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Commerce électronique

Le marché français décolle...

Le commerce en ligne commence à tenir ses promesses en France. Les marchands du Net ont réalisé au cours des trois premiers trimestres de l’année 2002 un chiffre d’affaires supérieur à celui de 2001. Etat des lieux.
La planète compte d'ores et déjà un demi-milliard d'internautes, qui effectueront des achats en ligne à hauteur de 170 milliards d'euros en 2002. Les signaux en provenance des consommateurs confirment que le développement est en route, qu’il s’accélère dans l’hexagone. Cinq millions de Français achètent en ligne soit un million de plus qu'en septembre 2001, a indiqué, jeudi 14 novembre, l’Association pour le commerce et les service en ligne (ACSEL). Le volume des transactions électroniques réalisées au cours des trois premiers trimestres de l’année est passé de 5,2 millions en 2001 à 7,12 millions en 2002. Ce qui représente une hausse de 39%.

S’appuyant sur deux études Médiamétrie et Nielsen NetRatings, l’ACSEL prévoit également une accélération de la croissance pour Noël 2002, une période propice pour les achats en ligne. Ainsi, le site du vendeur par correspondance la Redoute compte augmenter ses ventes de 120%, l’équipementier informatique Surcouf de 130%. Deux prestigieux cabinets d’études qui se chargent de surveiller en permanence l’évolution du marché, confirme cette tendance en Europe. Tous les sites marchands européens devraient bénéficier d’une nette hausse du nombre de leurs clients pendant les fêtes de fin d’année. Jupiter Communications annonce une croissance des ventes en ligne de plus de 55% d’une année sur l’autre, Forrester Research table sur une progression de plus 86%.

5 % du CA de la SNCF se fait par Internet

L’ACSEL souligne combien les achats en ligne se sont démocratisés. En effet, le nombre d'acheteurs chez les ouvriers a quadruplé en l’espace d’un an. Même si les plus les plus enclins à acheter en ligne en France restent les internautes chevronnés (connectés depuis plus de 3 ans ou quotidiennement), ainsi que, phénomène nouveau, les bénéficiaires du haut débit à domicile. Henri de Maublanc, le président de l’ACSEL s’est félicité des prochaines mesures annoncées par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui visent d’ici la fin de l’année à favoriser une baisse des tarifs de l’Internet haut débit (ADSL).

En France, le commerce électronique est loin d’être réservé à quelques start-up spécialisées. Des entreprises réputées ont décidé d’exploiter toutes les potentialités du commerce en ligne, et en tirent des profits. Services financiers, énergie, télécoms, transports, bien culturels... de nombreux secteurs d’activité sont concernés par le e-commerce. L’opérateur des chemins de fer français, la SNCF, génère 5% de son chiffre d’affaires par l’Internet. La Fnac a triplé sa base potentielle de clients avec le Net.

Ces entreprises montrent la voie à suivre. Mais de nombreux obstacles freinent encore les transactions électroniques. Parmi les obstacles évoqués par les spécialistes, on retiendra le manque de confiance. Sans sécurité, il n’y pas de e-commerce possible. L’occasion pour le président de l’ACSEL de revenir sur les différentes solutions proposées à l’heure actuelle au consommateur pour payer en ligne. Selon lui, la carte bleue traditionnelle reste le moyen le plus pratique. «Malgré une forte médiatisation, les paiements via la fameuse e-Carte Bleue, la carte bancaire spéciale pour Internet, concernent aujourd’hui une niche de clients». Et d’ajouter à propos de la signature électronique: «même si la mission sur l’économie numérique travaille beaucoup sur le sujet pour le rendre accessible au consommateur, cette cybersignature reste un concept trop flou. C’est bon pour des échanges B to B (c’est-à-dire business to business) pas pour des transactions B to C (c’est-à-dire s’adressant au consommateur)».



par Myriam  Berber

Article publié le 15/11/2002