Brésil
Vote électronique pour 115 millions d’électeurs
Au Brésil où le vote est obligatoire et le corps électoral en croissance rapide, les autorités ont opté pour l’urne électronique. Une petite merveille qui permet aux électeurs de s’exprimer en quelques secondes et aux responsables d’effectuer un dépouillement éclair.
De notre correspondante à Brasilia
Les 115 millions d'électeurs brésiliens sont appelés à voter dimanche, y compris dans les coins les plus reculés de ce vaste pays occupé aux deux tiers par le bassin amazonien. Pourtant les résultats devraient être connus dans la soirée, quelques heures seulement après la fermeture du scrutin grâce aux urnes électroniques.
Le système est sous le contrôle du Tribunal supérieur électoral, et il inspire confiance aux candidats, partis et observateurs. Fini les bourrages d’urnes, avérés ou non, l’informatique a pris le relais. Les Brésiliens sont même allés présenter leur modèle d'urne aux Etats-Unis, après les doutes nés en Floride lors de l’élection de George W. Bush.
«C’est un bon système, concède Chico Whitacker, le secrétaire de la Commission Justice et Paix, liée à la Conférence des Evêques catholiques. Mais le risque de corruption persiste avant d’entrer au bureau de vote». L’électorat brésilien, peu éduqué (80% a un niveau d'enseignement primaire), mal informé –on compte 15 millions d’analphabètes et 30 millions d’illettrés, dont un tiers vit dans la misère–, est facile à séduire avec des «petits cadeaux» de campagne.
Jusque dans les prisons
Il y a trois ans, la Commission Justice et Paix avait, avec succès, lancé une vaste campagne contre la corruption électorale, celle que pratique sans gêne des candidats peu scrupuleux, qui influencent les électeurs en offrant des T-shirts, des casquettes, des tickets de bus, ou plus, des sandales, des paniers de victuailles, des dentiers.
Ces pratiques sont aujourd’hui étroitement surveillées par un texte élaboré par la société civile. Sous l’impulsion de la Commission et d’associations qui avaient réuni un million de signatures, une loi populaire avait été présentée aux parlementaires, qui n’ont pu que l’approuver sous la pression morale de la rue. Cette année, la campagne contre la corruption s’appelle «Voto legal», jeu de mot portugais entre vote «légal» et «super». Slogan : «le vote n’a pas de prix, il a des conséquences».
Via Internet ou en composant un numéro gratuit, les électeurs peuvent s’informer ou dénoncer des candidats suspects. Fiable, et facile à transporter, l’urne électronique entrera dimanche dans des prisons du Brésil. Pour la première fois, des prisonniers qui n’ont pas encore été condamnés, et disposent donc de leurs droits civiques, pourront exprimer leur choix. Ils sont 80 000 détenus en attente de jugement, mais seulement quelques centaines, dans quatre Etats du nord (Acre, Para, Sergipe et Pernanbouc) voteront.
Les 115 millions d'électeurs brésiliens sont appelés à voter dimanche, y compris dans les coins les plus reculés de ce vaste pays occupé aux deux tiers par le bassin amazonien. Pourtant les résultats devraient être connus dans la soirée, quelques heures seulement après la fermeture du scrutin grâce aux urnes électroniques.
Le système est sous le contrôle du Tribunal supérieur électoral, et il inspire confiance aux candidats, partis et observateurs. Fini les bourrages d’urnes, avérés ou non, l’informatique a pris le relais. Les Brésiliens sont même allés présenter leur modèle d'urne aux Etats-Unis, après les doutes nés en Floride lors de l’élection de George W. Bush.
«C’est un bon système, concède Chico Whitacker, le secrétaire de la Commission Justice et Paix, liée à la Conférence des Evêques catholiques. Mais le risque de corruption persiste avant d’entrer au bureau de vote». L’électorat brésilien, peu éduqué (80% a un niveau d'enseignement primaire), mal informé –on compte 15 millions d’analphabètes et 30 millions d’illettrés, dont un tiers vit dans la misère–, est facile à séduire avec des «petits cadeaux» de campagne.
Jusque dans les prisons
Il y a trois ans, la Commission Justice et Paix avait, avec succès, lancé une vaste campagne contre la corruption électorale, celle que pratique sans gêne des candidats peu scrupuleux, qui influencent les électeurs en offrant des T-shirts, des casquettes, des tickets de bus, ou plus, des sandales, des paniers de victuailles, des dentiers.
Ces pratiques sont aujourd’hui étroitement surveillées par un texte élaboré par la société civile. Sous l’impulsion de la Commission et d’associations qui avaient réuni un million de signatures, une loi populaire avait été présentée aux parlementaires, qui n’ont pu que l’approuver sous la pression morale de la rue. Cette année, la campagne contre la corruption s’appelle «Voto legal», jeu de mot portugais entre vote «légal» et «super». Slogan : «le vote n’a pas de prix, il a des conséquences».
Via Internet ou en composant un numéro gratuit, les électeurs peuvent s’informer ou dénoncer des candidats suspects. Fiable, et facile à transporter, l’urne électronique entrera dimanche dans des prisons du Brésil. Pour la première fois, des prisonniers qui n’ont pas encore été condamnés, et disposent donc de leurs droits civiques, pourront exprimer leur choix. Ils sont 80 000 détenus en attente de jugement, mais seulement quelques centaines, dans quatre Etats du nord (Acre, Para, Sergipe et Pernanbouc) voteront.
par Annie Gasnier
Article publié le 06/10/2002