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France-Allemagne

France-Allemagne : Blair tient la chandelle

Ce mercredi, Jacques Chirac et Gerhard Schröder se retrouvent à l'Elysée, puis Versailles, pour refonder ce pacte de coopération entre la France et l'Allemagne. Ce regain de ferveur dans le couple Chirac-Schröder a le don d'irriter de l'autre côté de la Manche, où le Premier ministre britannique a du mal à trouver sa place entre les deux poids lourds de l'Union européenne.
Plein d'ardeur, quand il arrive au pouvoir, Tony Blair multiplie les professions de foi européenne. Il vante partout son modèle politique, la «Troisième voie», ce compromis entre la social-démocratie et le libéralisme. Quand Gerhard Schröder devient chancelier, après avoir fait campagne sur le Nouveau Centre, le Premier ministre britannique est convaincu qu'il a désormais en Europe un véritable ami.

Les deux hommes se voient d'abord à Londres (ce sera le premier voyage officiel de Gerhard Schröder). Ils signent ensemble un «Pacte des modernisateurs», sans inviter les Français. A ce moment-là, Tony Blair joue les briseurs de ménage. Il espère enterrer le vieux couple franco-allemand et modeler la nouvelle Europe à son image.

Révision à la baisse des ambitions

Mais finalement, Tony Blair est vite rattrapé par l'héritage eurosceptique de son pays. En restant à l'écart de la monnaie unique, en s'alignant systématiquement sur les options diplomatiques des États-Unis, il a du mal à convaincre Bruxelles qu'il est au cœur de l'Union européenne.

Dans le même temps, la France et l'Allemagne relancent leur coopération. Ils font des propositions communes sur l'avenir de l'Europe... et Tony Blair doit réviser ses ambitions à la baisse. Il peut faire des alliances de circonstances, avec Paris ou Berlin. Il peut aussi vanter les mérites de ses nouveaux amis, Aznar et Berlusconi. Mais pour l'instant, l'axe Londres-Rome-Madrid n'a pas fait la preuve de sa cohérence.



par Thierry  Parisot

Article publié le 22/01/2003