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Congo démocratique

Kagame: «<i>le Rwanda entamera son retrait la semaine prochaine</i>»

Le président rwandais, Paul Kagame, a annoncé devant le Conseil de sécurité de l’ONU le début du retrait des troupes rwandaises déployées en RDC pour la semaine prochaine. De son côté l’Ouganda annonce que le retrait de ses propres forces sera achevé le 15 décembre prochain.
Jamais encore Paul Kagame n’avait annoncé lui-même le retrait des troupes rwandaises déployées en RDC. Il l’a fait vendredi soir devant le Conseil de sécurité de l’ONU réuni à huis clos pour examiner la situation dans la région des Grands lacs. Non seulement, le président rwandais annonce le retrait de ses soldats, mais il précise en outre que ce retrait débutera la semaine prochaine.

Jusqu’à maintenant aucun mouvement significatif de retrait des forces rwandais n’a été observé sur le terrain. Pourtant l’accord de Sun City (Afrique du Sud) conclu le 30 juillet dernier prévoit que ce retrait doit s’opérer sous 90 jours en échange du rapatriement vers le Rwanda des membres des ex-FAR et des miliciens Interhamwé réfugiés sur le territoire de la RDC (dont le nombre est compris entre 10 000 et 20 000 selon l’ONU).

De l’avis d’un diplomate occidental présent lors de la réunion du Conseil de sécurité et cité par l’AFP, pour Paul Kagame «il sera maintenant très difficile de faire marche arrière». Toutefois, il reste désormais à discuter les détails et les modalités précises du retrait des quelque 30 000 à 40 000 hommes (soldats rwandais et milices supplétives) aux ordres de Kigali présents dans l’est de la RDC.

Les troupes ougandaises auront quitté le Congo le 15 décembre

L’annonce faite par Paul Kagame survient en tout cas quelques heures après que le chef de l’Etat rwandais a rencontré son homologue américain. Les deux hommes se sont entretenus en compagnie d’une dizaine d’autres chefs d’Etats africain lors d’un petit déjeuner au Waldorf Astoria, un palace de New York. George Bush a profité de l’occasion pour exprimer son soutien à l’accord de paix de Sun City.

Outre le retrait rwandais, le Conseil de sécurité a également évoqué une possible redéfinition du mandat de la Monuc (Mission des Nations unies au Congo) et l’augmentation de ses effectifs pour occuper le terrain abandonné par les forces rwandaises et assurer le désarmement et le reclassement des ex-rebelles. Dans cette optique, les effectifs de la Monuc devrait être portés de 4000 à 8700 hommes dont 1500 devraient être fournis par l’Afrique du Sud.

Autre force d’occupation présente dans l’est de la RDC: l’Ouganda. Kampala a précisé hier qu’un délai de 100 jours était nécessaire pour assurer le retrait des forces déployées au Congo. En vertu de l’accord conclu le 6 septembre à Luanda, le retrait doit être achevé le 15 décembre prochain, a indiqué à l’AFP le ministre ougandais des Affaires étrangères, James Wapakhabulo.

Cet afflux de déclaration de bonnes intentions intervient alors que sur le terrain, quelques signes encourageants sont également perceptibles. Un groupe d’une centaine d’ex-soldats de l’armée rwandaises réfugiés au Congo doit effectuer dans les prochaines heures une visite à Kigali afin de se rendre compte des conditions d’accueil. Cette visite aura lieu sous la supervision de la Monuc.

Enfin, les créanciers de la République démocratique du Congo réunis au sein du Club de Paris ont décidé vendredi d’annuler la dette publique à hauteur de 4,64 milliards de dollars et de rééchelonner 8,98 milliards de dollars. La dette publique de la RDC est estimée à quelque 14,3 milliards de dollars.



par Philippe  Couve

Article publié le 14/09/2002