Développement durable
Les enjeux de Johannesburg : des promesses à l’action
Les Nations unies, et notamment son secrétaire général, auront tenté jusqu’au bout de faire du sommet de Johannesburg un succès, et d’aplanir ou de gommer les différends qui opposent pays riches et pauvres, mais divisent aussi le monde développé.
Après l’échec de la conférence préparatoire de Bali, début juin, qui n’a pas permis un accord sur un texte commun pour le sommet, le secrétaire-général des Nations unies, Kofi Annan, a soutenu les efforts du président sud-africain Thabo Mbeki pour parvenir à un compromis, dans le cadre des réunions dites des «amis de la présidence», un groupe de 25 pays du Nord comme du Sud qui se sont retrouvés en juillet à New York et devaient poursuivre leurs discussions jusqu’à la veille du sommet. Un compromis semblait se dessiner fin juillet pour que les pays riches ne remettent pas en cause les principes fondamentaux sur le développement durable adoptés il y a dix ans, au sommet de la terre de Rio de Janeiro. En contrepartie, les pays pauvres ne chercheraient pas à rouvrir les discussions sur l’accès aux marchés de leurs produits, examiné au sein de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), et sur la question du financement du développement, déjà abordé à la conférence de Monterrey, en mars dernier.
Mais ces problèmes restent posés, car ils constituent la clé de tout effort international en faveur du développement durable dans les pays du Sud et les inquiétudes sur l’éventuel échec du sommet de Johannesburg subsistaient. Ainsi, le Commissaire européen pour la coopération et l’aide humanitaire, le danois Poul Nielson n’avait pas exclu fin juillet cette éventualité. «Si l’écart entre d’un côté les États-Unis et les autres pays les plus puissants de la planète, et de l’autre les pays du Sud est trop important, alors il n’y a aucune garantie que l’Europe puisse sauver cette conférence de l’ONU», a-t-il déclaré à l’occasion d’une réunion du Conseil européen de l’environnement.
Le moment est venu d’agir
L’Europe reste divisée sur la demande d’ouverture de ses marchés émanant des pays pauvres et les États-Unis, qui fustigent les subsides agricoles chez les autres, n’ont pas hésité à adopter une loi qui augmente de 80 % les aides à leurs agriculteurs sur dix ans. Kofi Annan, qui reconnaît que la communauté internationale n’a pas fait assez pour remplir ses engagements de Rio, estime que le moment est venu d’agir. Pour lui, il s’agit de relancer la dynamique de Rio et d’aborder enfin concrètement des problèmes largement éclipsés par les conflits, la mondialisation et plus récemment le terrorisme. «Fondamentalement, Johannesburg a pour thème la relation entre l’homme et son environnement naturel. Le sommet vise à trouver des moyens concrets pour répondre au double défi d’amélioration des conditions de vie de tous les êtres humains, tout en protégeant l’environnement. Le Sommet a également pour objectif de passer des promesses – qui ont été nombreuses il y a 30 ans mais aussi il y a 10 ans – à l’action», a-t-il souligné.
Il définit cinq domaines prioritaires où des résultats concrets sont aussi essentiels que réalisables : l’eau et l’assainissement, l’énergie, condition du développement, la productivité agricole, la biodiversité et la gestion des écosystèmes et enfin le domaine de la santé. «A ce jour, nos connaissances scientifiques sont encore en avance sur notre conscience sociale et politique. Malgré quelques exceptions louables, nos efforts pour changer le cours des choses sont trop peu nombreux et trop limités. Il s’agit désormais de savoir s’ils ne sont pas aussi trop tardifs», a-t-il ajouté.
Le sommet de Johannesburg intervient dix ans après la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED), aussi connue comme le «Sommet planète Terre», qui avait eu lieu à Rio de Janeiro, au Brésil, en juin 1992. La reconnaissance de la nécessité d’intégrer les questions de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles avec les questions socio-économiques autour de la pauvreté et du sous-développement avait été entérinée par le Sommet de la Terre, qui a ainsi adopté le concept de «développement durable». Le Sommet planète Terre a ainsi attiré l’attention mondiale sur la notion, nouvelle pour l’époque, que les problèmes d’environnement étaient intimement liés aux conditions économiques et aux problèmes de justice sociale.
«En adoptant l’Agenda 21, un plan en faveur du développement durable, les riches comme les pauvres avaient convenu d’une conception commune de la croissance, de l’équité et de la conservation à long terme», souligne aujourd’hui Kofi Annan. «Mais, ajoute-t-il, les progrès ont été plus lents que prévu. L’équilibre de l’environnement mondial demeure fragile. Les mesures de conservation sont loin d’être satisfaisantes. Lors des débats sur les finances et l’économie mondiales, l’environnement est toujours le parent pauvre… Les pays développés, en particulier, ne sont pas allés assez loin dans le respect des promesses qu’ils avaient faites à Rio, tant en ce qui concerne la protection de leur propre environnement que l’aide à apporter aux pays en développement pour vaincre la misère».
Mais ces problèmes restent posés, car ils constituent la clé de tout effort international en faveur du développement durable dans les pays du Sud et les inquiétudes sur l’éventuel échec du sommet de Johannesburg subsistaient. Ainsi, le Commissaire européen pour la coopération et l’aide humanitaire, le danois Poul Nielson n’avait pas exclu fin juillet cette éventualité. «Si l’écart entre d’un côté les États-Unis et les autres pays les plus puissants de la planète, et de l’autre les pays du Sud est trop important, alors il n’y a aucune garantie que l’Europe puisse sauver cette conférence de l’ONU», a-t-il déclaré à l’occasion d’une réunion du Conseil européen de l’environnement.
Le moment est venu d’agir
L’Europe reste divisée sur la demande d’ouverture de ses marchés émanant des pays pauvres et les États-Unis, qui fustigent les subsides agricoles chez les autres, n’ont pas hésité à adopter une loi qui augmente de 80 % les aides à leurs agriculteurs sur dix ans. Kofi Annan, qui reconnaît que la communauté internationale n’a pas fait assez pour remplir ses engagements de Rio, estime que le moment est venu d’agir. Pour lui, il s’agit de relancer la dynamique de Rio et d’aborder enfin concrètement des problèmes largement éclipsés par les conflits, la mondialisation et plus récemment le terrorisme. «Fondamentalement, Johannesburg a pour thème la relation entre l’homme et son environnement naturel. Le sommet vise à trouver des moyens concrets pour répondre au double défi d’amélioration des conditions de vie de tous les êtres humains, tout en protégeant l’environnement. Le Sommet a également pour objectif de passer des promesses – qui ont été nombreuses il y a 30 ans mais aussi il y a 10 ans – à l’action», a-t-il souligné.
Il définit cinq domaines prioritaires où des résultats concrets sont aussi essentiels que réalisables : l’eau et l’assainissement, l’énergie, condition du développement, la productivité agricole, la biodiversité et la gestion des écosystèmes et enfin le domaine de la santé. «A ce jour, nos connaissances scientifiques sont encore en avance sur notre conscience sociale et politique. Malgré quelques exceptions louables, nos efforts pour changer le cours des choses sont trop peu nombreux et trop limités. Il s’agit désormais de savoir s’ils ne sont pas aussi trop tardifs», a-t-il ajouté.
Le sommet de Johannesburg intervient dix ans après la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED), aussi connue comme le «Sommet planète Terre», qui avait eu lieu à Rio de Janeiro, au Brésil, en juin 1992. La reconnaissance de la nécessité d’intégrer les questions de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles avec les questions socio-économiques autour de la pauvreté et du sous-développement avait été entérinée par le Sommet de la Terre, qui a ainsi adopté le concept de «développement durable». Le Sommet planète Terre a ainsi attiré l’attention mondiale sur la notion, nouvelle pour l’époque, que les problèmes d’environnement étaient intimement liés aux conditions économiques et aux problèmes de justice sociale.
«En adoptant l’Agenda 21, un plan en faveur du développement durable, les riches comme les pauvres avaient convenu d’une conception commune de la croissance, de l’équité et de la conservation à long terme», souligne aujourd’hui Kofi Annan. «Mais, ajoute-t-il, les progrès ont été plus lents que prévu. L’équilibre de l’environnement mondial demeure fragile. Les mesures de conservation sont loin d’être satisfaisantes. Lors des débats sur les finances et l’économie mondiales, l’environnement est toujours le parent pauvre… Les pays développés, en particulier, ne sont pas allés assez loin dans le respect des promesses qu’ils avaient faites à Rio, tant en ce qui concerne la protection de leur propre environnement que l’aide à apporter aux pays en développement pour vaincre la misère».
par Marie Joannidis
Article publié le 14/08/2002