour dénouer cette crise et trouver une issue diplomatique entre des interlocuteurs qui campaient fermement sur leurs positions. Rabat qui avait qualifié l’intervention militaire espagnole de «déclaration de guerre», refusait, en effet, toute négociation avant le retrait des troupes de Madrid de l’îlot.
Cet accord a été unanimement salué. La France s’est «réjouie de la reprise du dialogue entre les deux pays». La Commission de Bruxelles, dont la rapidité à prendre position en faveur de l’Espagne au début de la crise avait été vivement critiquée, s’est elle aussi félicitée qu’une issue ait été trouvée et a précisé qu’elle comptait poursuivre «ses bonnes relations» avec le Maroc, «un important voisin et ami». Mais ce sont bien les Etats-Unis qui remportent un succès diplomatique et confortent leurs relations avec ces deux pays qui ont soutenu leurs efforts en matière de lutte contre le terrorisme. Le département d’Etat n’a toutefois pas trop mis en valeur sa médiation et les résultats obtenus estimant que le mérite de cet accord revenait avant tout «aux deux parties» et qu’il leur incombait de donner les détails sur les termes du compromis.
Si la tension est redescendue, il semble que les points de vue entre l’Espagne et le Maroc sont loin d’être totalement harmonisés. Les termes du communiqué officiel, diffusé samedi soir par ce dernier pays, qui précisait que les troupes espagnoles s’étaient retirées de «l’îlot marocain» sont assez révélateurs des intentions de Rabat. Le secrétaire d’Etat marocain aux Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a aussi déclaré que les discussions qui doivent avoir lieu entre les ministres des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa et Ana Palacio, lundi à Rabat, devront porter sur «tous les dossiers qui ont perturbé les relations entre les deux pays». Le statut de l’île n’est, en effet, pas le seul point de contentieux avec Madrid. Le sort de Ceuta et Melilla, deux enclaves espagnoles en territoire marocain, fait aussi l’objet de revendications de la part de Rabat. Cette position n’est pas celle de l’Espagne qui n’a pas l’intention d’engager des négociations sur ces questions territoriales et compte s’en tenir au cas de Persil/Leïla.
par Valérie Gas
Article publié le 21/07/2002