Répression sur le Web
Chine : Google censuré
Après les sites de médias étrangers et d’organisations de défense des droits de l’homme, c’est au tour des moteurs de recherche d’être la nouvelle cible des autorités chinoises. L’accès à Google qui possède une version en mandarin, est interdit depuis le 31 août.
La Chine vient de franchir un degré supplémentaire dans la répression contre Internet en interdisant l’accès à Google. Pour la première fois, ce sont les moteurs de recherche qui sont dans le collimateur des autorités. Au terme d’une directive de la sécurité publique visant à lutter contre la pornographie, Pékin est déterminée à surveiller l’accès aux «aspects pervers» d’Internet. Le pouvoir chinois affirme que Google est un grand pourvoyeur de liens vers des sites à caractère pornographique.
Derrière cette mesure prise à l’encontre de Google se cachent des motifs essentiellement politiques, estiment les associations de défense des libertés publiques. En effet, Google est un outil redoutable pour le gouvernement chinois qui n’a cesse de contrôler les contenus via des filtres (les firewalls). Rappelons le, Google n’est pas un site de contenus, c’est un serveur qui permet de rerouter les internautes vers d’autres sites d’informations. En général, l’internaute chinois l’utilise comme un serveur-relais qui masque sa requête vers le réseau, ce qui lui permet de contourner ainsi le firewall. De nombreux pays dont l’accès est interdit depuis la Chine sont archivés chez Google, rendant inopérante la censure.
Quelques 40 millions de Chinois sont aujourd’hui connectés à l’Internet. Toutes les grandes métropoles telles que Shangaï, Canton ou Pékin ont désormais leur propre accès au réseau. Sans compter les réseaux universitaires gratuits. Un moteur de recherche qui fonctionne dans un pays où la surveillance est institutionnalisée permet également à l’internaute de prendre davantage conscience de la censure.
Un développement sous haute surveillance
Incapable de tout contrôler, le gouvernement chinois s’est engagé également dans une stratégie de dissuasion de contenus. Un nombre croissant de sites web et de fournisseurs d’accès ont conclu des pactes avec l’Association chinoise de l’Internet dans lesquels ils s’engagent à «pratiquer volontairement l’auto-censure». Au terme de ce pacte, les signataires s’engagent notamment à «ne pas produire de documents nuisibles à la sécurité nationale et à la stabilité sociale». Les grands sites populaires nationaux ont donné l’exemple en signant le pacte très rapidement, suivis par les fournisseurs d’accès dont le portail Yahoo!.
Les autorités ont au cours des dernières années adopté une attitude ambiguë face au développement de l'Internet, encourageant son développement pour des raisons économiques, tout en s'efforçant de contrôler son contenu sur le plan politique. A plusieurs reprises, les autorités n’ont pas hésité à fermer des sites web, notamment ceux mis en place par la cyberdissidence chinoise. Une des cibles privilégiée de services de sécurité : les adeptes de la secte Falun Gong et les ressortissants de la minorité musulmane du Xinjiang qui utilisent le réseau Internet pour s’organiser et diffuser les préceptes de leur mouvement.
Les autorités interdisent également l’accès aux sites étrangers. Et notamment les sites de médias (les sites de CNN, du New York Times, de la BBC et de RFI sont régulièrement inaccessibles depuis la Chine), d’organisations de défense des droits de l’homme où les internautes peuvent être confrontés au risque d’un déferlement d’idées étrangères «subversives». Cette surveillance institutionnalisée s’étend également aux lieux de diffusion. Selon l’association Reporters Sans Frontières, Pekin a fermé plus de 17 000 cybercafés fin 2001 et près de 14 000 à la fin du printemps 2002.
Pour renforcer ces moyens de répression, le gouvernement chinois a établi un cadre législatif très strict concernant le réseau Internet. Les responsables de sites d’informations doivent censurer eux-mêmes les contenus qui vont à l’encontre des lois promulguées par les autorités. Et les sites web sont tenus pour responsables de la diffusion de toute information sensible, y compris sur les espaces laissés aux internautes pour s'exprimer.
Derrière cette mesure prise à l’encontre de Google se cachent des motifs essentiellement politiques, estiment les associations de défense des libertés publiques. En effet, Google est un outil redoutable pour le gouvernement chinois qui n’a cesse de contrôler les contenus via des filtres (les firewalls). Rappelons le, Google n’est pas un site de contenus, c’est un serveur qui permet de rerouter les internautes vers d’autres sites d’informations. En général, l’internaute chinois l’utilise comme un serveur-relais qui masque sa requête vers le réseau, ce qui lui permet de contourner ainsi le firewall. De nombreux pays dont l’accès est interdit depuis la Chine sont archivés chez Google, rendant inopérante la censure.
Quelques 40 millions de Chinois sont aujourd’hui connectés à l’Internet. Toutes les grandes métropoles telles que Shangaï, Canton ou Pékin ont désormais leur propre accès au réseau. Sans compter les réseaux universitaires gratuits. Un moteur de recherche qui fonctionne dans un pays où la surveillance est institutionnalisée permet également à l’internaute de prendre davantage conscience de la censure.
Un développement sous haute surveillance
Incapable de tout contrôler, le gouvernement chinois s’est engagé également dans une stratégie de dissuasion de contenus. Un nombre croissant de sites web et de fournisseurs d’accès ont conclu des pactes avec l’Association chinoise de l’Internet dans lesquels ils s’engagent à «pratiquer volontairement l’auto-censure». Au terme de ce pacte, les signataires s’engagent notamment à «ne pas produire de documents nuisibles à la sécurité nationale et à la stabilité sociale». Les grands sites populaires nationaux ont donné l’exemple en signant le pacte très rapidement, suivis par les fournisseurs d’accès dont le portail Yahoo!.
Les autorités ont au cours des dernières années adopté une attitude ambiguë face au développement de l'Internet, encourageant son développement pour des raisons économiques, tout en s'efforçant de contrôler son contenu sur le plan politique. A plusieurs reprises, les autorités n’ont pas hésité à fermer des sites web, notamment ceux mis en place par la cyberdissidence chinoise. Une des cibles privilégiée de services de sécurité : les adeptes de la secte Falun Gong et les ressortissants de la minorité musulmane du Xinjiang qui utilisent le réseau Internet pour s’organiser et diffuser les préceptes de leur mouvement.
Les autorités interdisent également l’accès aux sites étrangers. Et notamment les sites de médias (les sites de CNN, du New York Times, de la BBC et de RFI sont régulièrement inaccessibles depuis la Chine), d’organisations de défense des droits de l’homme où les internautes peuvent être confrontés au risque d’un déferlement d’idées étrangères «subversives». Cette surveillance institutionnalisée s’étend également aux lieux de diffusion. Selon l’association Reporters Sans Frontières, Pekin a fermé plus de 17 000 cybercafés fin 2001 et près de 14 000 à la fin du printemps 2002.
Pour renforcer ces moyens de répression, le gouvernement chinois a établi un cadre législatif très strict concernant le réseau Internet. Les responsables de sites d’informations doivent censurer eux-mêmes les contenus qui vont à l’encontre des lois promulguées par les autorités. Et les sites web sont tenus pour responsables de la diffusion de toute information sensible, y compris sur les espaces laissés aux internautes pour s'exprimer.
par Myriam Berber
Article publié le 05/09/2002 Dernière mise à jour le 02/01/2006 à 17:09 TU