Immigration
Accords France-Roumanie sur les mineurs clandestins
Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur souhaite inaugurer avec la Roumanie un dispositif de coopération bilatérale de retour des immigrés clandestins. Une «filière positive» de même type devrait être mise en place avec le Mali. En Roumanie, les autorités n’en demandaient pas tant.
Le problème de l’immigration clandestine de personnes vulnérables ou mineures par des filières mafieuses s’est centré, ces derniers mois, sur les ressortissants roumains dont les Tsiganes et Roms. Mais, depuis deux ans, la police note la présence accrue de prostituées mineures et de bandes d’enfants mendiants issus de ce pays. L’opinion publique française s’est également émue, récemment, de l’utilisation à des fins de mendicité de nombreux infirmes et mutilés, vrais ou faux, dans les rues des grandes villes, aux feux rouges et dans le métro. Auparavant, des bandes de jeunes roumains étaient «spécialisées» dans le pillage des parcmètres, mais le passage au paiement par carte a tari cette source de délinquance.
Des proxénètes exploitant, en réseau, des femmes venues de l’Est, dont des mineures, et forçant des handicapés et des enfants à mendier ont été interpellés récemment. Ce trafic d’êtres humains est souvent le fait de compatriotes et même parfois de membres de la famille des victimes.
Dans les rues de Paris, la secrétaire d’Etat à l’exclusion, Dominique Versini, évalue à un millier les mineurs roumains et autant à Marseille. Devant cet état de fait, les autorités de Paris et Bucarest ont décidé, en juillet dernier, le renforcement des contrôles sur l’immigration roumaine bien que, depuis janvier 2002, la suppression des visas ait rendu les migrations plus aisées. Cela s’accompagne d’une accélération des reconduites à la frontière et d’une coopération accrue entre les deux pays afin d’aider la Roumanie à mieux garder ses frontières.
Perception positive
Au cours de ce voyage le gouvernement français doit signer des accords permettant la réadmission dans leur pays d’immigrés roumains, transportés par la compagnie aérienne roumaine et sous la houlette de policiers roumains. En ce qui concerne les mineurs, des associations assureront un suivi éducatif, sanitaire et social des jeunes roumains en France afin de préparer leur retour.
De plus, Nicolas Sarkozy est convenu avec le Premier ministre roumain Adrian Nastase que les délinquants roumains en France pourront voir leurs biens saisis en Roumanie, ceci afin de lutter contre les mafias. Fort de cette première expérience, le ministre français de l’Intérieur à d’ores et déjà annoncé qu’il se rendrait à partir du 15 octobre au Mali afin d’y créer une «filière positive» d’immigration. En fait, la mise en place de conditions permettant un retour des immigrés dans leur pays d’origine. Cette formule rappelle les différentes tentatives d’aide au retour volontaire des immigrés, contre formation et aide financière, qui ont été essayées depuis plus de vingt ans sans grands résultats.
De plus, le coup de projecteur sur une communauté immigrée, telle celle des Roumains actuellement, crée un certain malaise en France comme en Roumanie. Les immigrés roumains venus chercher du travail en France craignent que soient mis à l’index et identifiés avec les trafiquants d’êtres humains tous les membres de leur communauté. A Bucarest, aussi, on se passerait bien d’une telle priorité auprès des autorités françaises. Le Premier ministre a estimé que la France «testait sa politique de lutte contre l’insécurité sur le dos de la Roumanie». Le voyage de Nicolas Sarkozy avait aussi pour but de détendre le climat et ramener la sérénité entre les deux pays. Adrian Nastase a donc annoncé qu’il viendrait à son tour en France en octobre, soulignant qu’il souhaitait, dans l’opinion publique française, «une perception globale positive» de son pays, et préférait «des manifestations d’intérêt du point de vue touristique, des financements, des investissements».
A écouter également
Patrick Adam, envoyé spécial RFI à Bucarest
7'18, 30/08/02
Des proxénètes exploitant, en réseau, des femmes venues de l’Est, dont des mineures, et forçant des handicapés et des enfants à mendier ont été interpellés récemment. Ce trafic d’êtres humains est souvent le fait de compatriotes et même parfois de membres de la famille des victimes.
Dans les rues de Paris, la secrétaire d’Etat à l’exclusion, Dominique Versini, évalue à un millier les mineurs roumains et autant à Marseille. Devant cet état de fait, les autorités de Paris et Bucarest ont décidé, en juillet dernier, le renforcement des contrôles sur l’immigration roumaine bien que, depuis janvier 2002, la suppression des visas ait rendu les migrations plus aisées. Cela s’accompagne d’une accélération des reconduites à la frontière et d’une coopération accrue entre les deux pays afin d’aider la Roumanie à mieux garder ses frontières.
Perception positive
Au cours de ce voyage le gouvernement français doit signer des accords permettant la réadmission dans leur pays d’immigrés roumains, transportés par la compagnie aérienne roumaine et sous la houlette de policiers roumains. En ce qui concerne les mineurs, des associations assureront un suivi éducatif, sanitaire et social des jeunes roumains en France afin de préparer leur retour.
De plus, Nicolas Sarkozy est convenu avec le Premier ministre roumain Adrian Nastase que les délinquants roumains en France pourront voir leurs biens saisis en Roumanie, ceci afin de lutter contre les mafias. Fort de cette première expérience, le ministre français de l’Intérieur à d’ores et déjà annoncé qu’il se rendrait à partir du 15 octobre au Mali afin d’y créer une «filière positive» d’immigration. En fait, la mise en place de conditions permettant un retour des immigrés dans leur pays d’origine. Cette formule rappelle les différentes tentatives d’aide au retour volontaire des immigrés, contre formation et aide financière, qui ont été essayées depuis plus de vingt ans sans grands résultats.
De plus, le coup de projecteur sur une communauté immigrée, telle celle des Roumains actuellement, crée un certain malaise en France comme en Roumanie. Les immigrés roumains venus chercher du travail en France craignent que soient mis à l’index et identifiés avec les trafiquants d’êtres humains tous les membres de leur communauté. A Bucarest, aussi, on se passerait bien d’une telle priorité auprès des autorités françaises. Le Premier ministre a estimé que la France «testait sa politique de lutte contre l’insécurité sur le dos de la Roumanie». Le voyage de Nicolas Sarkozy avait aussi pour but de détendre le climat et ramener la sérénité entre les deux pays. Adrian Nastase a donc annoncé qu’il viendrait à son tour en France en octobre, soulignant qu’il souhaitait, dans l’opinion publique française, «une perception globale positive» de son pays, et préférait «des manifestations d’intérêt du point de vue touristique, des financements, des investissements».
A écouter également
Patrick Adam, envoyé spécial RFI à Bucarest
7'18, 30/08/02
par Francine Quentin
Article publié le 30/08/2002